Ce n’est plus seulement à la revendication du retrait de la réforme des retraites que les Français adhèrent majoritairement, mais aussi aux méthodes de radicalisation de la contestation. Selon un sondage Ifop pour l’Humanité publié le 6 mars, à la veille d’une journée de mobilisation annoncée historique, 65% des Français soutiennent la grève reconductible appelée dans plusieurs secteurs à partir du 7 mars.
« Le rejet est si puissant que les Français peuvent facilement comprendre le passage à une grève reconductible » explique Frédéric Dabi, directeur général du département opinion de l’IFOP, interrogé par Le Monde. Le journal évoque de son côté un enquête de Toluna Harris Interactive, auprès de qui 59% des sondés se disent tout à fait ou plutôt favorables à la reconduction.
L’opinion largement du côté des grévistes
Selon l’étude IFOP citée plus haut, le projet de réforme reste très largement rejeté : à 84% chez les ouvriers, 60% chez les artisans ou même les diplômés du supérieur (63 %), que les sondés soient parisiens (62 %) ou habitants d’une commune rurale (77 %).
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Un symptôme très encourageant pour la mobilisation : alors que le texte est examiné au Sénat cette semaine, le gouvernement mise tout sur un échec de la reconduction du mouvement et sur une opinion publique défavorable au blocage de l’économie, en particulier dans les transports et l’énergie.
Le gouvernement craint le durcissement : l’intersyndicale doit appeler à la grève reconductible !
En ce sens, ce week-end, ministres et sénateurs LR sont montés au créneau pour dénoncer des blocages qui pénalisent "ceux qui triment", pour reprendre la formulation du porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Le sénateur de droite Bruneau Retailleau a aussi dénoncé ceux qui veulent "mettre la France à genoux".
Dans les faits, c’est la cote de popularité du gouvernement qui est au plus bas : la Première ministre Elisabeth Borne, figure de la réforme, n’obtient que 31% d’approbation, et seuls 24% des Français l’estiment "proche de leurs préoccupations", selon un sondage Ifop-Fiducial pour Sud radio et Paris Match publié ce mardi.
Alors que le mouvement franchit ce mardi 7 mars une nouvelle étape, avec un appel à la reconductible dans plusieurs secteurs (transports, ports et docks, raffineries, énergie, commerce déchets, construction, verre et céramique...), le soutien majoritaire à un durcissement du mouvement est un signal dont doit se saisir l’intersyndicale. Alors que celle-ci se réunira ce soir pour annoncer la suite du mouvement, il faut exiger un appel clair à la grève reconductible !
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