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La Izquierda Diario
11 de novembre de 2016 Twitter Faceboock

Embauche et régularisation pour tous les salariés
Victoire pour les 25 ouvriers sans-papiers du chantier de Breteuil

La lutte menée depuis début septembre par les 25 ouvriers sans papiers du chantier de Breteuil pour l’obtention d’un contrat de travail et de leur régularisation s’est soldée par une victoire ! En effet, après des semaines de grèves et d’actions, soutenues par la CGT, l’ensemble des salariés ont été embauché et leurs régularisations sont actuellement en cours.

Lili B

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Pour rappel, ces 25 ouvriers, tous sans papiers, non déclarés ou mal déclarés, et tous employés par l’entreprise sous-traitante MT-Bat Immeubles, avaient décidé, début septembre, suite à un grave accident de travail dont a été victime l’un d’entre eux, de se mettre en grève afin de dénoncer et visibiliser leurs conditions de travail déplorables, revendiquant un meilleur traitement, un contrat de travail en bonne et due forme ainsi que leur régularisation administrative. Après une lutte combattive, ces derniers ont remporté une première victoire : l’entreprise Capron a accepté d’en embaucher dix en CDI, ceux qui avaient le plus d’ancienneté, et quinze en CDD, et s’est engagée à respecter la réglementation en matière de sécurité. Quant à leurs régularisations, procédure primordiale pour les travailleur.ses sans-papiers, sans laquelle ces derniers n’ont aucuns droits, la préfecture s’est engagée à donner son feu vert.

Conditions de travail déplorables, précarisation, flexibilité, vulnérabilité

A travers cette grève, les travailleurs du chantier de Breteuil ont en premier lieu dénoncé la responsabilité de leur employeur dans cette affaire, qui les maintient dans des conditions de travail toujours plus déplorables et dangereuses. Lorsque l’accident de travail a eu lieu, celui-ci n’a pas appelé les secours, souhaitant étouffer l’affaire. Cette situation reflète encore une fois la forte vulnérabilité dans laquelle se retrouvent les travailleur.ses sans-papiers, exposés bien souvent à une plus forte exploitation et précarisation, et à d’importants risques professionnels et de santé. Afin de pallier à cette situation, les travailleurs du chantier de Breteuil ont alors porté comme revendications le fait être déclarés, d’avoir des contrats de travail, de payer des cotisations sociales, d’obtenir l’ensemble de leurs fiches de paie et la régularisation de leur situation administrative. Revendications qui leur permettrait de sortir de la zone de non-droit à laquelle le droit français les assigne et qui permet aux patrons de les exploiter davantage, dans un non-respect du code du travail, entre absence de contrat de travail et de feuilles de paye, retard ou non versement des salaires, conditions de travail indignes, protection et sécurité inexistantes etc..

Une lutte acharnée et combattive

Ce n’est bien évidemment pas sans détermination et sans obstacles que ces 25 salariés sans-papiers ont réussi à obtenir gain de cause ! En effet le combat n’a pas été facile et ces travailleurs ont dû faire face à la résistance de leurs employeurs, qui ont tout fait pour étouffer l’affaire et la contestation sociale. Tout d’abord la société Mt-bat Immeubles, a immédiatement tenté d’étouffer l’affaire en interdisant aux salariés d’appeler les secours et en tentant d’acheter leur silence. Suite à la détermination des travailleurs qui se sont mis en grève le lendemain, le groupe Covéa a alors utilisé l’outil juridique, faisant rompre le contrat avec la société de sous-traitance Mt-bat Immeubles, considérant de ce fait que les 25 salariés leur étaient étrangers et qu’ils n’avaient plus rien à faire sur le chantier, demandant au Tribunal leur évacuation. Bien évidemment l’Etat a apporté son soutien à Covéa et, à travers sa justice de classe, ordonné l’expulsion des 25 travailleurs en lutte. Cependant ces derniers ne se sont pas laissés faire et ont résisté et continué le combat sur le terrain juridique mais également dans la rue, à travers l’organisation d’actions et de rassemblements. Cette auto-organisation et cette persévérance a fini par porter ses fruits, ces derniers ayant obtenus gain de cause ! La lutte de ces travailleurs sans-papiers, sans laquelle l’avenue de Breteuil serait encore une zone de non droit, est une victoire à la fois matérielle mais également symbolique, démontrant la force sociale que représentent les travailleurs et des travailleuses.

 
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