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La Izquierda Diario
28 de avril de 2017 Twitter Faceboock

SANTÉ DES FEMMES
Un documentaire choc : tabou sur les dangers des tampons
Cléo Rivierre

Diffusé mardi 25 avril sur France 5, un documentaire-enquête réalisé par Audrey Gloaguen nous alerte sur la dangerosité des tampons hygiéniques. Celle-ci est largement sous-estimée, pour ne pas dire ignorée et même volontairement masquée par les fabricants de protections hygiéniques.

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Le documentaire « Tampon, notre ennemi intime » d’Audrey Gloaguen s’ouvre sur deux témoignages de jeunes filles ayant subi un Syndrome du Choc Toxique (SCT) causé par leurs tampons hygiéniques. Ce syndrome est encore trop méconnu par les médecins et, par conséquent, il est difficilement diagnostiqué. D’ailleurs, 20% des femmes ayant eu un SCT sont mal diagnostiquées : on croit à une infection sexuellement transmissible et elles continuent donc à porter des tampons. Outre l’infection généralisée qui caractérise ce choc toxique et qui peut affecter tous les organes donc potentiellement entraîner la mort, le SCT a eu des conséquences graves pour les deux jeunes femmes qui témoignent dans le documentaire : problèmes cardiaques, stérilité...

Suite à un SCT, la mannequin Lauren Wasser avait été amputée d’une jambe. Elle se bat désormais pour plus de recherches et de transparence sur la dangerosité des tampons. En effet, ce qui est au cœur du problème, c’est la composition des protections hygiéniques, sur laquelle les fabricants restent très flous. Or, nous savons que les tampons contiennent un nombre important de toxines, si important que Audrey Gloaguen estime dans son documentaire qu’il est impossible de toutes les lister. Elle qualifie les tampons de « poubelles chimiques ».

Parmi les composants dangereux, le documentaire cite les fibres synthétiques. Celles-ci sont à l’origine d’une vague de SCT aux États-Unis dans les années 1970, quand la compagnie Procter and Gamble commercialise un nouveau modèle de tampon, le « Rely ». Ceux-ci sont plus absorbants que les tampons classiques car ils sont en fibres synthétiques et non en coton. Après un long combat contre l’entreprise, les victimes et leurs avocats réussissent à obtenir un dédommagement de la part de Procter and Gamble. Cependant, selon Audrey Gloaguen, les fibres synthétiques sont toujours utilisées dans les tampons, et leur composition exacte n’est toujours pas affichée.

De nombreux autres composants problématiques sont présents dans les tampons : la dioxine, un cancérigène et l’un des produits chimiques les plus dangereux au monde ; le chlore, utilisé pour blanchir la cellulose qui sert à fabriquer les tampons ; mais aussi des perturbateurs endocriniens, dont des phtalates. Les phtalates sont interdits dans les produits en Europe, sauf autorisation spéciale. Ils affectent la fertilité et sont soupçonnés d’être cancérigènes. Le documentaire évoque des études qui montreraient le lien entre l’endométriose (maladie qui entraîne des douleurs extrêmes et des problèmes d’infertilité) et le port de tampons.

Ce qui choque dans cette enquête, ce n’est pas seulement la dangerosité des tampons. C’est surtout l’opacité dont font preuve les industriels qui les commercialisent. Audrey Gloaguen explique même qu’ils se servent du tabou autour des règles féminines pour garder le mystère sur la composition des tampons. Comme le souligne la députée européenne Michèle Rivasi, les industriels n’ont aucune obligation de révéler la composition des tampons, et aucune loi particulière n’encadre la fabrication. En 1999, la Commission Européenne crée une « Charte de Bonne Conduite » pour la fabrication de tampons... en collaboration avec les industriels ! On laisse donc les fabricants de tampons s’auto-contrôler, comme si l’on pouvait faire confiance à une entreprise pour faire passer notre santé avant ses bénéfices.

Des protections hygiéniques trop chères (on pense à la « taxe tampon »), qui mettent notre santé voire notre vie en danger, et peu d’informations sur les alternatives comme la coupe menstruelle... Pour les femmes, c’est la double peine, tandis que les pouvoirs publics, en ne faisant rien, protègent ces entreprises et leurs profits !

 
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