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La Izquierda Diario
17 de mars de 2023 Twitter Faceboock

Répression policière
« Empêcher la chienlit » : Darmanin réunit les préfets pour préparer la répression des mobilisations
Seb Nanzhel

Ce vendredi, Darmanin a réuni ses préfets dans l’urgence. Face aux manifestations spontanées et radicales qui ont enflammé différentes villes à la suite de l’annonce du 49.3, le gouvernement cherche à généraliser sa stratégie répressive.

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Ce vendredi matin, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a organisé une réunion avec tous les préfets de France. Une réunion de crise afin de coordonner la répression d’un mouvement contre la réforme des retraites qui s’est radicalisé suite à l’annonce de l’utilisation du 49.3 jeudi.

Au cours de la réunion, les préfets ont fait remonter leur « inquiétude » au ministre face à une mobilisation qui se radicalise et face à la colère des « monsieur et madame tout le monde » qui commence à exploser. En ligne de mire de cette réunion : les manifestations spontanées et radicales de jeudi soir, mais également les mouvements dans les facs et les lycées et dans les secteurs stratégiques.

Selon France Info, Darmanin aurait ainsi demandé à ses préfets d’être particulièrement vigilants « aux journées du baccalauréat prévues lundi, mardi et mercredi » et « aux coupures électriques, aux raffineries et dépôts pétroliers et aux axes routiers à fort trafic. »

En amont de la réunion, Darmanin avait donné le ton : « je vais réunir les préfets ce matin, pour leur rappeler que les places des villes et des villages, c’est pas des ZAD », a-t-il affirmé sur RTL vendredi matin. Il en a profité pour revendiquer la répression des manifestations de jeudi soir, fustigeant « le bordel ou la bordélisation et la violence ».

Ouest France rapporte qu’en préparation de la réunion, il affirmait demander à ses préfets d’être « fermes contre les violences » et d’empêcher que « la chienlit soit au rendez-vous ». Un argumentaire sécuritaire et ultra réactionnaire qui vise à isoler les manifestations spontanées et la radicalisation de la grève dans différents secteurs du reste du mouvement, à les criminaliser et ainsi justifier leur répression.

Dans le même sens, le ministre de l’intérieur annonçait vendredi le déploiement dans la journée de l’unité CRS 8 à Rennes. Une unité spécialement formée en 2021 pour réprimer les soi-disantes « émeutes urbaines » (pour reprendre les mots de Ouest France), et qui partage ses locaux avec le Raid. Le déploiement d’une unité spéciale de répression répond aux demandes explicites de la maire PS de la ville, qui communiquait sur Twitter : « J’ai alerté les autorités, jusqu’au sommet de l’État, depuis plusieurs jours, pour exiger que notre ville soit protégée. J’ai appuyé les demandes de renforts policiers formulées par le Préfet. »

Cette réunion acte un saut répressif à l’encontre des secteurs qui durcissent le mouvement contre la réforme des retraites. Un saut constaté dès jeudi soir face aux manifestations spontanées, qui ont été lourdement réprimées et au cours desquelles 310 personnes ont été interpellées. Ce vendredi matin, lors d’une action en soutien aux éboueurs en grève, cinq étudiants ont été interpellés et leur cortège a également été réprimé. Un témoignage clair de la peur du gouvernement de voir s’opérer une jonction entre la jeunesse et les secteurs du monde du travail en grève.

Lors des nouvelles manifestations appelées ce vendredi soir partout en France, les préfets ont bien retenu leur réunion avec le ministre du matin. A Paris, où 4000 personnes se sont rassemblées place de la Concorde, les CRS ont multiplié les charges et les gazages pour tenter de dissoudre les manifestants. Pour Arthur Nicola, journaliste à Révolution Permanente t présent sur place, « c’est tout l’arsenal de la répression policière tel qu’on a pu voir ces dernières années qui utilisé aujourd’hui ». A Strasbourg, la manifestation sauvage s’est faite étouffée sous les gazs lors de son arrivée à la gare, tandis qu’à Toulouse, la place du Capitole a été préventivement bouclée par les CRS, pour empêcher la tenue du rassemblement.

Ce saut dans la répression témoigne de la fébrilité de la crise politique profonde que le gouvernement traverse, face à une mobilisation qui se radicalise et sort des jalons posés par l’intersyndicale. Alors que le gouvernement tente de casser le mouvement par la peur et la force, il est nécessaire de répondre groupés, en se mobilisant contre toute répression et toute interpellation et pour la libération de tous les manifestants et grévistes interpellés.

Il est également crucial de consolider cette alliance entre la jeunesse et le monde du travail qui effraie tant le gouvernement, en commençant par soutenir les secteurs stratégiques en reconductible et ceux menacés de réquisition, à l’image de ce qui s’est fait à Ivry, où 70 étudiants de Paris 1, Paris 8 et Paris Cité ont rejoint le dépôt des éboueurs afin de les aider à empêcher les sorties de camions.

 
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