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La Izquierda Diario
24 de mars de 2017 Twitter Faceboock

Lancement de campagne
C’est qui les utopistes ? Beau succès pour le premier meeting de Philippe Poutou dans le 93
Jean-Patrick Clech

Salle comble pour Philippe Poutou, jeudi soir, à Saint-Ouen, de l’autre côté du périph parisien, dans le cadre de son premier meeting depuis la validation de la candidature du NPA.

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Salle comble pour un public comblé, par ailleurs. 250 personnes ont suivi le discours du candidat du NPA qui a été précédé, dans son intervention, par plusieurs actrices et acteurs des luttes en banlieue parisienne. A l’occasion de ce premier « véritable » meeting de campagne depuis la validation des candidatures par le Conseil Constitutionnel, les médias se bousculaient au portillon avec RMC, CéNews, la presse locale et nationale avec, entre autres, Le Figaro, Le Parisien et Libé.

Une tribune pour se battre

La tribune fournie, offrait un bel aperçu, comme le pointait Elise Lecoq, enseignante dans le 93, de tout ce que la banlieue peut représenter en termes de colères, de luttes et de combats.

Ghislaine Tormos, ex-gréviste de PSA Aulnay, actuellement à PSA Poissy, a décrit ce qu’est l’exploitation pour une travailleuse syndiquée à la CGT, en poste, sur chaîne, dans l’automobile. Cyril, venu en voisin depuis le Théâtre de la Belle Etoile, le repaire de la Compagnie Jolie -Môme, a non seulement évoqué la répression subie par les militants, pendant la lutte contre la Loi Travail, mais également ce que représente la culture pour notre classe et la façon dont les politiques austéritaires visent tout autant à nous matraquer qu’à nous en priver d’accès. « Etudiant et galérien du CDD », Nathan, militant NPA jeunes de Paris 8, a, quant à lui décrypté le quotidien de tous ces jeunes qui, en plus de la fac, sont condamnés à la précarité pour financer leurs études. Ils constituent aujourd’hui la moitié des étudiants. Si on leur présente la précarité comme la règle, il faut la contrer par l’organisation, a pointé Nathan. Elise Lecoq, syndicaliste enseignante et militante NPA, est, elle, revenue longuement sur les conditions particulière qui est faite aux jeunes des quartiers, et ce depuis la maternelle : tour-à-tour gibier à flics, objet de pressions quotidiennes de la police, de contrôles, de stigmatisation, pour devenir chair à patron. C’est non ! Anasse Kazib, enfin, cheminot et délégué syndical au Bourget, est revenu sur la chaîne brutale reliant la casse des services publics et la dégradation des conditions de travail aboutissant, parfois, à ces suicides qui sont autant de crimes patronaux, comme dans le cas d’Edouard, son collègue et camarade Sud Rail de Saint-Lazare. « Il n’y a pas de fatalité », disaient-ils tou-te-s en chœur, face au rouleau compresseur idéologique et matériel de la classe possédante qui voudrait nous faire intérioriser les injustices comme des évidences.

A cœur vaillant…

C’est également ce qu’a développé, à la tribune, Philippe Poutou, pour ce premier meeting de lancement de campagne en tant que telle, à cinq petites semaines du premier tour. Dans cette société qui marche sur la tête, on nous dit qu’il serait plus normal d’accepter que Bernard Arnault, la première fortune mondiale, à la tête du groupe LVMH, possède à lui seul quarante milliards d’euros, que l’idée de combattre pour que plus personne ne subisse la précarité, le mal-logement et le chômage ? Le programme du NPA qu’a avancé Poutou tente d’apporter des réponses politiques à des problèmes qu’on veut nous présenter comme insolubles : partage du temps de travail entre toutes et tous jusqu’à la résorption du chômage, embauche massive dans les services publics et interdiction des licenciements, aucune pension, retraite ou salaire en-dessous de 1700 euros pour vivre dignement. Impossible ? Qui a dit que les conditions actuelles de la lutte de classe que nous mène la bourgeoisie ne pourraient jamais changer ?

Notre drapeau

Poutou a également insisté sur le drapeau avec lequel notre camp social doit se battre. A des années lumière des fanions tricolores agitées à droite comme à gauche, alors que le chauvinisme et les discours patriotards servent à diviser notre classe ou à lui faire croire qu’elle serait mieux protégée à l’intérieur de « ses » frontières, l’ouvrier de Ford a souligné combien notre projet était indissociable de l’idée même d’unité et, donc, d’internationalisme. Sans jamais le nommer mais en dialoguant avec celles et ceux qui seraient tentés par le vote Mélenchon, Poutou a montré combien l’ouverture des frontières, notre solidarité avec les peuples en lutte, à commencer par le peuple palestinien, ainsi qu’un programme internationaliste, allaient de pair avec la capacité du monde du travail et de la jeunesse à renverser la vapeur par les luttes, pour contrer, au quotidien, la droite et l’extrême droite, sans tomber dans le piège du « vote utile ».

« Poutou renverser ! »

Beaucoup de jeunes dans la salle, des travailleurs du public comme du privé, des Audoniens venus des quartiers de la ville : les slogans ont été repris par l’assistance, prête, mercredi soir, à « tout renverser ». Les questions-réponses avec la salle, après la première salve d’interventions, ont permis d’aborder la question des petites pensions chez les travailleurs à la retraite, parfois obligés d’enchaîner des petits boulots ou des intérims pour boucler les fins de mois, d’approfondir la question de l’écologie et des énergies renouvelables et de conclure par l’enjeu des perspectives internationalistes qui sont les nôtres.

Les élections sont une tribune, a martelé Philippe Poutou. Se présenter alors qu’on ne pense pas que les élections ne vont changer quoi que ce soit pour notre camp ? C’est pour porter un message de combativité et de lutte, de préparation pour les combats de demain, anticapitalistes, que le NPA se présente. Philippe en porte le programme et a reçu, mercredi, le soutien enthousiaste d’une salle gonflée à bloc pour faire la campagne sur les boites, les lycées, les facs et les quartiers. Jusqu’au bout !

 
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