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La Izquierda Diario
3 de février de 2017 Twitter Faceboock

Avec Fillon au cœur de la tourmente
Quasi-suppression de l’ISF, entérinement du CICE : Macron à droite toute
Arthur Nicola

Alors que François Fillon est empêtré dans les affaires judiciaires, au point que la question du remplacement du candidat se pose de plus en plus, Emmanuel Macron, malgré les affaires qui le poursuivent lui aussi, apparaît de plus en plus comme un candidat capable de l’emporter face à Marine Le Pen. Avec un Hamon beaucoup plus à gauche que le bilan de Hollande, le candidat de En Marche ! apparaît comme le seul candidat de « gauche » qui veut continuer et même accentuer la ligne libérale du quinquennat. Il lui reste maintenant à chasser sur les terres de la droite : c’est ce qu’il a fait cette semaine en proposant des points de programme particulièrement alléchants pour l’électorat plus « business » : suppression de l’ISF et allègement des cotisations patronales.

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Macron serait-il celui qui bénéficiera de l’effondrement de plus en plus probable de Fillon ? Si la tactique jusqu’au-boutiste de celui qui promettait une « blitzkrieg » dès juin-juillet après son élection avait pu convaincre lors de la primaire de la droite, le candidat avait reculé dès janvier sur des points importants de son programme, comme sur la Sécurité sociale. Après ces petits signes de faiblesse, les scandales autour du #PenelopeGate ont fini de faire de ce qui restait un « second-couteau » pour la droite, un candidat mort-né. Pendant que certains cherchent (bien hypocritement) à faire avorter définitivement la gestation du projet Fillon, Emmanuel Macron lorgne sur tout l’électorat proche de l’UDI, et dans une certaine mesure celui qui soutenait Juppé. Jusqu’ici, la majorité de cet électorat était restée loyale à la candidature de Fillon. Mais le député de la Sarthe a été la première victime du « règlement de compte à la OK Corral » auquel s’apparente ces « présidentielles-toboggan ».

Pour mener à bien cette bataille, Emmanuel a décidé de sortir du bois et de commencer à répondre à une des principales critiques qui lui était jusqu’alors faite, à savoir son absence de programme, tout en continuant à draguer ouvertement les élus de la droite et du centre. Ainsi, ce 1er février, le candidat a égrené les propositions les plus susceptibles de plaire à un électorat de droite. Tout d’abord, transformer le CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) en « allègement de charges durable », et l’étendre aux « petites entreprises, indépendants et entreprises de l’économie sociale et solidaires ». Le CICE consistait déjà en des dizaines de milliards donnés aux entreprises sans aucune contrepartie d’emplois ; il s’agit là de l’entériner définitivement.

Autre mesure phare : réformer l’impôt sur la fortune (ISF) pour taxer plus « la part qui finance l’économie », c’est-à-dire toutes les détentions d’entreprises ou d’actions, qui seraient pour l’ex-banquier des « moteurs de croissance ». Cette mesure réduirait l’ISF à peau de chagrin, un impôt déjà peu contraignant, en le limitant à la « rente immobilière ». Par exemple, avec cette réforme, les dizaines de milliards de fortunes que détient Bernard Arnault en actions dans le groupe LVMH ne seraient plus taxés.

Par ailleurs, Emmanuel Macron souhaite augmenter la prime d’activité pour les travailleurs au Smic. Pour l’instant, un célibataire sans enfant au Smic a en plus 132 € de prime d’activité ; avec Macron ce serait 212 €. Au-delà de la logique abjecte de stigmatiser encore un peu plus les chômeurs pour promouvoir les contrats courts, précaires ou à mi-temps, cette mesure pourrait faire office du « travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy. Car s’il veut augmenter le pouvoir d’achat des français, le candidat veut absolument le faire sans que les entreprises aient à augmenter leurs « charges sociales ». Hausse de revenus, mais pas hausse des salaires donc. La question de la capacité que pourrait avoir Macron de gouverner dépendra, quel que soit le programme qu’il dévoilera courant février, de sa capacité à créer un « pacte social », fût-il hypocrite et évidemment au détriment des classes populaires et moyennes qu’il entend bien tromper.

 
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