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La Izquierda Diario
5 de janvier de 2017 Twitter Faceboock

Plus de précarité pour plus de profits
Pour remplacer les CDI par de l’intérim, Amazon offre une prime d’auto-licenciement
Arthur Nicola

Alors que la campagne présidentielle bat son plein et que les questions de chômage et de précarité sont des questions centrales auxquelles tous les candidats doivent donner une réponse (fût-elle hypocrite, fausse ou pleine d’illusions), Amazon, le géant américain de la vente sur internet, a décidé d’accélérer la précarisation dans ses entrepôts français, en cherchant à éliminer le plus de CDI possible. Une attaque contre l’emploi qui s’est fait suite à des multiples annonces avant Noël, annonces qui semblent périmées une fois le père Noël passé dans les chaumières.

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Amazon préfère les intérimaires aux CDI, et cherche à tout prix à réduire au minimum le nombre de ces derniers. Quitte à mettre un (tout petit) peu la main à la poche en offrant des primes de départ. Le but ? Virer le plus de CDI possibles en offrant entre 2000€ (pour ceux qui ont un ou deux ans d’ancienneté) et 8000€ (pour ceux qui ont au moins 5 ans d’ancienneté), afin de les remplacer par des intérimaires, qui, eux, pourront être tout simplement virés sans primes ni rien. L’entreprise n’en est pas à sa première tentative : la pratique, très répandue dans d’autres pays, avait été testée en France l’an dernier déjà, elle avait proposé jusqu’à 5000€ aux CDI pour qu’ils s’en aillent ; l’opération avait fait un flop, les salariés ayant bien conscience du chômage qui les attend dehors.

Le but de cette manœuvre est très claire pour une entreprise qui a basé tous ses profits sur la précarité de ses employés. Sur la plateforme Amazon de Châlons-sur-Saône, il y 500 CDI pour 250 intérimaires, chiffre qui monte à 600 durant la période de Noël. Et encore, le site n’est pas dans les plus précaires : sur l’entrepôt d’Orléans, c’est 3000 intérimaires qui travaillent aux côtés des 1500 CDI. Des chiffres exorbitants, qui correspondent à autant de vies précaires, autant de travailleurs exploités jusqu’à la moelle, réprimés et surveillés et dont nous avons souvent raconté le quotidien, humiliant et tragique.

Pour les intérimaires, le travail est non seulement plus dur et plus exigeant, et la précarité plus grande, mais pour beaucoup chez Amazon, la première question est aujourd’hui celle de savoir s’ils vont pouvoir travailler ou non. Un syndicaliste CGT d’Amazon nous confiait que la période d’après fêtes était particulièrement dure : beaucoup cherchent à faire renouveler leurs contrats, mais Amazon, du fait de la baisse des ventes, va même parfois jusqu’à renvoyer chez eux des travailleurs qui sont venus embauchés. « Les gens viennent à six heures pour repartir à sept heures ; parfois ils sont à 40km de chez eux et n’ont même pas pu payer l’essence. Mais Amazon s’en fout : il leur fait signer un papier, et au final, le reste de la journée est chômée. Tous sont plus ou moins obligés d’accepter, parce que celui qui ne veut pas partir, même si c’est pour manger le soir, il aura du mal à faire renouveler son contrat. Pour Amazon, c’est de la main d’oeuvre à la carte ; pour nous, c’est toujours plus de précarité et de pauvreté. »

La politique de l’entreprise est d’autant plus dégoûtante quand on connaît les chiffres records des ventes à Noël : Amazon a eu un chiffre d’affaire de 40 milliards de dollars rien qu’au mois qui a précédé Noël ! Un chiffre d’affaire dont les bénéfices retournent tranquillement dans les poches des actionnaires : l’an dernier, plus de 500 millions d’euros de bénéfices sont ainsi allés largement dans les poches des plus gros.

 
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