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La Izquierda Diario
16 de septembre de 2016 Twitter Faceboock

3500 manifestants ont battu le pavé
Bordeaux de nouveau dans la rue contre la Loi Travail !

La mobilisation contre la loi Travail a repris ce Jeudi 15 Septembre. Les jeunes et travailleurs en opposition au projet de loi et en lutte pour leurs droits se sont rassemblés dans plusieurs villes de France. Bordeaux a de nouveau répondu à l’appel et ce sont plus de 3500 manifestants, composés principalement d’étudiants, travailleurs et syndicalistes qui ont marché dans les rues de la ville.

Correspondants

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Le début de la manifestation a pris un tournant un peu particulier, étudiants et syndicats ouvriers ayant appelé au rassemblement à deux endroits différents : la coordination jeune sur la Place de la Victoire et les directions syndicales des travailleurs, quelques jours plus tard, place de la République, n’ayant pas souhaité relayer l’appel de la jeunesse. Notons la présence de quelques membres des syndicats salariés dans le cortège étudiant faisant part de leur mécontentement face à cette division du mouvement par la bureaucratie des directions syndicales les plus importantes. Une situation d’autant plus marquée par le fait que la coordination jeune a appelé à cette manifestation avant l’inter-syndicale. Malgré ce point de divergence le cortège étudiant s’est dirigé vers la place de la République afin de s’unir avec les camarades travailleurs. Près de 200 manifestants dans le cortège jeune, très dynamique : au programme slogans anti-PS et anti-flics. Le cortège est accueilli avec joie par les travailleurs place de la République qui avaient souhaité l’attendre.
D’ici, la marche commence dans le calme, direction place de la Bourse. Elle est encadrée par une ligne d’agents et de véhicules de la police et des CRS, mais peu de présence policière en ce début de manifestation (ce n’est qu’à la fin que ceux-ci ont nassé une partie du cortège).

Cortège de tête ou pas ?

Un différent a eu lieu entre une partie du cortège jeune dont notamment des militants de la mouvance autonome qui souhaitaient prendre la tête de la manifestation et le service d’ordre de la CGT qui, comme a son habitude en tant que main armée de la bureaucratie syndicale, a tenté d’imposer son cadre à la manifestation. Ces différents ont donné lieu à un espèce de jeu du chat et la souris : les jeunes ayant pris la tête du cortège avançaient tandis que derrière le SO tentait de marquer une distance avec les travailleurs. Les jeunes ne voulaient bien évidemment pas avancer seuls mais dans un cortège soudé et solidaire, d’autant que par ailleurs on sait que dans de nombreuses villes ces divisions opérées dans les cortèges par les services d’ordre des bureaucraties syndicales a laissé à de nombreuses occasions lors de manifs, la main libre à la police pour isoler la jeunesse et la réprimer très violemment. En cela, les directions des principales centrales syndicales continuent de diviser le mouvement alors que l’on sait très bien que ce n’est que par la convergence des luttes qu’on réussira à gagner quoi que ce soit. Et c’est jouer le jeu de la police que d’isoler la jeunesse en la laissant possiblement se faire réprimer.
En revanche, la pertinence de s’imposer en tête à cette manifestation par une partie du cortège jeune reste discutable. En effet, s’il est toujours intéressant en manif d’avoir un cortège de tête jeune, car très dynamique, le fait de s’imposer en tête aujourd’hui a été une prise de risque car cela a contribué à nous isoler d’une partie des travailleurs et de syndicalistes. Les jeunes ayant été accueilli à la place de la République avec beaucoup d’entrain on peut s’interroger sur l’intérêt de s’imposer à la tête dès le début, en se frittant avec le SO. Car si beaucoup de syndicalistes ont critiqué l’action de leur service d’ordre, d’autres ont quant à eux pris la chose comme une action sectaire envers les travailleurs, ce qui n’était pas souhaitable : ce n’est pas en s’isolant des travailleurs et des syndicalistes qu’on gagnera ni contre les directions syndicales, ni contre le gouvernement. De plus la place du cortège jeune dans cette manifestation n’était pas en réalité d’une importance stratégique primordiale. Quoi qu’il en soit les tensions furent dissipées notamment par le chant des manifestants criants : ’’Avancez, et arrêtez de vous battre ! ".
Après quoi le mouvement a repris jusqu’au Grand Théâtre où la CGT a décidé de stopper le parcours sur demande de la police tout en se targuant d’avoir "gagné" contre la préfecture. Le cortège jeune a tenté de persuader les militants ouvriers de les suivre jusqu’à place de la Bourse, avec un certain succès. 
En arrivant à la fin du parcours débute une manifestation sauvage sous l’impulsion du groupe de tête. Après environ 150m de "hors limite" les CRS ont commencé à encercler discrètement les manifestants. La plupart de ces derniers ont réussi à fuir la tenaille en se dispersant sur la place, mais 100 à 150 d’entre eux ont été nassé. "Libérez nos camarades !’’ scandaient ceux qui ont été épargné, à une vingtaine de mètres de la nasse, séparés d’elle par un bandeau de CRS. L’encerclement n’a pas dérapé et au compte-goutte, ils ont relâché les manifestants entraînant peu à peu à la fin de la manifestation.

Au-delà de ça, la journée s’est déroulée relativement dans le calme. L’heure était aux slogans anticapitalistes et anti-gouvernement. Le mouvement continue son chemin « contre la Loi Travail et son Monde ». La résistance face à l’oppression capitaliste est accompagnée par une certaine prise de conscience des intérêts et objectifs communs pouvant réunir les différents secteurs de la mobilisation. Malgré des divisions dans le cortège, on sentait une réelle volonté tant de la part des travailleurs que de la jeunesse de lutter côte à côte, et malgré l’arrêt prématuré d’une partie du cortège le mouvement a continué jusqu’au bout. Les gens veulent continuer la bataille, c’est pourquoi il est primordiale d’interpeller dés maintenant les directions syndicales sur la nécessité d’appeler à une nouvelle journée de mobilisation et de grèves. Aujourd’hui dans la rue, demain on continue !

 
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