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1er de mars de 2023 Twitter Faceboock

Répression
Nouvelle expulsion de squat à Rennes : la mairie PS et l’Etat mettent à la rue une centaine d’exilés
Correspondant-e-s de Rennes

Ce mardi, la mairie PS a fait expulser une centaine de migrants qui dormaient dans un gymnase, en pleine trêve hivernale. Une expulsion dans la droite lignée de la politique xénophobe de l’Etat.

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Photo : FTV

C’est sous -2 degrés ce mardi matin que les forces de répression ont procédé à l’évacuation d’un gymnase occupé par des réfugiés à Rennes. Occupés depuis quatre mois par quelques familles, plus de 110 personnes y survivaient jusqu’à aujourd’hui afin de passer l’hiver. L’occupation de ce gymnase a eu lieu après une énième évacuation de campement dans un parc en novembre dernier.

Chassés dans la précipitation, certains n’ont pas eu le temps de préparer leurs affaires. Subissant intimidations et violences verbales, les quelques dizaines de derniers occupants ont été poussés dehors aux alentours de 8 heures. Avec des militants associatifs et politiques, les migrants expulsés se sont rendus Place de la mairie afin d’exiger des logements dignes pour tous. Sur place, la mairie, qui a accepté de recevoir une maigre délégation excluant les occupants, reste sur ses positions : des solutions seront proposé seulement pour une cinquantaine de réfugiés qui répondent aux « critères de vulnérabilité ». Comme si la rue n’était pas un danger pour tout le monde.

Une fois de plus, la mairie responsable

Les occupants savent bien que c’est à la mairie qu’il faut demander des comptes, elle qui avait saisi le tribunal administratif qui a fini par ordonner l’évacuation. En tant que propriétaire du lieu, elle s’était justifiée en dénonçant la dégradation des conditions de vie au sein du gymnase. Il est clair que sans politique publique volontaire en direction des exilés sans solution (la moitié étant pourtant en attente de droit d’asile), de plus en plus de personnes investissent le lieu qui n’est bien sûr pas adéquat. Par exemple, faute de cuisine disponible, la mairie a pris pour prétexte l’utilisation de réchauds pour justifier l’expulsion par un problème de sécurité. La mairie préfère donc répondre aux problèmes de salubrité et de conditions de vie par une évacuation. Pour les migrants c’est le retour au point de départ : la rue.

La mairie et les pouvoirs publics se défaussent donc de leurs responsabilités, en ne proposant pas de solution de logement pour l’entièreté des occupants. Pourtant, la mairie dispose d’un droit de réquisition qui pourrait être une solution, au moins à court terme, pour pallier la saturation des hébergements d’urgence du 115.

La mairie et la préfecture laissent donc les associations de soutien seules pour réaliser le travail d’assistance et de procédure, mais qui ne peuvent que rester impuissantes face au manque de logements et l’absence de toute négociation possible. Une position qui tranche avec celle prise par la mairie PS de Rennes au début de la guerre en Ukraine, qui s’était prononcée en faveur de l’accueil de réfugiés ukrainiens en débloquant 80 000 euros. Un tri raciste qui se cache à peine.

Un évènement fréquent qui s’inscrit dans un contexte de tournant sécuritaire et raciste

La problématique des logements étant importante à Rennes et en Bretagne en général, ce n’est pas la première fois que la mairie fait appel aux forces de répression pour déloger les exilés. Ayant lieu plusieurs fois par an, le problème n’en est que repoussé et empiré à chaque évacuation.

Cette expulsion, en pleine trêve hivernale, intervient dans le contexte d’un tournant sécuritaire et de répressif important sur la ville. A Rennes, outre les gazages devenus systématiques de tous les cortèges en manifestation, Nathalie Appéré, maire PS de Rennes, a appelé d’elle-même la police à déloger l’occupation de la salle de la Cité en février dernier lors d’une mobilisation contre la réforme des retraites.

La politique de la mairie socialiste, main dans la main avec la préfecture, s’inscrit dans les pas de l’offensive raciste du gouvernement avec son projet de loi Immigration. Celui-ci promet plus de CRA, plus de moyens pour les expulsions et la répression des exilés. Il faut mettre un coup d’arrêt à la politique de ce gouvernement qui, de la réforme des retraites à la loi immigration, répond à une même logique : pressuriser et attaquer toujours plus les conditions de vie de la classe ouvrière et de ses franges les plus exploitées dont font partie les travailleurs immigrés et sans-papiers. Nous voulons des conditions de vie dignes pour l’ensemble de notre classe, que l’on soit français ou immigré. Il faudra des mobilisations d’ampleur, en soutien aux exilés, pour la régularisation de l’ensemble des sans-papiers, la réquisition des logements vides et l’obtention de la création de structures permettant d’accueillir tout le monde, à la hauteur des besoins.

 
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