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La Izquierda Diario
3 de mars de 2023 Twitter Faceboock

Mise au pas de la jeunesse
Macron pourrait interdire le passage du bac pendant 5 ans en cas de refus du SNU
Alexis Taïeb

D’après Politis, le gouvernement étudierait la possibilité d’interdire l’obtention du bac pendant 5 ans à tout jeune n’ayant pas participé au SNU lorsque celui-ci sera devenu obligatoire. Un véritable appel à bloquer tous les lycées dès le 7 mars contre la réforme des retraites et ce « stage » réactionnaire.

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Crédits photo : AFP Archives/SEBASTIEN BOZON

Alors que les annonces officielles du mois de janvier ont été repoussées par crainte de provoquer la colère de la jeunesse, le Service National Universel fait un peu plus de bruit chaque jour. Chanter la Marseillaise au garde-à-vous dès le réveil, être interdit de téléphone en journée, marcher en rang et porter l’uniforme… voilà ce par quoi devra sûrement passer tout lycéen désirant passer le bac, si le gouvernement mène son projet à terme.

Ce dimanche, nous apprenions déjà par Politis et un communiqué du SNES-FSU que le gouvernement réfléchissait à rendre obligatoire ce « stage » dès 2024 pour les élèves de seconde et de première en CAP de six départements, une mesure à laquelle le ministre de l’Éducation Nationale Pap N’Diaye s’est montré favorable. L’extension de la mesure à toute la France serait prévue pour 2026. D’après France Info, la mesure s’étendrait également à tout jeune de 16 ans non-scolarisé.

Ce vendredi en fin de journée, Politis nous apprend cette fois que Macron envisagerait également de soumettre l’obtention du baccalauréat à la réalisation effective de ce « stage », ou plus précisément d’interdire à quiconque qui ne le réalisera pas de passer le bac pendant cinq années.

Si tout reste à confirmer, soi-disant, il n’y a pas à douter des volontés autoritaires et militaristes du gouvernement concernant ce stage et ce qui l’entoure. Encadré par des militaires, ce stage « permettra aussi de disposer, en cas de crise, d’un réservoir mobilisable complémentaire de la Garde nationale » déclarait déjà Macron en 2017, lors d’un Forum et des Arts et Métiers.

En janvier dernier, lors de ses vœux présidentiels, il expliquait l’un des objectifs du SNU en ces termes : « Et parce que la confiance dans la vitalité de notre vie démocratique s’est, elle aussi, émoussée, nous aurons nous le savons dans les mois qui viennent beaucoup à faire. Je poserai dans toutes prochaines semaines mois les premiers jalons d’un Service National Universel. » Autrement dit, si vous n’avez pas confiance en le gouvernement, ce n’est pas grave, l’armée sera là pour vous rappeler votre place : au garde-à-vous.

Si beaucoup de jeunes ont effectivement perdu confiance en la « vitalité de notre vie démocratique », ils ont bien raison. En plus de cette dernière rumeur, ce n’est pas comme si le gouvernement n’avait pas usé à répétition du 49.3, instauré Parcoursup ou la réforme Blanquer, réprimé et mutilé la population, des gilets jaunes jusqu’aux lycéens, etc. Il y a à peine deux semaine encore, trois élèves du lycée Racine (Paris) étaient placés en garde-à-vue. Deux d’entre eux ont été déférés au tribunal judiciaire en pleine nuit et auront un procès pour s’être mobilisé, entre autres revendications, contre la réforme des retraites.

Tous les indicateurs disent la même chose adressent le même message aux étudiants et aux lycéens : sois jeune et tais-toi. Sinon, tu seras placé en garde-à-vue ou, à priori, tu n’auras pas le droit de passer ton bac, de passer ton permis ou d’aller à l’université. Car en effet, il était d’ores et déjà mentionné par le communiqué du SNES-FSU, qui s’était entretenu avec la secrétaire d’Etat chargée de la jeunesse et du SNU, Sarah El Haïry, que le SNU remplacerait la Journée de Défense et Citoyenneté, cette dernière délivrant une attestation obligatoire pour… passer le bac, entrer à l’université et passer son permis de conduire. Toutes les rumeurs semblent indiquer la même chose, ce stage sera obligatoire, ou alors extrêmement pénalisant pour ceux qui n’y participeront pas.

Or, dans un contexte de mobilisation historique contre la réforme des retraites, nous avons l’occasion d’infliger une défaite à Macron, de lui dire stop. Et si l’intersyndicale, avec Laurent Berger à sa tête, n’est pas friande des « mots d’ordre fourre-tout » et veux rester cantonnée à la stricte revendication du retrait de la réforme des retraites, nous avons tout intérêt à élargir les revendications, à commencer par ajouter notre refus du SNU, mais aussi de Parcoursup, de la réforme des lycées professionnels, de la réforme Blanquer, de sa circulaire LGBTIphobe, etc.

Aujourd’hui les retraites, demain le SNU, le gouvernement cherche à étaler sur la durée les offensives pour nous diviser. Avant qu’il n’officialise et rende son verdict final concernant le SNU, nous devons lui couper l’herbe sous le pied. Bloquons tous les lycées dès le 7 mars contre ce « stage » profondément réactionnaire et la réforme des retraites.

 
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