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La Izquierda Diario
13 de décembre de 2016 Twitter Faceboock

Déjà près de trois semaines de lutte !
Étudiants, profs et personnels de l’université de Besançon en lutte contre la casse de l’enseignement supérieur
Arthur Nicola

Depuis début septembre et l’annonce par la présidence de l’université d’un plan d’austérité drastique imposant fermetures de filières, baisse du nombre d’heures et gels de postes, les étudiants, professeurs et personnels sont mobilisés pour empêcher que leur université dépérisse. Entre les assemblées générales et les pressions sur le conseil administratif, il s’agit de refuser le modèle universitaire que le gouvernement propose, où la « rentabilité » est reine, et où la réussite est un mirage.

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Une casse inacceptable de l’université bisontine !

 
Si toutes les universités de France sont actuellement dans une même dynamique, descendante, de la qualité des enseignements et du climat d’études, l’université de Besançon est aujourd’hui la cible particulière des coupes en tout genre. Dans l’UFR de sciences du langage, de l’homme et de la société (SLHS), les formations de russe, d’italien, de traitement automatique des langues et de musicologie étaient visées par des coupes budgétaires et la direction voulait au départ tout simplement les supprimer. Le projet de la présidence était aussi de réduire le temps des semestres, de 12 semaines de cours à 10 semaines de cours pour les L1, et de 12 à 11 en L2.

À l’origine de ces attaques, un nouveau calcul de la carte des formations : actuellement, l’ensemble de l’offre de cours dans l’UFR SLHS correspond à 58 000 heures de cours, et la présidence voulait faire des économies en ramenant le chiffre à 54 000 heures. Cependant, en raison de la politique « d’harmonisation des formations au niveau européen », la nouvelle carte a représenté en réalité 68 000 heures de cours. Loin de vouloir rajouter des heures de formations aux élèves, la présidence a proposé les « ajustements » cités plus haut, pour atteindre 56 000 heures s’ils enlevaient les formations mentionnées, 58 500 avec. Quoiqu’il en soit, il s’agit là d’un problème budgétaire totalement lié à la nouvelle politique des gouvernements vis-à-vis des universités : quand on dit « plus d’autonomie », il faut en comprendre le but « pour sabrer l’enseignement supérieur ». Ce problème budgétaire est criant à Besançon : alors que le budget de l’université est à l’équilibre, le fonctionnement ordinaire de l’université ne peut être maintenu. Une honte.

Une lutte exemplaire de résistance face à l’austérité dans l’enseignement supérieur !

 
Depuis trois semaines, c’est-à-dire depuis le 22 novembre, une mobilisation est en cours. La première assemblée générale a rassemblé plus de 500 personnes avant de partir en manifestation pour envahir le conseil d’administration et une pétition (à signer !) a été signée par près de 7 200 personnes alors que l’UFR SLHS ne rassemble que 4 000 personnes ! Le 24 novembre, le 29, puis le 5 décembre, les assemblées générales ont continué de s’organiser et ce malgré les partiels et les vacances approchantes ! Par ailleurs, des appels à la grève ont été lancés pour les 6, 8 et 16 décembre : il s’agit bien de maintenir la pression !

La mobilisation a d’ores et déjà fait reculer en partie la présidence, et il s’agit maintenant d’obtenir l’annulation de toutes les mesures rétrogrades qu’elle prévoyait. Elle a notamment reculé sur sa volonté de supprimer les formations concernées, et de supprimer les semaines de cours de L1 et L2. Mais ces reculs ont des « conditions » : pour la licence d’italien, la nécessité de se rapprocher de Dijon, et l’ouverture qui reste donc provisoire sur 2017-2018. Pour le russe, la licence LLCE (Langue, Littérature et civilisation étrangère) n’est pas maintenue, tout comme la possibilité de prendre russe en langue vivante. Seule une licence LEA (Langues Étrangères Appliquées) est maintenue. La licence de traitement automatique des langues (TAL) resterait supprimée, « invitée » à s’intégrer à un master plus large de linguistique. Ces reculs montrent bien qu’il est toujours possible de lutter contre la logique de précarisation des études, précarité qui en plus de toucher nos conditions de vies, touchent de plus en plus la qualité de nos enseignements.

La combativité des étudiants, personnels et professeurs de l’université de Besançon doit montrer la voie à suivre pour faire face au rouleau-compresseur néolibéral en cours dans l’Enseignement supérieur et d’autres services publics et que les candidats des Républicains et du PS proposent de renforcer pour le prochain quinquennat. Malheureusement, pendant le quinquennat de Hollande, ce type de lutte est resté isolé (à Paris 8 contre la fermeture de filière, à Montpellier contre l’austérité, ou encore aujourd’hui à Toulouse Le Mirail contre la sélection en licence). Pour se préparer à l’offensive prévue par les classes dominantes, c’est aux étudiants, personnels et professeurs d’élaborer leurs propre programme et revendications, pour unir leur lutte, contre la casse du service public, et pour qu’il soit réellement ouvert à tous et à toutes, au service des intérêts du plus grand nombre.

 
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