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2 de mars de 2017 Twitter Faceboock

Toutes les parties accusées de crimes de guerre
Bataille d’Alep. les Syriens pris en étau entre deux barbaries

Une commission d’enquête indépendante commanditée par l’ONU, créée en août 2011, quelques mois après le début du conflit syrien, vient de rédiger un rapport mettant en lumière les conséquences désastreuses et meurtrières de la bataille d’Alep. Ce rapport met aussi bien en cause le gouvernement syrien et ses alliés, notamment la Russie, que les rebelles : « toutes les parties engagées dans la bataille d’Alep ont commis de sérieuses violations des lois humanitaires internationales constitutives de crimes de guerre ». Les faits sont lourds : bombardements, bombes au chlore et autres armes interdites, civils utilisés comme boucliers humains, déplacements forcés de population, frappes délibérées contre un convoi humanitaire de l’ONU... Et ce sont évidemment les populations civiles, étouffées par ces deux forces, celle du régime syrien et des rebelles, qui en payent le plus lourd tribut.

Lili B

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Le rapport de l’ONU, qui couvre les derniers mois du siège, de juillet 2016 jusqu’à la reconquête totale d’Alep par les forces du régime, accuse toutes les parties prenante de la bataille d’Alep de crimes de guerre contre des populations civiles. Parmi elles, c’est l’aviation du régime de Bachard Al-Assad, mais également celle de la Russie qui sont mis en cause pour les faits les plus graves.

Tout d’abord, le régime syrien est accusé de crime de guerre contre du personnel humanitaire. En effet selon le rapport, l’attaque du convoi humanitaire de l’ONU le 19 septembre près d’Alep, qui a suscité un tollé international, mettant un terme aux tentatives d’accord entre Washington et Moscou pour un cessez-le-feu, avait été commandité par le régime d’Al Assad. Le rapport dénonce aussi l’emploi d’armes chimiques par le régime syrien, notamment de bombe au chlore, qui, employées tout au long de l’année 2016, ont fait des centaines de victimes civiles. Des bombes à sous-munitions ont aussi été massivement utilisées dans des zones densément peuplées, et ce aussi bien par l’aviation syrienne que par l’aviation russe. L’une et l’autre visaient les infrastructures civiles : les hôpitaux, les écoles, les marchés dans Alep-Est : « Entre juillet et décembre 2016, les forces russes et syriennes ont conduit des frappes aériennes quotidiennes, faisant des centaines de morts et réduisant les hôpitaux, les écoles et les marchés en cendre ».

Faisant face à ces violences meurtrières du régime syrien et de ses alliés, les populations civiles se retrouvent également en proie à la violence des rebelles, qui installent un véritable climat de terreur. En effet les rebelles sont également accusés de crimes de guerre. Les faits ? Des bombardements « in-discriminés » sur la partie ouest de la ville, tuant d’innombrables civils. Les rebelles ont également empêché les civils de fuir Alep-Est, parfois en les exécutant ou en les utilisant comme des boucliers humains. De plus, ces groupes armés avaient également la main mise sur l’aide humanitaire, confisquant à leur profit une bonne partie des aides.

A ce bain de sang, s’ajoute également des déplacements forcés de population, exercée par les deux camps. Ainsi, l’accord final d’évacuation d’Alep-Est, conclu sous l’égide de la Russie, soutien du régime, et de la Turquie, alliée de l’insurrection, est en réalité un « crime de guerre » et un déplacement forcé de population puis-qu’aucun civil n’avait l’option de rester, alors qu’il n’y avait aucune nécessité militaire à ce qu’ils partent.

Ce rapport dévoile la véritable boucherie que représente cette guerre, qui étouffe et tue les populations civiles. Une violence et des crimes qui ne risquent pas de disparaître de si tôt, au vu du nouvel échec des négociations de Genève, qui par ailleurs se déroulent à des milliers de kilomètres des premiers concernés, les populations civiles et locales. En effet, c’est au sein de cette instance que sont rassemblé des forces ouvertement reconnues comme criminelles de guerre. Ces "conflits d’intérêts" entre puissance impérialiste, régionale et locale dévoile l’horreur que génère ce système avide. A ce titre, la France est évidemment un acteur central, et peu de programmes des principaux favoris à 2017 ne remettent en cause cette ligne. L’état d’urgence permanent sur le territoire couplé à des velléités de poursuite des interventions sur le terrain ne fait que confirmer la nécessité de prôner des positions résolument internationalistes, luttant contre notre propre impérialisme et revendiquant haut et fort l’arrêt de leur guerre ainsi que l’ouverture totales des frontières, à échelle nationale et européenne.

 
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