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La Izquierda Diario
27 de octobre de 2016 Twitter Faceboock

« Mise à l’abri » à la mode du PS
Réfugiés à Calais. Après la « jungle », la rue ou la prison
Arthur Fontane

Toute la semaine, les médias se sont fait les porte-voix du gouvernement, comme si celui-ci n’avait déjà pas à son service médias publics et porte-paroles en abondance pour diffuser ses mensonges . La version officielle de ce qui se passe à Calais est simple : tout se passe bien dans le meilleur des mondes, tous les réfugiés sont contents d’abandonner leur désir d’aller en Angleterre pour être déplacés dans des centres français, ou encore en Centre de Rétention Administrative (CRA). Dans les faits, les choses sont bien différentes, et la souffrance et la misère ne sont qu’augmentées par l’action des forces de l’ordre. Et parmi tous les délaissés, beaucoup de mineurs, qui sont mis sur le bas-côté.

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Après avoir été (partiellement) vidée, la « jungle » de Calais est détruite peu à peu

Si la préfète avait annoncé hier midi que la « mise à l’abris » serait terminée au soir, la réalité est en fait tout autre : il reste actuellement, d’après des journalistes et des militants associatifs, plusieurs centaines de migrants. En effet, le démantèlement de la jungle et les procédures de redirection vers des Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO) a attiré de très nombreux réfugiés venus de l’Europe entière, à la recherche d’hébergement, de nourriture et d’un lit pour dormir. Venus d’Hollande, de Belgique, du Danemark même, ces réfugiés étaient visiblement encore moins bienvenus que ceux qui habitaient déjà à Calais. C’est pourquoi l’annonce de la fin de l’opération a été faite hier soir, avec son corollaire administratif : la fermeture du centre de transit, là où les réfugiés se sont vus attribuer arbitrairement une région d’affection.

Il reste donc plusieurs centaines de personnes en détresse à Calais, d’autant plus que la destruction du camp se fait à vive allure : de nombreuses pelleteuses ont renforcées les trois déjà présentes hier, et selon la préfecture, un quart de la zone a été « nettoyé », et le camp serait totalement détruit lundi soir. Ce « nettoyage », loin d’être une mesure humanitaire ou sanitaire, est en réalité la destruction pure et simple des habitats de ceux qui habitent toujours là : les tentes sont broyées et détruites, si bien que de nombreuses personnes ont du dormir sans toit hier soir et devront sûrement le refaire ce soir, alors que les températures baissent dangereusement.

Parmi ces personnes, de nombreux mineurs, qui n’ont pas pu voir leurs requêtes examinées dans le centre de transit, comme le témoigne Care4Calais, une association sur facebook. Parmi ces mineurs isolés, nombreux sont [ceux qui ont été refusés par le contrôle au faciès effectué par France Terre d’Asile et le gouvernement dans le « centre de tri ». Là où de nombreux mineurs ont pu dormir dans les conteneurs présents sur place, d’autres n’ont pas pu et ont donc du se résoudre à dormir dans le froid.

« Mettre à l’abri » des réfugiés dans des prisons, est-ce toujours de « l’humanitaire » ?

La destruction de la « jungle » continue dans une violence toujours plus grande. Á ceux qui ont accepté à contre-cœur de partir de Calais face aux autorités subsistent celles et ceux qui veulent rester sur place et qui n’ont pas cédé aux injonctions de la police. Á ces hommes qui pour beaucoup espèrent toujours rejoindre leur famille ou des proches en Angleterre, les forces anti-émeute répondent tout simplement par un allez simple vers la Police aux Frontières (PAF), qui les redirigent dans des CRA. La préfecture a annoncé que cela ne concernait que 11 personnes. En réalités, les associations dont La Cimade ont compté au moins 90 incarcérés, notamment à Coquelles (Pas-de-Calais), Vincennes (Val-de-Marne) ou au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne). Alors que les CAO sont de plus en plus remplis, la solution du gouvernement est donc d’enfermer les réfugiés. Drôle de façon de faire de « l’humanitaire ». Ces mesures ultra répressives semblent être une sorte d’avant goût de ce qui les attends en dehors du campement, que ce soit de la part de la police ou de groupe et individus pour lesquels fuir une guerre est un acte criminel.

 
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