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La Izquierda Diario
18 de avril de 2017 Twitter Faceboock

Nouvelles menaces d’attentat
Terrorisme. Faut-il être solidaires de Fillon et Macron ?
Hervé Prigent

Arrêtés, mercredi, dans le troisième arrondissement de Marseille, deux hommes s’apprêtaient à commettre une action violente contre un candidat. Immédiatement, Mélenchon s’est fendu de deux SMS solidaires qui en disent long.

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Le cadre est semblable aux attentats ou projets d’attentats des derniers mois dans plusieurs pays européens. Deux jeunes hommes, Mahiedine M et Clément B., incarcérés pour des faits de droit commun, se radicalisent en prison et poursuivent dans leur fuite en avant réactionnaire à leur sortie. Ils s’arment et auraient été sur le point de commettre une action violente. Selon le Procureur de la République, François Molins, ils cherchaient « à entrer en contact et à transmettre à l’organisation Etat Islamique une vidéo d’allégeance ou de revendication ». Tout cela relève de la même logique de sous-traitance ou de franchising barbare d’actions terroristes perpétrées sur le sol européen par Daech.

Fillon appelle au calme

Fillon, dont la photo se trouvait en « une » du journal brandi dans la vidéo, a insisté sur le fait que la campagne devait se poursuivre sur les dossiers de fond et certainement pas sur les questions de sécurité et encore moins de sa propre sécurité. Quel courage pour un candidat qui fait dans la surenchère avec l’extrême droite en réalisant amalgames et raccourcis sur les questions de sécurité, d’immigration et d’Islam !

Les candidats n’ont pas droit au même traitement

Se félicitant d’une « prise remarquable », Hollande a laissé la parole à son premier ministre et ministre de l’Intérieur pour souligner que l’ensemble des candidats, dont la protection avait été renforcée, avaient été avertis. Nathalie Arthaud, candidate de Lutte Ouvrière, a démenti ces informations, montrant combien entre les citoyens lambda, les « petits candidats » et ceux qui pèsent davantage aux yeux du système, il y a bien deux poids et deux mesures par rapport aux risques existants.

La « paix » selon Mélenchon

Dans cet exercice, Jean-Luc Mélenchon n’aura guère fait mieux. Aurait-il souligné que les premiers à souffrir du terrorisme, ce sont les peuples du Proche et du Moyen-Orient, de la Syrie à l’Afghanistan en passant par la Somalie, pris en étau entre les bombes impérialistes, des dictatures sanguinaires et des courant djihadistes à la violence aveugle, et qui sont la cible d’attentats quotidiens et de bombardements réguliers, avec leurs lots de « dommages collatéraux » ? Aurait-il souligné qu’aux racines des attentats, ripostes asymétriques et barbares des groupes djihadistes à la guerre qui leur est menée, on retrouve l’ingérence et l’interventionnisme impérialiste qui alimentent en réalité une spirale infernale réactionnaire, qui menace d’enfermer nos vies dans la folie sécuritaire au nom de laquelle l’Etat prétend nous « protéger » ?

Non. Pour Mélenchon, la recherche de la « paix » passe par la sortie de la France de l’OTAN, la recherche d’un accord pour la Syrie entre la dictature de Bachar Al Assad et les belligérants hors extrémistes religieux et une politique anti-terroriste qui cible des filières de financement, à commencer par les pétromonarchies du Golfe. La France, donc, n’aurait rien à voir avec la déstabilisation géopolitique, économique et social de régions entières qui sont autant le foyer des courants djihadistes que des situations qui leur servent de justification abjecte pour revendiquer leur projet.

Les SMS de Jean-Luc

Il n’est pas étonnant, du coup, qu’il se soit solidarisé avec Fillon et avec Macron, cibles hypothétiques du projet d’attentat qui aurait été déjoué : « J’apprends que vous auriez été visé par un projet d’attentat. Je vous dis ma totale solidarité face à la menace. Que notre campagne en complète opposition soit le meilleur des démentis au programme totalitaire des terroristes », a-t-il envoyé à Fillon, alors que le second a eu le droite à un : « On dit que vous auriez été menacé. Je vous dis mon émotion et ma complète solidarité personnelle. Que notre campagne et notre opposition républicaine soient la démonstration de l’échec du projet des violents ».

Pour Mélenchon, ce qu’il appelle l’islamo-fascisme est un péril bien plus grand et non la conséquence de l’impérialisme qui, pourtant, comme l’écrivait il y a plus d’un siècle Jaurès, charrie les guerres comme la nuée l’orage. C’est donc au nom de valeurs communes qu’il se solidarise, avec des registres différents, avec deux anciens ministres et responsables de premiers plans, solidaires du bombardement de la Libye, pour le premier, et de l’intervention au Mali, en Centrafrique, en Iraq et en Syrie pour le second, sans parler d’innombrables barbouzeries.

La seule solidarité qui vaille contre le terrorisme, c’est celle de la solidarité avec les peuples en lutte, contre les dictatures et le fléau de courants religieux obscurantistes et réactionnaires qui prospèrent sous le parapluie de l’impérialisme, à commencer par celui qui intervient au nom des droits de l’homme, en brandissant le drapeau tricolore. Sur cette question-là, centrale pour nos vies, il n’y a que l’extrême gauche à avoir une position absolument claire dans ces élections. Mélenchon, sur ce dossier là également, a bien montré qu’il était bien plus « républicain » - avec tout ce que cela implique - que communiste et internationaliste, la seule façon, en réalité, pour construire un monde débarrassé du fléau des guerres et de la violence.

 
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