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9 de mars de 2023 Twitter Faceboock

Sobriété énergétique
Aéroport de Toulouse, Stade de France : les énergéticiens coupent le courant des grands groupes industriels
Arthur Nicola
Rafael Cherfy
Noah Rapa

Crédits photo : Révolution Permanente

Partout en France, les salariés de l’énergie ont mené des actions de « sobriété énergétique », en coupant le courant de nombreuses industries et lieux symboliques, dont l’aéroport de Blagnac et le Stade de France.

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Alors que les salariés des entreprises de l’énergie ont reconduit pour une troisième journée la grève contre la réforme des retraites, de nombreuses actions étaient organisées partout en France pour frapper des lieux stratégiques en coupant le courant à la source. Une façon de rappeler que sans les salariés de l’énergie, pas d’électricité.

Le Stade de France et le village olympique dans le noir à Saint Denis

En Seine-Saint-Denis, les énergéticiens et gaziers ont décidé de mener une action coup de poing pour « frapper le capital », d’après Salim Khamallah, de la CGT énergie Ouest Ile-de-France. Plus de 300 grévistes se sont rendus sur un poste source (qui transforme le courant haute-tension en de plus petits voltage vers l’industrie et le réseau particulier) de Saint-Denis afin de couper le courant sur des lieux stratégiques. Durant plusieurs heures, le chantier du futur village des Jeux olympiques, le Stade de France, trois data-centers, ainsi que certains commerces autour du stade se sont vu couper l’électricité. Une manière de faire payer aux patrons et au gouvernement leur intransigeance sur la réforme des retraites.

Voyant que les journées de manifestations et de grève massive et historique ne font pas reculer le gouvernement, les grévistes durcissent le ton. « On a d’autres rendez-vous prévus dans les prochains jours, on ne va pas s’arrêter là tant que la réforme des retraites n’est pas retirée », explique Salim. Un rapport de force qui a déjà payé ces derniers mois. Les gaziers ont lutté durant de nombreux mois pour obtenir des augmentations de salaire.

En réponse à cette offensive, la direction a assigné une quinzaine d’agents au tribunal pour leur combativité dans la lutte. Un cap a été franchi dans la répression syndicale, d’autant plus qu’un représentant CGT est assigné pour des faits de « violence » et risque le licenciement. Un rassemblement est prévu au 16 rue Petrelle à 9 heures, sur Paris.

L’aéroport de Toulouse-Blagnac et 8000 clients privés de courant à Toulouse

À Toulouse, après avoir occupé le site Enedis de Saint Alban depuis le 16 février, les grévistes de l’énergie ont choisi d’occuper le site de Laurencin au nord de la ville. Ainsi, depuis lundi 6 mars, ce sont 147 véhicules Enedis qui bloquent les accès du plus grand site de l’agglomération toulousaine. Une occupation qui sert de « quartier général » pour la mobilisation contre la réforme des retraites.

Ce jeudi matin, 250 électriciens, gaziers et personnels du tertiaire se sont réunis en assemblée générale. Les salariés ont voté à l’unanimité la reconduction de la grève ainsi qu’une action de « sobriété » effectuée en milieu de journée à Blagnac, ville où de nombreuses industries aéronautiques sont installées. « Notre usine a été à l’arrêt de 11h30 à 12h30 suite à une coupure de courant » témoigne Damien Larsen, ouvrier dans la sous-traitance aéronautique à Cornebarrieu. C’est en tout 8000 clients industriels qui ont vu l’électricité s’arrêter, dont l’aéroport de Toulouse-Blagnac ou encore Air France, entraînant quelques retards sur les vols de l’aéroport.

Majid Galla, secrétaire CGT énergie Toulouse, explique le sens de leurs actions : « Le but c’est de monter crescendo. Manifester c’est bien, mais ça ne suffit pas. Aujourd’hui, on a décidé collectivement de la mise en sobriété sur la zone de Blagnac pour toucher les industries aéronautiques, mais aussi l’aéroport. Avant ça, on avait aussi fait de même pour l’incinérateur de déchets de Toulouse et la zone industrielle de Muret. C’est le moyen qu’on a adopté pour exprimer la colère des électriciens et gaziers. Une façon de montrer notre détermination contre cette réforme des régimes de retraites en réponse à l’obstination du gouvernement ».

A Dieppe, le port et Nestlé Nescafé touchée par des coupures

Du côté de Dieppe, les grévistes des centrales nucléaires de Paluel et Penly, en Seine-Maritime, ont aussi mis en place une action de « sobriété énergétique », selon les dires des syndicalistes. L’action s’est réalisée conjointement avec des salariés d’Enedis, de Nestlé, et de l’UL CGT de Dieppe. Le poste-source d’Etran, à Martin-Eglise, a été pris par les grévistes, qui ont revendiqué avoir coupé l’électricité des grandes entreprises de la zone, notamment l’usine de Nescafé de Dieppe (information confirmée par l’entreprise), qui emploie 400 salariés. C’est aussi le port, et la liaison de ferry Eurochannel entre Dieppe et Newhaven, qui a été ciblé par les coupures d’électricité. De l’autre côté, des particuliers et des services publics ont été passés en heures creuses. « On est en grève reconductible, et il y a deux autres journées d’actions dans lesquelles on va s’inscrire. Du côté de la centrale de Paluel, on a retiré 600MW du réseau. Il y a des actions coup de poing partout sur le territoire, et on continuera jusqu’au retrait de la réforme » nous explique Sylvain Chevalier, de la CGT Paluel.

D’autres actions sur tout le territoire

Partout en France, des actions similaires ont eu lieu : à Chambéry, les grévistes ont tenté de couper le courant de la zone commerciale des Landiers, tandis qu’à Tarbes, le salon de l’agriculture qui devait ouvrir ce jeudi s’est aussi fait… sans électricité. L’Hôtel de ville de Saint-Jean-de-Luz, les locaux de Sud Ouest à Périgueux ont aussi fait l’objet de coupures. Finalement, à Chasseneuil-du-Poitou (Vienne), la CGT-Energie a revendiqué avoir coupé l’électricité sur le site Itron (une entreprise produisant des appareils de mesures) lors d’un CSE annonçant un plan de licenciements.

Voir aussi : QG de lutte, barrages et actions Robins des Bois : la reconductible continue dans l’énergie à Bordeaux

Dans le même temps, les actions de baisses de charges sur les différentes centrales d’EDF se sont poursuivies : à 15h32, la CGT EDF revendiquait avoir repris 17134MW du réseau. Les centrales nucléaires de Gravelines (Nord), Chooz (Ardennes) et Belleville (Cher) étaient les plus touchées.

 
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