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La Izquierda Diario
13 de janvier de 2017 Twitter Faceboock

Un cadeau empoisonné pour le 100ème anniversaire de la révolution d’octobre
« Tintin au pays des soviets » : quand l’escroquerie colorisée remplace l’escroquerie en noir et blanc
Christian Grosz

La société de droit belge (Casterman et Moulinsart SA), qui exploite commercialement l’œuvre d’Hergé a sorti, ce mercredi 11 janvier, la première version colorisée de « Tintin au pays des soviets ». Avant même que ne se ferme la honteuse exposition « Hergé » du Grand Palais, on assiste à une offensive idéologique des médias français pour présenter comme un chef d’œuvre conservant toute son actualité, la grossière tentative d’Hergé de 1929 - 1930. Ce dernier, sur ordre de son maître à penser, le fasciste abbé Wallez, avait fait paraître dans le journal de la jeunesse, « Le petit vingtième », la première version de « Tintin au pays des soviets ». Violemment anti-communiste, celle-ci n’avait qu’un seul but : imputer les crimes du stalinisme, qui commençaient à être connus à l’étranger à la fin des années 20, au communisme.

Grosz

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Hergé le fasciste au service de la contre révolution


Georges Rémi, alias Hergé, n’a pas publié cette bande dessinée par hasard. Dès la fin des années 20, il se lie à l’abbé Wallez, mussolinien et antisémite. C’est ce dernier qui lui confie la direction du « Petit Vingtième ». A partir de 1930, il se lie au Waffen ϟϟ Léon Degrelle qui combattra sur le front russe et deviendra ϟϟ-Obersturmbannführer et Volksführer der Wallonen. Incontestablement doué de talents artistiques, Hergé mettra ceux-ci au service du racisme et de la réaction la plus noire.

« Tintin au pays des soviets »

Laissons les « Tintinophiles », Philippe Goddin et Yves Frémion, s’étriper, à travers les colonnes du Monde, au sujet de la trahison ou non de l’art du grand maître par la colorisation.

Ce qui importe, c’est d’analyser le contenu idéologique de l’album et le message politique qu’Hergé d’abord, et aujourd’hui Casterman et Moulinsart SA, veulent faire passer auprès des enfants. Gageons que la grossièreté et même l’imbécillité de nombreuses scènes risquent de constituer un repoussoir auprès d’un lectorat un tant soit peu cultivé politiquement. La première annonce, faite sur un mode pseudo-humoristique, en début d’album, affirme au nom de la direction du « Petit Vingtième », que tout ce qui est décrit dans celui-ci est « rigoureusement authentique ». Tout au long du récit, les termes de « bolchévisme », « bolchéviste », « communiste », « commissaire du peuple », « soviets » sont associés aux pires crimes. Les noms de Lénine, Trotski et Staline sont réunis dans une dénonciation commune de vol massif des richesses du peuple, enterrées dans une cachette secrète.

Des accusations surréalistes, appuyées par des images catastrophistes de la ville de Moscou, sont proférées. On peut lire dans la bouche de Tintin contemplant un quartier jonché d’ordures : « De cette ville magnifique qu’était Moscou, voilà ce que les soviets ont fait : un bourbier infect ! ». Dans ce même quartier, on voit un bureaucrate « communiste » procéder à une distribution de pains gratuits à des hordes d’enfants errants. A chacun il demande « Communiste ? » Celui qui répond par l’affirmative reçoit un pain. Celui qui répond par la négative reçoit un coup de pied et se fait traiter de chien.

Certes, certaines scènes de pillage des campagnes et de confiscation du blé des paysans pauvres correspondent à la réalité historique de la période des années 30. C’est la dégénérescence de l’URSS et l’entrée massive des koulaks riches de la prétendue « promotion Lénine » dans le parti bolchévique qui ont amené Staline à la collectivisation forcée à coup de mitrailleuse en 1930, politique qui a frappé durement les petits paysans dont la production couvrait à grand peine leurs besoins. Ce n’est pas là la conséquence du « bolchévisme ».

En couleur ou pas, les idées d’Hergé ne passeront pas, si les militants, en premier lieu les enseignants, mènent les discussions nécessaires avec les enfants de 7 à 77 ans.

 
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