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7 de mars de 2023 Twitter Faceboock

Réforme des retraites
« Nos revendications dépassent les retraites » : plusieurs dizaines de lycées mobilisés malgré la répression
Alexis Taïeb

Crédit photo : Révolution Permanente

Partout en France, les lycéens ont bloqué leurs établissements. Malgré la répression policière, la mobilisation de ce mardi est indéniablement la plus importante dans les lycées depuis le début du mouvement.

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La journée du 7 mars s’annonce d’ores et déjà historique avec des taux de grèves importants dans de nombreux secteurs. Et surtout plusieurs d’entre eux, en particulier dans les secteurs stratégiques de l’économie, ont décidé de reconduire la grève et de durcir le mouvement.

De leur côté, les lycéens ont également répondu à l’appel et plusieurs dizaines d’établissements étaient bloqués ce matin. Aux quatre coins de la France, ils ont manifesté leur opposition à la réforme des retraites et plus largement exprimé une colère dépassant cette stricte question. Ainsi, l’opposition au service Nationale Universel ou encore à Parcoursup s’est une nouvelle fois taillée une place de choix. « Pour nous la bataille des retraites est aussi l’occasion de faire entendre nos propres revendications » résume un lycéen à Bordeaux.

Comme lors des précédentes journées de mobilisation, la police est venue s’intégrer dans l’équation, réprimant systématiquement les élèves mobilisés. A Marseille, trois élèves ont été interpellés, Gabou, Ayeme et Mateo, par la police et placés en garde-à-vue. Les lycéens se sont rassemblés rapidement devant celui-ci pour exiger leur libération immédiate.

Une dizaine de lycées mobilisés en région parisienne malgré la répression policière

A Paris, près d’une dizaine de lycées se sont mobilisés, soit la plus grosse mobilisation depuis le début du mouvement. Au lycée Racine, où les lycéens ont été particulièrement réprimés ces dernières semaines, les élèves mobilisés n’ont pas baissé les bras et ont reconduit le blocage ce mardi. « Même si on se fait réprimer on est là pour continuer à exprimer notre mécontentement jusqu’à ce qu’on soit entendu. Ils ont peur de nous car on a la rage et on veut changer de système » témoigne ainsi une élève.

A Lamartine également, dans le 9ème arrondissement, les élèves ont réitéré le blocage de leur établissement. Alors que la précédente tentative de blocus avait été l’objet d’une importante intervention policière, cette fois, les lycéens ont pu compter sur le soutien de leurs professeurs qui ont organisé un déjeuner devant l’établissement. Des parents d’élèves sont également venus témoigner de leur solidarité pour dissuader la police d’intervenir. Plusieurs étudiants de Paris 8, qui occupaient leur faculté hier soir, sont aussi venus les soutenir

A Paris, les lycéens de Turgot, Jules Ferry et Sophie Germain ont également bloqué leur établissement. D’autres tentatives de blocages se sont confrontées à l’intervention policière. C’est le cas notamment du lycée Balzac, où les élèves ont finalement organisé un barrage filtrant dans une ambiance festive et une assemblée générale, malgré la présence de la police qui dégageait les poubelles avec la complicité de la direction de l’établissement.

A Hélène Boucher, dans le 20ème arrondissement, plusieurs dizaines de policiers de la BAC armés de LBD ont empêché les élèves de se mobiliser. Quelques heures plus tôt, ils réprimaient les grévistes du piquet RATP de Lagny, situé à quelques mètres de l’établissement. Piquet de grève sur lequel s’étaient rendus des lycéens d’Hélène Boucher très tôt le matin, pour rendre la pareille aux machinistes du dépôt qui étaient venus les soutenir quelques semaines en arrière lorsque la police avait chargé les lycéens. Au lycée polyvalent Dorian, dans le 11ème arrondissement, la police a également fait usage de la force pour défaire le blocus.

En banlieue parisienne, notamment dans les villes de Noisy-le-Grand et Noisy-le-Sec, les élèves ont bloqué les lycées Olympe de Gouge et Evariste Galois. Ailleurs, comme à Eugène Henaff où les lycéens ont déjà pris part à deux journées de mobilisation depuis le début du mouvement, la détermination ne faiblit pas et les élèves comptent se réunir en assemblée générale dès demain, à défaut d’avoir pu bloquer aujourd’hui.

Plusieurs lycées mobilisés à Rennes, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier Grenoble… »

A Rennes, les lycéens s’organisent en assemblée générale interlycée depuis le début de la mobilisation. Après une assemblée générale ayant réuni près d’une centaine de lycéens, ce sont au total six lycées qui ont réussi à bloquer leur établissement ce mardi. A Jean Macé, on pouvait lire sur une banderole accrochée à la grille du lycée : « Grève blocage, Macron dégage ». Des blocages sont aussi à dénombrer dans les lycées Descartes, Colbert, Zola et Bréquigny.

En fin de matinée, les lycéens de Chateaubriand et les étudiants de l’IED Science Po ont rejoint les élèves de Jean Macé, afin de former un cortège commun pour manifester et se rendre au point de rendez-vous défini par les syndicats.

Du côté de Nantes, les lycéens organisés à l’échelle de la ville depuis le début du mouvement font le choix de bloquer un seul établissement, mais de façon coordonnée, notamment pour répondre aux problèmes liés à la répression. Ce mardi, c’était le tour du lycée Livet.

Du côté de Bordeaux, le lycée Montesquieu a été bloqué toute la matinée. Au lycée Magendie, les lycéens se sont à nouveau organisés en assemblée générale à défaut d’avoir, cette fois, bloqué. Aujourd’hui, ils étaient près d’une cinquantaine pour préparer la suite, notamment la journée de mobilisation de la jeunesse, le 9 mars.

Plus au sud, du côté de Toulouse, le lycée de Saint Sernin était bloqué, tout comme celui de Ozenne. Pour ce dernier, alors que les lycéens n’étaient pas parvenus à maintenir le précédent blocus, cette fois ils étaient nombreux devant la grille de l’établissement dans une ambiance déterminé et festive. A Montpellier également, trois lycées étaient bloqués ce matin.

Dans de nombreuses villes encore, comme à Grenoble (38), Niort ou Melle (79), Domont (95), Lille (59) ou encore Châlons-en-Champagne (51), des lycées étaient bloqués. Une belle journée de mobilisation donc dans les lycées, alors que la date du 7 mars est en train d’ouvrir une nouvelle séquence dans cette mobilisation contre la réforme des retraites.

En effet, alors que de nombreux secteurs comme les cheminots, les énergéticiens ou les raffineurs, entre autres, ont décidé de reconduire la grève et commencent à durcir le rapport de force, il s’agit de mettre toutes les forces dans la bataille pour construire ce mouvement reconductible et l’élargir. Tout faire pour élargir le mouvement, c’est précisément le rôle que peut jouer la jeunesse dans les facs et les lycées, en se mobilisant largement le 8 mars et les jours suivants. Mais également en se liant aux travailleurs, comme ont pu le faire ce matin des lycéens de Hélène Boucher à Paris, en allant sur le dépôt RATP de Lagny à Paris, ou des militants du Poing Levé Lycée à Pleyel, également sur un dépôt RATP.

En bref, s’il y a une chose à retenir de ce début de journée de mobilisation dans les lycées, c’est que lorsqu’il y a des assemblées générales locale ou interlycée, comme c’est le cas dans de plus en plus de lycées et de villes, derrière il y a des blocus, des cortèges communs et une jeunesse qui marque le coup. Une dynamique qui tranche avec le début de la mobilisation et qu’il s’agira d’amplifier pour la suite. Continuer à s’organiser à la base sera également une des clés fondamentales pour faire plier le gouvernement et déjouer sa tentative de tuer dans l’œuf la mobilisation par la répression.

C’est pourquoi le collectif lycéen de Révolution Permanente, le Poing Levé Lycée, appelle à une réunion publique à Paris, ce dimanche 12 mars à 15 H à l’Âge d’or (26 rue du Dr Magan, 75013), en compagnie d’Elsa Marcel, avocate et militante à Révolution Permanente. Une occasion de discuter centralement de la question de la répression policière et administrative dans les lycées et comment y répondre.

 
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