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La Izquierda Diario
18 de avril de 2017 Twitter Faceboock

« Le vote du NPA est un vote utile »
VIDEO. Philippe Poutou sur France Inter « Mélenchon n’est pas anticapitaliste »

Philippe Poutou interviewé sur France Inter ce lundi 17 avril a été rapidement interrogé sur le phénomène Mélenchon qui aujourd’hui « semble en mesure de faire gagner la gauche radicale » l’amenant à expliciter les différences du NPA avec le projet de la France insoumise et à défendre l’utilité du vote NPA, du vote anticapitaliste et révolutionnaire.

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Au bout de deux minutes d’interview sur France Inter, le journaliste a ouvert le débat lundi matin sur la position de Philippe Poutou, candidat du NPA, face à la possibilité aujourd’hui que Mélenchon arrive au deuxième tour de l’élection présidentielle :

« Et Philippe Poutou, aujourd’hui il y a un homme, il semble si on en croit les sondages, en mesure de faire gagner la gauche radicale, ce n’est pas vous, c’est Jean-Luc Mélenchon… Vous souhaitez sa victoire ? »

Rieur Poutou répond alors longuement : « Disons qu’on préfère une dynamique Mélenchon qu’une dynamique Macron. Derrière Mélenchon il y a des camarades à nous avec qui on milite, on manifeste, donc il y a des choses positives. Mais si on est là c’est qu’on a des raisons d’exister. Ce n’est pas un adversaire. Il y a une forme de concurrence mais ce n’est pas un adversaire. L’adversaire c’est la droite et l’extrême droite.

On n’est pas d’accord avec la perspective qu’il veut défendre. Lui ce qu’il dit c’est : « moi, président, vous allez voir ça va changer. Je vais faire la 6ème république ». Nous, on pense que ce qui va changer vraiment c’est s’il y a un rapport de force qui changeet ça veut dire des batailles sociales.

Avec Mélenchon on risque, malheureusement, de revivre les mêmes désillusions d’une gauche qui nous promet des tas de choseset une fois qu’elle est au pouvoir c’est une politique à l’envers. »

Le journaliste lui demande alors si Jean-Luc Mélenchon n’est pas « assez à gauche » pour le candidat.

« Ce n’est pas tellement d’être assez gauche ou pas. Dans les années 1970-1980, Mitterrand était très très à gauche et puis il a trahi. La parole n’est pas une garantie en soi. On a des points communs avec ce que dit Mélenchon sur la question des licenciements, des services publics, du nucléaire, sur des tas de questions on peut se retrouver mais après c’est comment vraiment on change les choses. Est ce que sa victoire ça peut suffire à faire en sorte que le chômage disparaisse ? On pense que non, qu’il faut l’idée d’une confrontation avec les capitalistes, l’idée d’une reprise en main de l’économie, de réquisition, d’expropriation et si l’on ne fait pas ça on ne s’en sortira pas. Avec Mélenchon il n’y a pas ses solutions là. »

« Une autre divergence importante avec Mélenchon, c’est le protectionnisme solidaire ou le côté la républicain, chauvin.Nous on ne chante pas la Marseillaise. Pour nous, cela symbolise les guerres coloniales, la xénophobie aussi.C’est le chant revendiqué par Le Pen et toutes la droite. Notre truc à nous c’est le drapeau rouge et Mélenchon le sait très bien. La gauche politique, de combat, c’est le rouge. C’est la lutte de classes, le combat des opprimés contre les exploiteurs. A partir du moment où on abandonne ce terrain là et qu’on glisse vers un autre terrain alors il y a de l’ambiguïté, ç a devient confus et on ne veut pas ça. On veut continuer à affirmer que les frontières ce n’est pas là où on veut nous les mettre, on a une solidarité avec les peuples, on est internationaliste. Et puis, il y a une bataille à mener entre le camp des exploités contre le camp des exploiteurs, les capitalistes. C’est pour ça qu’on est anticapitaliste. Être internationaliste c’est être anticapitaliste.C’est dire ce système là il faut le renverser. »

Après avoir expliciter les divergences entre le NPA et Mélenchon, le journaliste lui demande alors s’il ne craint pas un vote utile : « est-ce qu’un électeur de la gauche de la gauche n’irait pas voter Mélenchon plutôt que Poutou ? »

Philippe Poutou répond : « il existe en permanence. En 2012, on l’a payé cher le vote utile. Aujourd’hui aussi, certainement il y a plein de gens qui aimeraient bien voter NPA par rapport à ce qu’on dit, ce qu’on représente mais qui vont voter Mélenchon en pensant qu’il faut faire ça et qu’il ne faut pas se tromper. De ce point de vue là c’est catastrophique. ».

« Est-ce qu’il vaut mieux Mélenchon ou Fillon ? » l’interroge le journaliste.

Philippe Poutou lui rétorque alors que la « question n’est pas là.On a un premier tour et là vous nous traitez comme si on servez à rien » et clarifie « Mélenchon n’est pas anticapitaliste, il l’a dit lui même il n’est pas d’extrême gauche. Il a dit dans une interview « si je suis d’extrême gauche à quoi sert Poutou ? ». Il le reconnaît. Il y a une différence. Il y a un premier mais c’est comme s’il ne fallait pas qu’il ait lieu et qu’on passe direct au second tour. Il faudrait se positionner déjà pour que le deuxième tour soit assuré. On a d’autres idées et c’est important que cela existe. Nous on a une perspective de lutte sociale. On va nous dire que Mélenchon c’est le vote efficace, le vote utile. On n’a pas de problème avec ça mais on risque de payer ça. A chaque fois il y a un vote utile. A chaque fois on pense qu’il vaut mieux voter pour le PS pendant un temps, maintenant ce n’est plus le PS parce qu’il il s’est écroulé et là c’est Mélenchon. »

« Mélenchon serait plus proche de nous ? D’accord mais dans les années 1970 1980, Mitterrand lui avait un discours vraiment de gauche, au même titre que Mélenchon. Le discours de Mélenchon c’est le discours classique des années 1970. Même Mitterrand se disait anticapitaliste. A l’époque, l’extrême gauche existait, en disant le PS il va nous tromper, nous trahir. Il y a eu ça en 1981 puis il y a eu Jospin. L’histoire nous montre qu’on a raison. Et Mélenchon arrive, lui qui était au PS dans ces années là, qui a été au gouvernement avec Jospin. Mélenchon fait ce qu’il veut mais on tient à dire qu’on n’a pas l’intention de se refaire avoir et ce qu’on essaye d’exprimer aujourd’hui. On a raison de montrer qu’à chaque fois c’est le même piège du vote utile et d’une gauche institutionnelle. Il va falloir que nous on se défende directement. Et l’histoire montre aussi qu’heureusement qu’il y a eu des luttes sociales pour obtenir des progrès. C’est ça qu’on veut exprimer. Et de ce point de vue là on est utile et le vote NPA aura cette utilité là. »

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