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La Izquierda Diario
2 de janvier de 2017 Twitter Faceboock

Daesh revendique l’attaque du Nouvel An
L’attentat d’Istanbul expose les risques de l’engagement d’Erdogan en Syrie
Philippe Alcoy

Un nouvel attentat a frappé la Turquie. 39 morts et plus de 60 blessés le soir du Nouvel An dans une boite de nuit à Istanbul. Alors que l’auteur est toujours en liberté, Daesha revendiqué l’attaque. Cette nouvelle tuerie barbare vient couronner une année tragique dans le pays, entre attentats terroristes et tournant autoritaire du gouvernement de Recep Erdogan. Cependant, avec l’intensification de l’engagement militaire turc en Syrie et en Irak, la situation promet de s’aggraver.

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Alors qu’entre 600 et 800 personnes fêtaient le Nouvel An dans la boîte de nuit Reina dans un quartier très chic d’Istanbul, un individu à commencé à ouvrir le feu de façon indiscriminée sur les participants de la fête. Au total, pour le moment, on compte 39 morts et 65 blessés. Profitant de la confusion l’assaillant à réussi à s’enfuir. Daesh peu de temps après a revendiqué l’attaque affirmant qu’il s’agissait de s’en prendre à une célébration « apostate » des chrétiens. Cette justification paradoxalement fait écho à des déclarations des milieux ultraconservateurs turcs proches du pouvoir lui-même.

Tout de suite le gouvernement a imposé un black-out médiatique ne permettant aux médias locaux de communiquer que les informations officielles. Par ailleurs, on a procédé à l’arrestation de huit personnes mais pour le moment on ne connait pas plus de détails. En attendant, l’auteur de l’attaque est toujours en liberté.

Même si Erdogan cherchera à créer une certaine « unité nationale » derrière lui, face à ce nouvel attentat, la réalité c’est que les attaques à répétition, et la polarisation sociale et politique, sont en train de toucher durement l’économie du pays, notamment le secteur du tourisme. Et l’engagement militaire et politique de la Turquie dans le conflit syrien ne fait qu’augmenter le risque de nouveaux attentats et de conflits politiques et militaires sur le territoire turc lui-même.

La Turquie, Daesh, les rebelles syriens et les combattants kurdes

L’intensification des attaques terroristes en Turquie cette dernière année ont un lien direct avec le conflit syrien en . Et les ennemis, et sources de risque, d’Erdogan sont multiples : les combattants kurdes, Daesh et même de possibles groupes rebelles syriens qui voient le rapprochement entre la Turquie et la Russie comme une « trahison ».

Ainsi, le rapprochement de la Turquie avec la Russie a impliqué un tournant dans la politique « laxiste » d’Erdogan vis-à-vis de Daesh. En effet, alors que pendant plusieurs années le gouvernement turc a permis aux combattants étrangers de l’Etat Islamique de traverser son territoire pour se battre en Syrie, aujourd’hui la Turquie non seulement se montre plus ferme sur cette question mais s’est jointe aux opérations militaires contre Daesh. Cela expliquerait un tournant « antiturc » de Daesh et l’attentat d’Istanbul.

D’autre part, on ne peut pas exclure que dans un contexte où Erdogan négocie un cessez-le-feu avec Poutine et l’Iran favorisant de fait Bashar Al Assad, des groupes rebelles syriens commencent à agir en Turquie même. Même si les motivations et son objectif politique reste encore flou, on peut considérer que l’assassinat de l’ambassadeur russe à Ankara est un exemple qui pourrait se multiplier dans la prochaine période.

Cependant, la vraie inquiétude d’Erdogan est la résistance kurde en Syrie. Très probablement le tournant « anti Daesh » d’Erdogan cherche en réalité à gagner une certaine légitimité vis-à-vis de la « communauté internationale » et créer une couverture « anti-terroriste » face à une éventuelle attaque contre les forces kurdes en Syrie. En ce sens, les « négociations de paix » actuelles avec la Russie et l’Iran excluent ouvertement Daesh et les forces Kurdes. Il est fortement probable qu’Erdogan envisage dans un futur proche de lancer une offensive contre les combattants kurdes de Syrie. Evidemment, cela aurait des conséquences non seulement dans le conflit syrien mais en Turquie elle-même. En ce sens, la polarisation politique et sociale pourrait s’accentuer et la situation devenir explosive.

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