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La Izquierda Diario
14 de avril de 2017 Twitter Faceboock

Police raciste
Après des contrôles au faciès, trois lycéens poursuivent l’Etat
Arthur Nicola

Mamadou, Ilyas et Zakaria, tous lycéens en Seine Sainte Denis, ont assigné l’Etat en justice pour « discrimination raciale » après une énième humiliation au retour d’une sortie scolaire.

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L’affaire avait été médiatisée : après une sortie scolaire, la classe d’Elise Boscherel, enseignante à Epinay-sur-Seine avait été contrôlée en gare du nord, un contrôle d’identité d’une classe entière. L’affaire remonte à la mi-mars, au cours d’une énième humiliation devant toute la classe : au retour d’un voyage scolaire, Ilyas est interpellé par la police pour un « contrôle aléatoire » ; un peu plus loin, c’est Zakaria et Mamadou qui font eux aussi l’objet d’un contrôle, alors qu’ils étaient en sortie scolaire et qu’ils rentrent chez eux. S’ensuit une humiliation en règle des flics qui précisent devant toute la classe qu’ils avaient bien fait de contrôler Mamadou car « il a un casier ».

Après ce contrôle, Elise Boscherel avait voulu médiatiser l’affaire, pour souligner les discriminations incessantes auxquelles doivent faire face les classes de banlieue, que ce soit au musée, dans les transports ou dans la rue. D’autant plus que la police de Saint Denis a refusé de prendre toute plainte concernant leurs collègues. Les médias s’étaient alors largement saisis d’une affaires qui n’a d’exceptionnel que sa médiatisation.

Les élèves, avec leur professeur, ont donc décidé de porter plainte contre l’Etat pour discrimination raciale, aidés par l’avocat Slim Ben Achour, qui a déjà fait condamner l’Etat en novembre dernier pour des faits similaires. En 2011, pour des contrôles au faciès, la Cour de cassation avait considéré qu’un « contrôle d’identité fondé sur des caractéristiques physiques associées à une origine réelle ou supposée, sans aucune justification objective préalable, est discriminatoire » et avait donc conclu à une « faute lourde » des policiers.

« Les choses sont calées juridiquement mais les autorités ne prennent pas au sérieux les droits de ceux qui sont perçus comme liés aux quartiers. Nous ne pouvons pas laisser notre jeunesse être maltraitée de la sorte » a expliqué l’avocat. Malgré ces condamnations, et ces témoignages récurrents qui pullulent sur internet, les attitudes de la police semblent peu changer, signe qu’au-delà des prétendues « bavures » de la police, c’est bien une situation voulue et pensée comme telle qui se perpétue, des discriminations qui sont bien là pour préserver l’ordre social.

 
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