http://www.revolutionpermanente.fr/ / Voir en ligne
La Izquierda Diario
13 de mars de 2017 Twitter Faceboock

Sous-traitant automobile en grève
Grève offensive pour les salaires chez Mecaplast, sous-traitant de PSA
Vincent Duse

Les salariés de Mecaplast, équipementier automobile situé en Alsace a Ostwald, sont partis en grève suite aux NAO (négociations annuelles obligatoires) durant lesquelles la direction leur proposait 1,2 % d’augmentation, une misère alors que l’équipementier, qui travaille exclusivement pour le groupe PSA, va particulièrement bien. En 2016, son chiffre d’affaire était de 734 millions en 2015, s’approchant du milliard d’euros fin 2017/ 2018. L’entreprise est en effet sous-traitante de PSA et de Renault, deux entreprises où les affaires marchent particulièrement bien. On peut donc douter que l’équipementier automobile qui fabrique les intérieurs et extérieurs des véhicules ne soit en quelconque difficulté. Les salariés ont décidé de partir à l’offensive contre la misère proposée par le patron.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Greve-offensive-pour-les-salaires-chez-Mecaplast-sous-traitant-de-PSA

En grève à partir de minuit pour une prime de 2000 euros à plus de 97 % de grévistes

Le 8 mars, à minuit, les travailleurs qui ont refusé l’aumône que voulait leur servir le patron, se sont mis en grève, soutenus par la CGT et la CFTC. Malgré le fait que les syndicats FO et CFDT aient d’ores et déjà accepté les revendications patronales en signant l’accord, les ouvriers ont refusé de se serrer encore la ceinture alors que les caisses de l’entreprise regorgent de millions d’euros, au point où celle-ci avait même octroyé une prime de 1200 euros suite à un transfert d’activité dans un site au Nord de la France. La grève a fait boule de neige très rapidement dans les ateliers, avec un suivi de 97 %. Autant dire que plus rien ne fonctionnait dans l’usine ! Sur les 242 salariés du site, seule la direction et quelques chefs d’atelier cherchaient encore à briser la grève, soutenus par les syndicats signataires du texte.

Une grève éclair et 1400 euros de gagné

Tandis que les salariés de Mecaplast ont entendu parler d’une prime de 2000 euros que les salariés de PSA, un de leur client, allaient toucher, la détermination pour obtenir cette prime était si importante que la direction a cédé en deux jours sur une prime de 1400 euros. La grève, très fortement suivie, allait en plus surement entraîner l’arrêt de la production chez PSA Mulhouse, leur principal donneur d’ordre, qui est en plus en train de lancer un nouveau véhicule sur leurs chaînes. Autant de raisons qui ont fait pencher le rapport de force de manière très favorable pour les salariés en lutte. En effet, la pression du donneur d’ordre, ici PSA, a une importance capitale, car si le sous-traitant ne livre pas les pièces dans les temps, il est mis à l’amende, et la facture est bien plus salée s’il y a des arrêts de production ! Au-delà de la prime gagnée, il faut aussi voir le moral de combat gagné par l’ensemble des travailleurs, qui est peut-être plus important que la prime arrachée. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’aujourd’hui des grèves sont sur le point de démarrer sur d’autres sites de Mécaplast suite à la lutte à Ostwald.

Chaque lutte renforce les luttes futures malgré la stratégie de diviser pour mieux régner du patronat

La sous-traitance, particulièrement dans la métallurgie, reste une stratégie du patronat pour diviser les ouvriers entre eux. Sous couvert de se débarrasser d’activités qui ne sont pas suffisamment rentables, les entreprises comme PSA et Renault trouvent en fait les moyens de faire pression sur leurs sous-traitants afin d’acheter les pièces à moindre coûts, en exploitant d’autant plus les salariés des sous-traitants et cherchant à créer une différence entre celui qui monte les voitures et celui qui fabrique les pièces. Au-delà de l’aspect d’économique de réduction des coûts de la main d’œuvre, il y a aussi un aspect plus politique dans cette division du travail : scinder les activités pour tenter d’éclater les solidarités entre ateliers, entre usines. Mais dans les faits, peu importe la tenue de travail que nous portons, ou le nom de l’entreprise qui nous emploie : les intérêts des ouvriers d’une multinationale ou de ses sous-traitants sont les mêmes, donc il faut que l’on construise cette solidarité !

 
Revolution Permanente
Suivez nous sur les réseaux
/ Révolution Permanente
@RevPermanente
[email protected]
www.revolutionpermanente.com