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La Izquierda Diario
3 de mars de 2023 Twitter Faceboock

Réforme des retraites
20 à 30 % des vols supprimés pour le 7 et 8 mars : le début d’un mouvement dur dans l’aérien ?
Lisa Mage

Alors que le 7 mars se rapproche à grands pas, la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de supprimer 20 à 30 % de leurs vols, en prévision de la grève du 7 et du 8 mars appelée par les syndicats de l’aérien.

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20 à 30 % des avions supprimés le 7 et le 8 mars, voilà la requête de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). A quelques jours de la journée de grève du 7 mars, la direction a en effet demandé aux compagnies aériennes d’annuler 20 % des vols sur l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle et de 30 % sur les aéroports de Paris-Orly, Beauvais, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Marseille, Montpellier, Nice et Toulouse, sur ces deux journées. Un signe que la mobilisation promet d’être importante dans le secteur. Fabien, ingénieur de maintenance et secrétaire à l’USAC-CGT à Orly, explique ainsi : « il y a des appels à la grève le 7 et le 8 et nous, on veut suivre ».

Le durcissement du mouvement est à l’ordre du jour dans plusieurs secteurs du monde du travail, comme en témoigne les appels à la reconductible à la RATP ou la SNCF, et le secteur de l’aérien est loin de rester indifférent. « Déterminé » selon Fabien, qui détaille : « vu le bilan du 11, les collègues sont remontés. On veut se mobiliser, on a des prévisions de taux de grévistes plus important qu’habituellement ».

Le 11 février en effet, les contrôleurs aériens de l’aéroport d’Orly se sont mis en grève, causant l’annulation de près de 50 % des vols sur la journée. Une grève qui avait surpris la direction la DGAC et le gouvernement, qui s’est ensuite employé à recracher un argumentaire anti-grève à l’encontre des salariés mobilisés.

Or, dans le secteur de l’aérien, les salariés sont déjà soumis à d’importantes lois anti-grèves comme le « service minimum » pour les contrôleurs aériens où encore l’astreinte, auxquels seront par exemple soumis plusieurs collègues de Fabien pour le 7 et le 8 mars, qui « auront l’interdiction de faire grève ». Et au-delà de l’encadrement de la grève par la loi, l’ultra-fragmentation du secteur via de multiples entreprises de sous-traitance engendre des difficultés pour organiser une lutte d’ensemble. Comme l’explique Fabien, « on a peu de contact avec les prestataires, c’est très segmenté et on a du mal à avoir des échanges ».

Malgré ces entraves, « il y a une tension à la mobilisation » selon Fabien. Des propos qui se vérifient également chez les salariés de Transdev Roissy, qui ont décidé lors d’une Assemblée Générale inter-filiales de partir pour 48 heures de grève reconductible à partir du 7 mars, contre la réforme des retraites et pour des augmentations de salaires.

Un élargissement des revendications, qui se limite pas aux salariés de Transdev Roissy. En effet, pour Fabien, la mouvement actuel ne doit pas se limiter au simple retrait de la réforme, et revendique « le passage à 4 jours et 32 heures pour les gens en bureau, des évolutions dans les règles d’ancienneté  », ainsi qu’une « une meilleure répartition des primes et que les nouvelles primes soient plus équitable  ». Du côté de avitailleurs, la CGT qui appelle à la reconductible à partir du 6 mars au soir défend « un salaire minimum à 2000 euros et une retraite à 55 ans pour tous les métiers pénibles ».

Tant de symptômes qui montrent que la colère dans l’aérien et ailleurs dépasse largement le cadre de la réforme des retraites. Et dans ce secteur stratégique pour le patronat, le durcissement de la mobilisation le 7 et le 8 mars permettrait d’instaurer un rapport de force conséquent face au patronat et au gouvernement. Ainsi, pour réussir à faire imposer le retrait de la réforme et pour gagner sur l’ensemble des revendications afin obtenir des conditions de vie et de travail dignes, l’élargissement de cette dynamique à l’ensemble du monde du travail vers une véritable grève reconductible est un enjeu central, pour lequel l’intersyndicale nationale doit formuler un appel clair.

 
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