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6 de mars de 2023 Twitter Faceboock

Répression
Iran : des adolescentes intoxiquées au gaz après les révoltes, le régime coupable ?
Cathu Isnard

Depuis quelques jours, des vidéos circulent sur les réseaux sociaux montrant de nouveaux cas d’intoxication dans des écoles iraniennes. Depuis le mois de novembre 2022, plus d’une trentaine d’écoles pour filles auraient déjà été victimes d’empoisonnement. Une nouvelle attaque aurait eu lieu aujourd’hui, cette fois dans une université à Ardabil. Si les conditions de ces attaques restent floues, des voix s’élèvent pour dénoncer l’inaction voire la complicité du régime, le tout dans un contexte de répression violente des récentes révoltes iraniennes.

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Crédits photo : 7 SOBH

Mardi 28 février, 37 élèves d’un lycée de filles ont été hospitalisées après avoir inhalé un pesticide neurotoxique sur leur lieu d’étude. L’attaque du lycée Khayyam, situé à Pardis en banlieue de Téhéran, s’ajoute à la longue liste des empoisonnements d’écoles pour jeunes filles perpétrés ces derniers mois. Ils auraient commencé à Qom, située à 150 km de Téhéran et ville sainte du chiisme, où 18 élèves avaient dû être hospitalisées le 30 novembre 2022, avant de se propager dans les grandes villes iraniennes. La BBC dénombre ainsi au moins 1000 victime depuis le début des attaques.

Alors que ces intoxications par voies respiratoires visent pour le moment uniquement des écoles pour jeunes filles, certains y voient la volonté de dissuader les jeunes iraniennes de suivre des études. D’après des propos recueillis par la BBC, les familles des victimes soupçonnent que les écoles pour jeunes filles soient visées en raison de leur rôle dans les récentes vagues de protestations contre le régime iranien.

Les autorités, après être restées longuement silencieuses et avoir nié ces attaques, ont finalement annoncé l’ouverture d’une enquête pour « corruption sur terre ». Ce silence d’un régime pourtant pas avare en moyens policiers et arrestations, notamment d’opposants politiques, suscite la colère des iraniens. Alors que les victimes et leurs familles subissent des pressions pour ne pas parler aux médias, certains y voient une forme de vengeance du régime autocratique iranien contre les filles et les femmes iraniennes, aux premiers rangs des contestations depuis la mort de Mahsa Amini.

Les syndicats d’enseignants et d’étudiants ont ainsi lancé un appel à la grève et à la manifestation le 7 mars 2023, en soutien aux jeunes filles victimes de ces attaques. Mais la population iranienne n’a pas attendu cet appel à la mobilisation pour témoigner sa solidarité et dénoncer l’inaction voire la complicité du pouvoir. Le 4 mars, un rassemblement devant les bureaux de l’éducation nationale à Téhéran permet aux iraniens et iraniennes d’exprimer leur colère au son de slogans tels que « Mort à l’État tueur d’enfants ».

Si la répression a freiné les révoltes secouant l’Iran depuis plusieurs mois, elle n’a pas réussi à éteindre la colère et la détermination du peuple iranien, avec en première ligne la jeunesse et les femmes. Malgré une baisse de l’intensité et de la fréquence des manifestations, dans lesquelles la violence de la répression a déjà fait au moins 500 victimes sur les 5 derniers mois, la flamme qui anime les révoltés iraniens est loin de s’éteindre. Face à la répression policière et politique, le peuple iranien trouve d’autres manières de se mobiliser et de continuer à réclamer la liberté et la fin d’un régime autocratique et dictatorial.

 
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