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4 de avril de 2017 Twitter Faceboock

Spectacle
La Compagnie Jolie Môme, Brecht et la justice de classe
Yano Lesage

Jusqu’au 22 avril 2017, la compagnie Jolie Môme joue la pièce « L’exception et la règle » de Bertolt Brecht.

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Crédit Photo : Compagnie Jolie Môme

« Toute similitude avec l’actualité n’est pas purement fortuite ».

Ainsi s’ouvre le nouveau spectacle de la compagnie Jolie Môme, qui a choisi pour l’occasion de revisiter un classique : l’Exception et la Règle de Bertolt Brecht, pièce écrite en 1930.

Et pour cause ! De l’imbroglio de l’affaire Fillon, qui loin d’être inquiété, continue à vendre l’austérité sur les plateaux télés, aux récents démêlés – pour participation aux manifestations anti-loi Travail –de Cyril et Loïc de la Compagnie Jolie Môme avec la justice, en passant par l’affaire Théo et le meurtre d’Adama, là aussi il y a l’exception pour certains, et pour d’autres, la règle.

Ici, un explorateur en quête de pétrole, un guide contremaitre, et un coolie – porteur…. Les rapports de classes dans leurs plus simples appareils, dans un décor qui reprend du Western et du comptoir colonial, se dévoilent au fil de l’avancée de l’expédition vers Ourga : division, manigance, alliance et mésalliance de classes, mais surtout oppression et exploitation de l’homme par l’homme qui rend le sentiment d’humanité, totalement improbable, voire irrationnel.

Ces rapports de classe sont mis en scène de manière surprenante : un jeu de voix qui se superpose au pantomime. Une sorte de film muet, où les répliques des personnages sont énoncées par d’autres, tant d’autres… Outre la formidable performance, le dispositif complète le procédé de distanciation que Brecht appelait de ses vœux. Ce n’est pas tant l’individu – le personnage - qui parle, mais une voix qui le fait parler depuis sa position de classe.

« Discernez l’abus dans ce qui est la règle »

Des intérêts fondamentalement contradictoires, un désert, la soif, un meurtre… Toile de fond d’un jugement qui oppose l’explorateur, au banc des accusés, face à la femme de la victime, le porteur. Scène d’une (in)justice à deux vitesses qui en rappellera d’autres.

La compagnie Jolie Môme ressuscite l’œuvre de Brecht, fable intemporelle d’une insupportable actualité, à point nommé, en y mêlant chanson et nouveautés. Le voyage s’annonçait didactique et la promesse est tenue ! Une bouffée d’inspiration pour les luttes, à ne surtout pas manquer, jusqu’au 22 avril, au théâtre la Belle-Etoile, à Saint-Denis.

 
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