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La Izquierda Diario
10 de septembre de 2016 Twitter Faceboock

L’armement nucléaire de tous les dangers...
Corée du Nord : la diplomatie de Washington ne fait qu’aggraver les choses
Juan Chingo

Le gouvernement nord-coréen a annoncé avoir mené avec succès son cinquième essai nucléaire. L’information provient de la presse d’Etat, qui déclare que l’objectif était de tester la puissance de sa nouvelle arme atomique. L’homologue sud-coréen a, quant à lui, confirmé les faits en déclarant qu’il s’agissait du plus important essai nucléaire qu’a pu mener Pyongyang jusque-là.

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L’essai nucléaire a déclenché un mouvement sismique de magnitude 5,3 là où il a été testé, dans une zone proche du site de Punggye-ri, où Pyongyang a conclu depuis une dizaine d’année au moins quatre essais. L’agence de presse sud-coréenne Yonhap a été la première à relayer ce « tremblement artificiel », faisant référence à des sources gouvernementales anonymes, pour qui le séisme avait de « grande chance » d’avoir pour cause un nouvel essai nucléaire. Des images satellites récentes ont pu montrer de l’activité sur cette zone, allant jusqu’à suggérer des opérations de désenfouissement et de mise en marche. Selon les services géologiques des Etats-Unis, qui suivent l’activité sismique sur toute la surface du globe, le tremblement détecté a été causé par une explosion. Cela explique que les mouvements aient été ressentis jusqu’à la surface, alors que les séismes naturels se déclenchent sous la terre. Selon d’autres analystes, l’amplitude des tremblements laisse penser à la mise en place d’un dispositif pesant entre 20 et 30 kilotonnes. Ce qui reste à confirmer validerait l’idée qu’il s’agit de la plus grande arme que n’ait jamais utilisé Pyongyang.

Ce que fait craindre la militarisation nucléaire dans le sud-est asiatique

L’insistance qu’ont mis les Etats-Unis pour tenter d’imposer à la Corée du Nord d’abandonner sa technologie de développement de l’arme nucléaire, n’a fait qu’envenimer les choses, faisant de cette demande la condition sine qua non pour n’importe quel accord. Pendant que les Etats-Unis continuaient de refuser de parler à la Corée du Nord, ou de parvenir à un accord de quelque type que ce soit n’impliquant pas la capitulation totale de Pyongyang, il faut dire que les Nord-coréens n’ont eu aucune raison de mettre fin à cette escalade des tensions, en changeant de comportement ou en freinant son programme nucléaire.

Ainsi, ce nouvel essai prouve également l’inefficacité de la politique de Washington consistant à négocier avec la Corée du Nord, par le biais de la Chine. L’idée farfelue selon laquelle Pékin réussirait à soumettre Pyongyang (et en échange de quoi ?) n’est pas tenable tant que les relations de la Chine avec les Etats-Unis et ses « alliés-clients » géopolitiques de la région, comme la Corée du Sud et le Japon, continuent d’être traversées par de vives tensions.

En vérité, aucun secteur représentant l’establishment politique et militaire, à Washington comme à Séoul, ne se réjouit de la situation actuelle qui prend tant d’ampleur. Le programme de la Corée du Nord est le signe que les Japonais et les Sud-coréens vont continuer à se tenir en première ligne, et devraient suivre les décisions de Séoul et de Washington d’instaurer les systèmes anti-missiles américains Thaad en Corée du Sud, des systèmes qui menacent réellement la Russie et la Chine. Pour Washington, une réunification de la Corée qui ouvre sur la possibilité de négocier entre les deux parties antagonistes, et permet à l’instar du gazoduc russe qui traverse la Corée du Nord, de rejoindre Séoul, est ce qu’il faut éviter à tout prix. Tout comme le scénario consistant en une escalade des tensions et de l’armement dans toute la région, et engageant la Chine, le Japon, les deux Corées, voire la Russie et les Etats-Unis. Dans ce cas-là, et au vu de l’impossible discussion entre la Corée du Nord et les Américains, la situation pourrait rapidement devenir explosive. Y compris bien plus que la situation de la guerre à l’armement qui a opposé les Etats-Unis à l’URSS dans les années 1950-1960, précisément parce que le nombre d’acteurs concernés par ces tensions géopolitiques est bien plus élevé, et qu’il n’y a aucune règle claire sur laquelle s’appuyer. Pour autant, ce scénario n’est pas encore arrivé et ne semble pas, pour l’instant, avoir été celui qui a été choisi.

 
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