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La Izquierda Diario
13 de mars de 2023 Twitter Faceboock

Bataille des retraites
Retraites, salaires : les cheminots de Toulouse entament leur deuxième semaine de grève
Anna Ky

À Toulouse comme dans le reste du pays, les cheminots font partie des secteurs du monde du travail les plus mobilisés contre la réforme des retraites de Macron, mais aussi pour l’augmentation des salaires et de meilleures conditions de travail.

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La semaine a commencé fort ce mardi, pour les grévistes de la SNCF dans la région de Toulouse. Ils étaient près de 150 réunis en Assemblée générale, et les taux de gréviste dépassaient les 70 % dans l’ex-région Midi-Pyrénées. « On avait peur de partir seuls, d’être le fer de lance une nouvelle fois, sans être suivis, et pourtant on voit bien que ce n’est pas le cas, ont insisté les représentants de l’intersyndicale cheminote qui ouvraient la discussion. Aujourd’hui, il y a les enseignants, les jeunes, l’énergie, les raffineurs, les ports et docks… On n’est pas isolés comme en 2019 ! »

Appuyant ce constat, une délégation de plusieurs étudiants mobilisés de la fac du Mirail étaient présents en ce premier jour de grève pour apporter leur soutien aux cheminots. Une solidarité fortement appréciée par les grévistes, qui ont accueilli une AG interprofessionnelle le soir-même devant les locaux syndicaux de la SNCF, ainsi que des délégations de l’AG des travailleurs de l’éducation tout au long de la semaine.

« Lors de la dernière AG de l’éducation, on a discuté de se coordonner avec vous et avec les grévistes de l’énergie, puisqu’on est les trois secteurs qui ont reconduit la grève au-delà du 7 mars et où la dynamique reste la plus forte à Toulouse. On a voté de venir vous voir pour vous proposer la perspective de faire une assemblée générale commune » a conclu Gabrielle vendredi, mandatée par l’AG éducation pour faire le lien avec les cheminots.

Le 7 mais aussi le 8 mars, faisant le lien avec les inégalités salariales subies par les femmes, les cheminots de Toulouse ont massivement participé aux manifestations organisées dans la ville rose, au sein de cortèges intersyndicaux, réunissant principalement la CGT Cheminots et Sud Rail. Depuis le début de la mobilisation, les grévistes l’affirment : la colère est profonde, et les revendications dépassent le seul retrait de la réforme. Derrière les retraites se pose la question du travail, de sa pénibilité, du salaire dans un contexte d’inflation toujours plus importante – de la violence de l’exploitation capitaliste en général. Mais aussi des multiples oppressions qui la renforcent, et en particulier le racisme et le sexisme, puisque plusieurs études ont montré que les femmes, les personnes LGBTI et les personnes racisées sont sur-représentées parmi les plus précaires et bénéficient des pensions de retraites les plus faibles.

A l’initiative de l’intersyndicale cheminote locale, un piquet de grève s’est tenu dès 5 heures du matin jeudi 9 mars, réunissant tout au long de la matinée plus d’une centaine de grévistes et de soutiens devant le technicentre. Au cours de cette journée, nombre de cheminots ont exprimé leur volonté de mener des actions communes avec d’autres secteurs mobilisés. « Les grévistes d’Enedis sont en train de faire des actions et d’occuper l’un des sites à Toulouse, explique un agent gréviste du technicentre. Avec les profs et nous, ils font partie des travailleurs en grève reconductible à Toulouse, ils sont capables de bloquer la ville autant, voire plus que nous, il faut qu’on se coordonne avec eux, qu’on fasse des choses ensemble. »

À l’issue de cette première semaine de grève, lors de l’AG de vendredi, les cheminots de Toulouse ont voté la reconduction pour lundi 13 mars ainsi que la tenue d’un piquet de grève le même jour, dès 6 heures sur le parvis de la gare Matabiau, avec la volonté de s’adresser aux usagers. Plusieurs grévistes ont mis l’accent sur l’importance d’aller chercher jusqu’au dernier de nos collègues pour amplifier la mobilisation. Pour les cheminots de Toulouse, il est évident qu’une « réserve de grévistes » existe, que certains sont encore hésitants d’entrer dans la bataille. C’était par exemple le cas d’un conducteur qui explique : « J’attendais de voir ce qu’allaient donner les journées du 7 et du 8 mars, et quand j’ai vu l’ampleur de la mobilisation, le monde en AG et la reconductible votée à l’unanimité, j’ai immédiatement posé ma D2I [déclaration individuelle d’intention de grève, un délai de 48h imposé à la plupart des cheminots qui doivent se déclarer grévistes, ndlr]. J’ai donc fait mon premier jour de grève vendredi, et je suis déterminé à continuer ».

 
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