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La Izquierda Diario
24 de avril de 2017 Twitter Faceboock

Marine Le Pen au second tour
Pour le second tour, le FN tente de ratisser large…
Anna Ky

Dès l’annonce des résultats du premier tour, Marine Le Pen et son entourage ont enchaîné les déclarations. L’objectif ? Ratisser les voix de Dupont-Aignan, Fillon, mais aussi parmi les électeurs de Mélenchon.

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Dans le camp du Front National, on ne cache pas sa joie, tout en affirmant que les résultats sont bien en deçà de ceux espérés, histoire de faire monter les enchères. « Il est temps désormais de libérer le peuple français, tout le peuple, sans oublier nos compatriotes d’Outre-Mer qui ont exprimé à mon égard une confiance qui m’honore, il est temps de libérer le peuple français d’élites arrogantes qui veulent lui dicter sa conduite » déclarait Marine Le Pen hier, au cours de son allocution. En s’opposant aux « élites arrogantes », la candidate tente de se positionner à nouveau comme anti-système, comme l’antithèse d’Emmanuel Macron qui dînait au même moment dans une brasserie chic de Paris, en compagnie de personnalités triées sur le volet. Dans la même veine, Florian Philippot ironisait sur BFMTV, à propos du dîner du candidat d’En Marche : « Dimanche soir, Emmanuel Macron était le double de Nicolas Sarkozy. Sauf que lui, Nicolas Sarkozy, il avait fait ça le lendemain d’une victoire de second tour ».

Le FN, anti-système ?

« Les Français ont un choix très simple : soit nous continuons sur la voie d’une dérégulation totale, sans frontières, et sans protection, avec comme conséquences : les délocalisations, la concurrence internationale déloyale, l’immigration de masse, la libre circulation des terroristes. Ce règne, c’est celui de l’argent roi. Soit vous choisissez la France, des frontières qui protègent nos emplois, notre pouvoir d’achat, notre sécurité, notre identité nationale » déclarait également Marine Le Pen dimanche soir. Ironique, quand on sait qu’au sein de son parti, on n’hésite pas à détourner de l’argent public, comme tant d’autres formations politiques. Mais si le parti d’extrême-droite insiste tant sur ce profil « anti-système », le peuple contre les « élites mondialisées », c’est que ses membres espèrent particulièrement récupérer une partie des voix de la France Insoumise.

Steeve Briois, maire FN de Hénin-Beaumont, quelques minutes après que les résultats du scrutin aient été annoncé a déclaré : « Maintenant [Marine Le Pen] va s’adresser à tout le monde, mais aussi aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon, cet électorat va revenir à la maison. On s’attendait à un score élevé [du candidat de la France insoumise], et la stratégie va être de parler aux travailleurs. […] Avec Emmanuel Macron, ça va être un vote de classes : d’un côté les ultra-libéraux, de l’autre la France qui souffre ».

« Vote de classe », « s’adresser aux travailleurs »… Le FN, le parti des classes populaires ?

Ces formulations cosmétiques masquent une réalité toute autre. L’extrême-droite est un poison pour les travailleurs, qu’elle divise avec son message raciste et xénophobe, mais aussi ses mesures sexistes, qui incitent à la haine de l’autre. Dans son processus de dédiabolisation, le Front National et ses membres tentent d’apparaître comme le parti des ouvriers. Pour un parti dit anti-système, défendant les gens d’en bas contre la caste, l’illusion ne tient pas la réalité d’une pratique anti-sociale notamment dans les mairies qu’elles administrent, ou encore de certains faits et votes. Pour exemple, en regardant les lois et mesures que le Front National a cautionnées implicitement, ou directement votées au Parlement européen, qu’on peut prendre la mesure de sa nature profondément anti-travailleur. Un exemple parmi d’autres, mais qui reste emblématique, est le soutien du FN à la directive concernant le secret des affaires adoptée au Parlement européen. Cet accord permet aux patrons de magouiller dans le dos des travailleurs encore plus aisément, en restreignant encore le droit à l’information, et prévoyant même des sanctions pour qui s’intéresse de trop près aux activités des entreprises !

De plus, les 24 eurodéputés du FN se sont systématiquement opposés aux lois concernant les droits des femmes. Pour ne citer que ces exemples, ils ont voté contre le congé maternité harmonisé à 20 semaines partout en Europe et rémunéré à 100% ainsi que contre le salaire égal entre les hommes et les femmes à compétences égales.

Ainsi, si l’ultra-libéralisme d’En Marche est la promesse d’attaques frontales envers nos conditions de travail et de vie, le Front National n’est pas un rempart à Macron. Inversement, le programme néo-libéral de Macron n’est en rien une réponse au poison xénophobe de l’extrême-droite, car ce sont ces politiques libérales qui ont favorisé l’émergence du FN.

 
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