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La Izquierda Diario
30 de mars de 2017 Twitter Faceboock

Dépasser le champ éthique, pour une lutte de classe internationaliste
La CIMADE dénonce le sort fait aux migrant-e-s
Philippe Müller

Pour les élections de 2017, l’association CIMADE a diffusé un état des lieux sur les migrations.

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Dans un contexte politique largement orienté par le renforcement des politiques sécuritaires et par la criminalisation des migrant/e/s, la CIMADE s’attaque, dans cet état des lieux 2017, à la plupart des "préjugés" concernant les migrations et propose une approche radicalement différente du phénomène : pour une politique d’hospitalité et un égal accès aux droits pour tous/tes.

En s’attaquant frontalement à la manière dont les migrations sont actuellement instrumentalisées par la politique du pire, la CIMADE rappelle que les migrations sont depuis les débuts de l’humanité un phénomène permanent, et que celles que nous connaissons aujourd’hui sont liées à des difficultés sociales, économiques, géopolitiques, qui nous concernent tous/tes. On peut regretter cependant un oubli dans les travaux de la CIMADE : si l’on ne peut être que légitimement révolté/e/s par le traitement qui est fait aux migrant/e/s aujourd’hui, il faut aussi mettre en évidence qu’il est un puissant indicateur de ce dont sont capables nos gouvernements et les entreprises capitalistes. Ce que nous voyons, dans le traitement administratif et policier dégradant, la gestion et le tri des personnes, la mise à mort silencieuse dans les eaux de la Méditerranée, c’est le cynisme et la cruauté des gouvernements et des calculs capitalistes.

Au-delà des seules considérations éthiques, qui sont évidemment à prendre au sérieux car elles raniment en nous l’humanité qui vacille dans nos sombres temps, on doit aussi mettre en avant que le sort qui est réservé aux migrant/e/s est le même que celui qui nous attend, et pas si lointainement qu’on voudrait le croire : exploiter les corps au travail, assujettir les esprits, virer les récalcitrants, laisser au chômage les pauvres, tout cela est déjà notre quotidien. Le mépris des migrant/e/s n’est que le reflet du mépris social que nous subissons, leurs destins sont aussi les nôtres. Car ce sont les intérêts capitalistes qui créent les migrations, leurs guerres, leurs politiques impérialistes, leur soutien à des gouvernements corrompus, prêts à mettre à mort tout un peuple s’il le faut, comme en témoigne l’exemple syrien.
Les migrant/e/s vivent déjà de plein fouet l’avenir que ces mêmes intérêts réservent à tous/tes : notre solidarité internationaliste avec eux/elles est donc non simplement éthique mais avant tout politique.

 
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