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La Izquierda Diario
16 de mars de 2017 Twitter Faceboock

Les signaux d’une crise du PS qui s’intensifie
Arnaud Montebourg s’adresse à Manuel Valls et Jean-Luc Mélenchon

Arnaud Montebourg sort du bois pour lancer une double invective. Une première sur sa droite, à Manuel Valls, une seconde à gauche, à l’adresse de Jean-Luc Mélenchon. L’ancien ministre du redressement productif fustige le perdant du second tour de la primaire de la gauche d’avoir pris la décision de ne pas parrainer Benoît Hamon et somme Mélenchon de se retirer de la course à la présidence au profit de l’actuel candidat du Parti Socialiste. Invectives qui flairent bon la panique à bord et qui expriment la délicate position d’une aile gauche qui tente désespérément de sauver un parti que cinq années de gouvernement ont profondément enfoncé dans la crise et sans lequel elle se trouverait condamnée.

Otxoa B.

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Coups de semonce et manœuvres pour resserrer les rangs dans le parti


Le refus de Manuel Valls intervient dans un contexte où les figures de proue de l’appareil socialiste quittent une à une le navire au profit d’Emmanuel Macron, véritable fils spirituel du Hollandisme et du social libéralisme décomplexé. Montebourg reproche à Manuel Valls d’accentuer la « dislocation de la gauche ». On connaît les habituelles astuces politiciennes de langage et on sait bien que « la gauche » est souvent le nom que les cadres aiment donner à leur parti. À ce titre le parti socialiste est bien menacé par la dislocation. Les primaires ont porté à la tête de l’appareil un candidat frondeur, minoritaire en son sein. Cette candidature bâtarde s’avère accentuer, après l’illusion d’une brève accalmie, les déchirements qui s’opèrent au sein du parti socialiste. Benoît Hamon, rejoint aujourd’hui par Arnaud Montebourg, tente de calmer les esprits et de faire taire les sirènes de la candidature Macron en rafistolant son programme. Rien néanmoins ne semble pouvoir retenir les cadres du parti derrière une candidature qui laisse de plus en plus craindre un très sérieux camouflet au soir du premier tour. Les coups de semonce tirés par Arnaud Montebourg font l’effet d’un pétard mouillé. Les frondeurs, désespérément accrochés au rafiot à la dérive, tentent de convaincre par des amendements programmatiques que l’épave est encore prometteuse. Mais nul doute que les défections des « éléphants » ne vont pas s’en tenir là et que Macron va continuer à aligner derrière lui les tenants du social libéralisme au pouvoir qui voient en lui une possibilité de sauvegarde idéologique et de survie politique – jusqu’à quand ?

L’illusion d’une candidature unique


A croire que le désespoir donne des ailes, Arnaud Montebourg en appelle Jean-Luc Mélenchon à se désister afin de rassembler les forces électorales sous une seule et même candidature : celle de son parti. Arnaud Montebourg justifie sa demande par des sondages plus prometteurs qui créditent le parti socialiste d’un meilleur score. Néanmoins, ce cache-misère ne suffit pas et ne peut faire oublier les risques de dégringolade brutale en cas de défections trop nombreuses. L’argument est comme toujours celui de faire barrage à l’extrême droite et l’occasion de plaider pour la recomposition d’un bloc bourgeois de sauvegarde des positions électives et des appareils, ceux-là même qui ouvrent un boulevard au FN depuis des décennies. Il y a fort à parier que les invectives de Montebourg laisseront de marbre le candidat de la France insoumise en dépit des cirages de pompes effectués dans les règles par l’ancien ministre de l’économie qui s’est empressé de vanter « son intelligence, son extrême culture et sa vision de la société française et des risques ». Le véritable enjeu pour le parti socialiste est de n’être pas complètement marginalisé à l’issue des élections présidentielles. Mais la décomposition des partis de la gauche de gouvernement est inévitable dans ces conditions et il est vain de s’accrocher à la roue de l’histoire pour la faire tourner à l’envers. Mais Montebourg dissimule bien difficilement ses réelles préoccupations, lui qui a déclaré pour finir, n’y tenant plus : « On a déjà perdu le parti communiste, maintenant on va perdre le parti socialiste , qu’est ce qui restera en face pour défendre le monde du travail ? » Les travailleurs eux-mêmes !

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