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La Izquierda Diario
19 de avril de 2017 Twitter Faceboock

#Poutou2017
Carton plein pour le meeting de Philippe Poutou à Toulouse
Anna Ky
Julian Vadis

Ce mardi 18 avril, ce sont près de 2000 personnes qui se sont déplacées à la salle Mermoz, à Toulouse, pour assister au grand meeting régional du candidat ouvrier du NPA, Philippe Poutou.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Carton-plein-pour-le-meeting-de-Philippe-Poutou-a-Toulouse

Ce mardi, et à moins d’une semaine du premier tour, de nombreux événements politiques été organisé à Toulouse. En effet, tandis que le Bikini, salle de concert emblématique de la ville, accueillait une soirée de soutien à la campagne de la France Insoumise, Benoît Hamon était présent au Zenith de Toulouse pour son (ultime) meeting de campagne, qui a réuni environ 5 000 personnes. Malgré cette concurrence accrue, Philippe Poutou, candidat ouvrier du Nouveau Parti Anticapitaliste, a fait salle comble. Ce sont en effet près de 2000 personnes qui se sont réunies à la salle Mermoz, sur l’île du Ramier, venues écouter les interventions de plusieurs militants.

Je voudrais rappeler qu’il y a 100 ans, la révolution faisait tomber le tsarisme puis les capitalistes en Russie. Un siècle plus tard, les classes dominantes et leur système sont toujours aussi incapables de répondre aux besoins et aux aspirations de la jeunesse. Et à tous ceux qui disent que notre programme est utopiste, on leur répond que ce sont eux les utopistes, qui pensent qu’il est possible de réformer ce système, de l’améliorer sans toucher à ses fondements. Car oui, notre programme est incompatible avec ce système, c’est pourquoi il faudra le renverser ! La seule solution réaliste, c’est d’abolir le capitalisme !

Anna, militante NPA Jeunes

Après Côme, militant au NPA et du Droit au logement (DAL), Anna et Aurélie-Anne du NPA Jeune ont parlé respectivement de la précarité de la jeunesse et de ses aspirations, puis des luttes féministes, rappelant, n’en déplaise à Pujadas, que le patriarcat n’est pas mort et qu’il faut lutter pour l’abolir, au même titre que le capitalisme. Ensuite, sont intervenus Basile, militant au NPA et enseignant syndicaliste au collège de Bellefontaine puis Jostine, syndicaliste au CHU de Toulouse, qui a déclaré entre autres qu’elle aimerait bien bénéficier de l’immunité ouvrière en clin d’oeil à Philippe Poutou, et témoignant de ses conditions de travail désastreuses. Alex et Sabine, invités pour les meetings de Toulouse et de Paris et militant au mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale en Guyane ont également parlé de la lutte en cours et de la question coloniale. Cette succession d’intervention a permis de placer la tribune sous le signe des luttes en cours, nationales et internationales. Des interventions ont également permis de pointer certaines spécificités toulousaines.

Nous sommes habitués à ces pratiques. Jean-Luc Moudenc [maire de Toulouse], grand ami de l’État d’Israël, a systématiquement mis des bâtons dans les roues de la campagne BDS, la campagne pour le boycott de l’État israélien. Dans les dernières années, il s’est acharné à interdire l’accès aux salles municipales pour les meetings de cette campagne de soutien élémentaire avec le peuple palestinien !

Sylvain, militant NPA

Ont ainsi été évoqués le fait que Toulouse ait servi de laboratoire de l’État d’urgence en 2014, durant les mobilisations qui ont suivi la mort de Rémi Fraisse, mais aussi la volonté du maire de la ville, Jean-Luc Moudenc – soutien de François Fillon – d’empêcher les voix contestataires de se faire entendre (en fermant des lieux culturels, associatifs, en refusant d’installer des panneaux d’affichages non commerciaux…). Enfin, ce fut aussi l’occasion de rappeler que Toulouse est la ville avec la plus grande concentration ouvrière dans l’aéronautique, et qu’il était primordial d’exproprier le patronat qui s’engraisse sur le dos des travailleurs, également dans le but de pouvoir faire le choix de produire de manière responsable et écologique – ce qui va à l’encontre des intérêts de la classe dominante mais qui est vital pour celles et ceux qui produisent les richesses au quotidien. Les intervenants ont ensuite laissé la place à Philippe Poutou pour une heure d’intervention.

Il y a un ras le bol de ces politiciens corrompus, arrogants et méprisants. Mais il faut faire le lien avec la classe sociale qui dirige la société […] Quand on accumule des fortunes à ce point là, on ne le fait pas honnêtement, ce n’est pas possible. C’est du vol, du détournement. Cette richesse là, ils la font sur l’exploitation de millions de salariés.

Philippe Poutou

Philippe Poutou a introduit sur l’emballement médiatique autour de sa prestation remarqué lors du « grand débat » à 11 du 4 avril et sur la corruption de la caste politicienne. L’occasion de développer, au-delà du buzz généré, sur l’antagonisme de classe profond qui traverse la société capitaliste. Une guerre sociale qui s’est exprimée autour des réactions d’éditorialistes, de soutiens aux « grands candidats » ou même de la part de ces derniers mais qui, en réalité, démasque le profond mépris qui traverse les classes dominantes à l’encontre des travailleurs et de la jeunesse. Mais un ouvrier, c’est pas là pour fermer sa gueule, suer au travail et le tout en silence. C’est ainsi que, face à une salle comble, le candidat du NPA a pu approfondir sur cette question, et les raisons pour lesquelles un tel déferlement de haine s’est abattu sur sa candidature depuis le 4 avril dernier. Celles de la défense d’un système qui permet à une infime minorité de possédants d’accumuler les richesses, sur le travail de millions de salariés. Le tout en se prévenant, par le biais judiciaire ou policier, de toute riposte du camp des travailleurs et de la jeunesse qui auraient le « culot » de contester cet état de fait, comme cela à pu être le cas au printemps dernier avec le mouvement contre la loi travail.

Pour faire face à ce camp social méprisant et arrogant, la question du programme et de son « utopisme » prend tout son sens. Il s’agit de présenter un programme qui, s’il est incompatible avec le système actuel, défend corps et âme les intérêts des classes populaires, de la jeunesse et des travailleurs, et qu’il s’agit d’imposer par le rapport de force. L’expropriation des capitalistes, le partage du temps de travail jusqu’à l’éradication totale du chômage, l’expropriation et la socialisation des banques en un monopole sous contrôle des travailleurs, entre autres. Ce sont non seulement des mesures d’urgences qui sont les seules à même de nous sortir de la précarité, de la souffrance au travail et plus généralement à la crise du système capitaliste, mais qui pose aussi comme seule perspective le renversement effectif du système, loin de toute idée de réforme qui a fait, à travers l’histoire, la preuve de leur inefficacité.

Il faut accueillir tout les migrants, ce qui ne s’oppose pas à loger ceux qui, ici, sont SDF ou en situation de précarité. Il y a des millions de logements vides.

Autre temps fort du meeting toulousain de Philippe Poutou, la question des réfugiés et du climat réactionnaire en France, mais aussi dans le monde, ont été centrales. Le candidat ouvrier à la présidentielle a su mettre en avant la solidarité élémentaire envers les populations prise en étau entre les bombardements impérialistes (dont ceux de la France) et des dictatures comme celle de Bachar Al Assad en Syrie. Alors que le Front National, entre autre, répand son poison en expliquant qu’il s’agirait de loger en priorité les sans logis « de chez nous », Philippe Poutou a su replacer l’argumentation sur un terrain de classe. En proposant la réquisition des millions de logement vide, pour loger tout le monde, la régularisation de tout les sans-papiers et l’accueil de tout les réfugiés, démonstration est faite qu’il ne s’agit pas d’une question de moyen mais d’orientation politique.

Philippe Poutou a mis en avant un discours radicalement internationaliste : contre les interventions militaires qui massacrent nos frères et sœurs de classe au Moyen-Orient ou en Afrique (instaurant par la même le terreau fertile du fondamentalisme à la sauce Daesh,) mais aussi que toute tentative de « haine de l’autre » ne vise qu’à maintenir la division de notre camp social. Ce que rappelait Philippe Poutou, c’est que la seule véritable frontière se trouve entre exploiteurs capitalistes d’une part, et les travailleurs de l’autre. C’est en ce sens que des mesures telles que l’ouverture des frontières ne représentent en aucun cas un danger pour les travailleurs, mais vont au contraire dans l’intérêt de notre camp social qui s’étend au-delà des lignes arbitraires dessiné par les classes possédantes au fil des siècles.

« On a besoin d’un outil politique, d’un parti des exploités et des opprimés qui soit le nôtre directement, qui nous permet de discuter, de comprendre la société mais aussi d’agir et de préparer les luttes sociales. »

Pour conclure ce meeting réussi, Philippe Poutou a abordé une question éminemment centrale. Celle de l’outil politique pour que notre camp social s’organise pour faire face aux possédants qui, eux, sont parfaitement préparé aux affrontements de la lutte des classes. En cette période électorale, et alors que la percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages à fait naitre un espoir par la voie institutionnelle, et ce malgré les échecs successif des différents gouvernements de gauche par-delà le monde, comme avec Syriza en Grèce par exemple. Philippe Poutou a insisté sur le piège d’un vote « utile » et la nécessité d’une candidature anticapitaliste et révolutionnaire, se saisissant des élections comme d’une tribune pour dialoguer avec de larges masses de notre camp social. L’utilité d’une candidature NPA réside bien dans la construction d’un parti ne cherchant pas à se poser en médiateur entre deux classes antagoniques, mais qui au contraire analyse, comprend, sert de mémoire collective des affrontements passés pour préparer au mieux les épisodes de lutte des classes à venir. Et ce jusqu’à l’anéantissement total d’un système qui sert uniquement les intérêts des possédants. Après cette conclusion, le meeting a pris fin au son de l’internationale.

Un premier pas sera de voter pour la candidature Poutou dimanche prochain, afin de donner un maximum de poids à cette alternative et lancer un message le plus puissant possible aux classes dominantes. A ce titre, des comités de soutien à la candidature Poutou se tiendront jusqu’à la fin de la séquence électorale, avec un prochain rendez vous jeudi prochain au local du NPA.

 
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