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La Izquierda Diario
4 de janvier de 2017 Twitter Faceboock

Mexique : manifestations suite à la hausse du prix de l’essence

Le 26 décembre, le président mexicain Enrique Peña Nieto et son gouvernement ont annoncé que l’année 2017 débutera avec une augmentation importante du prix de l’essence. Cette nouvelle a alors entraîné une vague d’indignations et de nombreuses protestations à travers le pays.

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En effet, à partir du 1er janvier 2017, le prix de l’essence va connaître une hausse pouvant aller jusqu’à 20 %. Cette augmentation subite, appelée à présent par la population mexicaine el gasolinazo, est la plus élevée de ces deux dernières décennies. Elle s’inscrit dans la réforme énergétique présentée par Enrique Peña Nieto en 2013 qui vise à mettre fin à la nationalisation de l’industrie pétrolière au Mexique, nationalisation qui avait été réalisée en 1938. Selon le président, une partie de l’objectif de cette réforme est d’augmenter la concurrence dans le domaine de l’énergie afin de parvenir à une réduction des prix par la suite. Jusqu’à présent, le monopole de la distribution du pétrole et du gaz était détenu par l’entreprise publique Pemex qui pratiquait un prix unique fixé par le gouvernement. Ce monopole prend fin suite à la mise en place de ce nouveau plan de vente de l’essence qui se traduit par la libéralisation des prix et la privatisation du pétrole en ouvrant le marché aux compagnies privées internationales, ce qui aura pour effet de multiplier le nombre de fournisseurs.

Les prix seront alors fixés et soumis au marché mondial et à ses tendances et leur libéralisation permettra ainsi aux entreprises privées internationales de se charger de l’exploitation et de la distribution pétrolière au niveau national, sans être obligées de respecter un prix fixe. Dès lors, différentes villes d’un même État pourront se retrouver avec des prix différents.

Loin d’avoir uniquement de lourdes conséquences économiques, el gasolinazo aura également un impact social sur les habitant.e.s du Mexique. Ainsi, tous les autres secteurs utilisant cette matière première seront susceptibles de connaître une augmentation de leurs prix, que cela soit les transports en commun ou les transports de marchandises ce qui conduirait bien entendu à l’augmentation du prix des marchandises elles-mêmes. C’est donc un quotidien de plus en plus difficile qui attend le peuple mexicain avec un coût de la vie plus élevé et un confort moindre.

Quelques mois après l’annonce de la réforme éducative qui avait suscité une importante mobilisation, dans tout le pays, des secteurs combatifs enseignants et étudiants et qui avait entrainé de nombreuses manifestations violemment réprimées, faisant notamment 8 morts dans l’État de Oaxaca, l’État poursuit ses attaques envers la classe populaire.

Un appel a alors été lancé dès le 27 décembre sur les réseaux sociaux par de nombreuses organisations citoyennes dans le but de protester contre el gasolinazo et les premières manifestations ont surgi le jour-même dans l’État de Tamaulipas derrière le slogan « No al gasolinazo ! ». Dans les deux jours suivants, des manifestations ont également eu lieu dans diverses villes de l’État de Chihuahua et de Jalisco, dont notamment la ville de Guadalajara.

Le dimanche 1er janvier, jour de l’entrée en vigueur des nouveaux tarifs, c’est dans plus de 10 États que des manifestations ont été enregistrées. L’appel à protester s’est prolongé le lundi 2 et le mardi 3 janvier, réunissant des milliers de personnes dans tous le pays, et c’est à présent dans 28 États (le Mexique en comporte 32) que des protestations ont eu lieu, selon le journal La Jornada. Diverses organisations partisanes mais également étudiantes, paysannes, sociales ou également de transporteurs ont rejoint le mouvement et depuis lundi plusieurs blocages d’autoroutes, de routes ou de voies ferroviaires ont été réalisés. Ces manifestations et blocages ont été particulièrement réprimés par les forces de police et ce lundi, des affrontements ont eu lieu entre les manifestant.e.s et les forces de police à Guadalajara où 5 personnes ont été arrêtés. A Mexico, capitale du pays, 6 étudiants de l’Institut polytechnique national (IPN) et de l’université nationale autonome du Mexique (UNAM) ont également été arrêtés.

Le pays a donc connu trois jours consécutifs de mobilisations qui ne sont pas près de s’arrêter. En effet, sur différents réseaux sociaux, on appelle à la « résistance civile » durant toute la semaine et tout le mois de janvier. Une nouvelle période de manifestations se prépare donc contre le gouvernement antisocial de Peña Nieto.

Une marche citoyenne massive au niveau national est déjà prévue pour le lundi 9 janvier.

Encore une fois, ce sera bel et bien notre classe, celles des travailleurs et travailleuses les plus précaires, qui sera principalement touchée par cette réforme libérale et qui devra faire face à une vie quotidienne de plus en plus coûteuse. C’est pourquoi il est devenu nécessaire pour la classe ouvrière mexicaine de s’organiser politiquement et d’unir les luttes face au gouvernement libéral de Peña Nieto afin de mettre en place une alternative qui représentera enfin les secteurs exploités et opprimés.

 
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