Gare St Roch, 8h, ce mercredi matin. Un rassemblement organisé par les cheminots débute devant la gare du centre-ville. Sous un soleil éclatant, plus d’une centaine de grévistes de différents secteurs se retrouvent autour de la sono et entonnent des chants de lutte. Parmi eux, des énergéticiens et enseignants en grève reconductible mais aussi des cheminots, des travailleurs sociaux, une délégation du CHU et des étudiant.e.s mobilisés de l’université Paul Valéry. Quelques heures plus tard, les cheminots votent la reconduction de la grève pour jeudi. Dans la foulée, une opération « sobriété énergétique » est mise en place. Le courant est coupé pour la gare et les trams aux alentours.
Une semaine de lutte et de mobilisation à Montpellier
Toute la semaine, actions et piquets de grève ont donné le ton. Lundi, les énergéticiens organisent une opération escargot et une « caravane de la colère » avant de rejoindre le centre Enedis, rue de Trencavel. « On est tous mobilisés. Il y a une cinquantaine de véhicules de tout l’Est de l’Hérault. Il faut que d’autres secteurs débraient aussi et nous rejoignent dans la lutte », explique alors Marc Michel, secrétaire départemental CGT énergie Hérault auprès de France 3 Occitanie. Aux côtés de cheminots et de travailleurs des transports en grève, les énergéticiens décident du blocage du site, toute la matinée.
Lundi soir, une assemblée générale interprofessionnelle de la ville, la première depuis le début du mouvent contre les retraites, rassemble de nombreux secteurs dans le but d’étendre et de durcir la mobilisation afin de faire plier le gouvernement. À l’initiative du comité de mobilisation de Paul Valéry, rejoint par plusieurs syndicats (FSU34, Snesup-FSU UM et UPV, Sud Santé Sociaux 34, Sud Éducation 34), cette assemblée générale est une vraie réussite. Elle rassemble 150 participants. Un point d’appui important pour soutenir et coordonner les secteurs mobilisés, au premier rang desquels les travailleurs en reconductible.
C’est le cas des cheminots qui tiennent mardi matin un piquet devant le centre de maintenance SNCF. Ils sont rejoints par des travailleurs du social, des énergéticiens d’Enedis et des étudiants de Paul Valéry sur place.
Mardi, l’université Paul Valéry est bloquée. Un riche programme de lutte est mis en place par le comité de mobilisation. En soirée, un dragshow enflamme plus de 300 spectateurs. Mercredi matin, les étudiants mobilisés se retrouvent pour former un cortège et battre le pavé aux côtés des enseignants et personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Plus de 10 000 manifestants à Montpellier, une action coup de poing sur l’autoroute A75
Ce mercredi, la manifestation au départ de la place Zeus à 10h30 est massive, même si le nombre de manifestants est en baisse par rapport au 7 mars. En effet, selon la CGT, plus de 10 000 personnes ont arpenté les rues de Montpellier pour cette 8ème journée de mobilisation appelée par l’intersyndicale. Dans une ambiance festive et pleine de détermination, le cortège arrive place de la Comédie aux alentours de 13h. Une nouvelle AG interprofessionnelle, la seconde, se tient dans la foulée devant la gare. Les grévistes décident d’envahir le hall de la gare. « Nous ce qu’on veut, c’est la grève générale ! ».
Dans l’Hérault, des manifestations sont également prévues du côté de Sète, Béziers, Bédarieux. A Clermont-l’Hérault, les grévistes de la Direction interdépartementale des routes (DIR) dévient l’autoroute A75 dans les deux sens en début d’après-midi. Avec cette action coup de poing, les travailleurs de la DIR, soutenus par l’intersyndicale CGT du Coeur d’Hérault, veulent sensibiliser sur l’inapplicabilité de la réforme. « Comment vont faire les personnels qui entretiennent l’autoroute, avec le danger que cela représente, pour travailler jusqu’à 64 ans ? », s’interroge l’un d’entre eux dans un article du Midi Libre.
En clair, la détermination et la combativité sont toujours au rendez-vous. Se profile désormais ce jeudi 16 à 10h, l’AG étudiants et personnels de l’université Paul Valéry (10h, amphi 1) qui permettra de décider des suites de la mobilisation et de nouvelles actions avec les grévistes des divers secteurs.
Une prochaine AG inter-professionnelle est appelée lundi 20 mars à 18h30, également à l’université Paul Valéry. Une échéance centrale dans le but de coordonner les secteurs mobilisés, massifier leurs rangs et entraîner de nouveaux secteurs dans la bataille. Une réelle nécessité pour gagner. Il y a urgence, en effet, à imposer par en bas l’extension de la grève générale et de la reconductible. |
