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19 de mars de 2023 Twitter Faceboock

En grève !
« On ne veut pas du 49.3 » : grève dans plusieurs sites d’Amazon pour les salaires et les retraites
Rafael Cherfy
Ethan Guela

Credits photo : CGT Amazon d’Amiens

Des grèves inédites ont lieu depuis plus d’une semaine chez le géant Amazon dans le cadre de négociations salariales. Si la question des salaires est au cœur des revendications, les grévistes sont aussi mobilisés contre la réforme des retraites.

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Le géant de la logistique Amazon connait une vague de grèves sur plusieurs de ses sites francais depuis plus d’une semaine. En effet, dans le cadre des NAO (négociations annuelles obligatoires), la proposition méprisante de la direction d’une augmentation de seulement 3 % des salaires et de quelques primes au rabais, réveille la colère des salariés de différents entrepôts logistique. Ces derniers multiplient les grèves pour exiger 7 % d’augmentation des salaires.

Des grèves importantes et des blocages sur plusieurs sites

Ainsi, le jeudi 9 mars et les deux jours suivants, de nombreux salariés se sont mis en grève sur le site de Montélimar. Le samedi 11 mars, journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, le site de Metz-Augny a aussi été mobilisé avec un blocage rejoint par des cheminots venus en soutien. Le soir même, 70 % de l’équipe de nuit était en grève sur le site Amazon de Chalon-sur-Saône. Le lendemain c’est à nouveau 60 % de l’équipe de nuit qui était mobilisée.

Sur le site Amazon LIL1 (près de Lens), une intersyndicale Sud, SGJ, CAT, CGT, CFDT et FO appelait aussi à la grève mercredi 15 mars dénoncant un « employeur qui nous prend pour des pigeons et l’Etat qui nous prends pour ses moutons ». Le site de Metz-Augny a aussi été bloqué dans la soirée du jeudi 16 mars, le lendemain c’était au tour de celui de Boves- Amiens. Sur ce dernier, les employés se sont retrouvé dès 5 h du matin pour tenir un piquet de grève suivi d’un barrage filtrant qui a a bloqué l’ensemble des activités.

Ce samedi, le mouvement continuait sur le site Amazon de Chalon-sur-Saône avec 77 % des effectifs grévistes selon la CGT. Pour l’ensemble des sites, un nouvel appel à la grève est lancé jeudi 23 mars à l’occasion de la deuxième journée de négociation. Une date qui coïncide avec la prochaine journée de grève nationale contre la réforme des retraites.

En grève contre le mépris de Jeff Bezos, l’une des premières fortunes mondiales

Face à ce mouvement de grève inédit, la direction poursuit dans son mépris des salariés : «  ni Directeur France, ni DRH France, ni la Directrice des relations sociales France ne se sont déplacés pour la réunion NAO » nous apprend un communiqué de la CGT Amazon France Logistique. La CGT Amazon dénonce même un « président du conseil d’administration, Mr Bezos, (qui) vient à Paris recevoir la légion d’honneur de la part du Président des riches, mais qui ne prend même pas la peine de se rendre sur un de ses sites ».

« Il y a bien de l’argent, mais pas pour nous, toujours tous pour eux, ni partage ni reconnaissance, alors que l’entreprise prévoit déjà la création d’un nouveau site à Boves, BVA 3 pour fin 2023 » nous dit Gwanael Lefebvre délégué syndical CGT sur le site logistique Amazon BVA 1 (Boves Amiens).

En effet, la fortune colossale du patron d’Amazon, estimée à 115,5 milliards d’euros (au 10 mars 2023 selon Statista) fait écho aux salaires de misère qu’il réserve à ses eployés. Pire encore, malgré des chiffres records pendant la pandémie, Amazon remercie ses salariés avec l’annonce début 2023 de 18 000 licenciements à échelle mondiale.

Face à cela, les salariés sont d’autant plus déterminés à arracher des réelles augmentations de salaires à hauteur de l’inflation. « C’est Amazon ici, pas une petite PME, on sait qu’il y a de l’argent » affirme Gwanael Lefebvre.

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En lutte pour les salaires et contre la réforme des retraites

La grève des salariés d’Amazon revêt un aspect particulier car elle s’inscrit dans un contexte de mobilisation nationale contre la réforme des retraites. Ainsi, la CGT Amazon affirme que «  les salariés sont en colère devant le mépris de la direction et ses propositions indécentes et refusent de travailler jusqu’à 64 ans  ». Dans ce sens, le 15 mars à Chalon-sur-Saone, un important cortège des salariés d’Amazon a rejoint la manifestation contre la réforme des retraites.

Suite à l’annonce du au passage en force du gouvernement avec le 49.3, la colère s’est d’autant plus renforcée chez les salariés du géant logistique. « On ne veut pas du 49.3, c’est inadmissible, il va y avoir une réaction, une révolution dans les prochains jours, des choses vont se passer » fini par nous dire Gwanael Lefevbre.

Un rejet de la réforme des retraites d’autant plus logique pour des travailleurs de la logistique où la pénibilité du métier est forte. Ainsi, les salariés se saisissent des dates interprofessionelles nationales pour non seulement se battre contre la réforme des retraites mais aussi poser la question des salaires. Dans ce sens, la prochaine journée de grève à Amazon est appelée le jeudi 23 mars, prochaine date posée par l’intersyndicale nationale contre la réforme des retraites.

Une situation qui pose d’autant plus l’enjeu de lier la bataille des retraites et lutte pour les salaires à un moment décisif de la mobilisation. La mobilisation nationale dépasse désormais de loin la seule question des retraites : autoritarisme de Macron, mépris patronal, bas salaires, derrière le refus de travailler plus longtemps, c’est le refus d’un monde d’exploitation qui s’exprime.

Les travailleurs d’Amazon sont un exemple de la façon dont il est possible d’unifier les combats des travailleurs, notamment dans les secteurs les plus précaires. La où l’intersyndicale se refuse à lier salaires et retraites, les grévistes d’Amazon refusent de diviser ces deux questions et montrent la voie à suivre.

Ainsi, il faut revendiquer des hausses de salaires immédiates de 400€ minimum pour tous et toutes et surtout l’indexation des salaires et pensions sur l’inflation. Un élargissement des revendications nécéssaire pour convaincre de nombreux secteurs de salariés plus préoccupés par la fin du mois que par la fin de carrière, de rejoindre la dynamique de grève et de créer ainsi un rapport de force à la hauteur pour faire plier Macron.

 
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