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La Izquierda Diario
25 de mai de 2017 Twitter Faceboock

Légalisation !
Cannabis. La police va pouvoir dresser des contraventions aux consommateurs
Anna Ky

Gérard Collomb, récemment nommé ministre de l’Intérieur, a déclaré vouloir donner très rapidement aux forces de répression la possibilité de dresser des PV pour sanctionner l’usage de drogues.

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Gérard Collomb – qui avait déclaré faire de la lutte contre « l’incivilité » et « l’insécurité » sa priorité – a décrété vouloir appliquer « dans les trois-quatre mois » le point de programme d’Emmanuel Macron qui consiste à pénaliser l’usage de drogues par une contravention. A l’heure actuelle, c’est la loi de 1970 qui régit l’usage du cannabis, permettant de pénaliser les usagers d’une peine d’un an de prison et 3750 euros d’amande – bien que dans les faits, l’emprisonnement soit rarement appliqué. A première vue, la mesure devrait donc diminuer la lourdeur des peines, car il ne s’agirait plus que d’une contravention.

Plus encore, pour l’UNSA-Police, qui se félicite de cette mesure, cette résolution va dans le sens d’une dépénalisation – comprendre un allègement des procédures pénales : « les procédures habituelles concernant les usagers se révélaient jusqu’à présent trop lourdes, au vu des sanctions pénales, et trop chronophages pour les services de police, […] sans avoir jamais démontré la moindre efficacité en matière de lutte contre les trafics ».

Mais cette mesure, que Gérard Collomb aimerait voir appliquer le plus rapidement possible, est à mille lieues d’un assouplissement des sanctions. En permettant à n’importe quel membre des forces de répression de dresser une contravention aux consommateurs de drogues, il y a fort à parier que la traque va s’intensifier dans les quartiers populaires contre les jeunes, les non-blancs et les plus précaires. Car la lutte contre le trafic de drogue est avant tout un prétexte à l’intensification de la répression. Les mesures prises à Saint-Ouen (93) à la fin de l’année 2015 en sont un exemple édifiant : avec 40 CRS détachés pour « sécuriser » les quartiers de la ville, sur 881 interpellations en lien avec une infraction à la législation aux stupéfiants, 732 étaient de simples acheteurs. Sous couvert de lutte contre le trafic, les premières victimes sont toujours les habitants des quartiers populaires, les petits revendeurs, les guetteurs et la jeunesse dans son ensemble.

Bien loin de réduire le trafic de drogue, la pénalisation de l’usage et de la vente de stupéfiants ne fait que les légitimer, les intensifier et augmenter la violence qui leur est liée, en s’attaquant en premier lieu à celles et ceux qui en sont déjà victimes. C’est également un moyen pour l’État de s’immiscer dans la vie de chacun, de stigmatiser celles et ceux qui ressentent le besoin – légitime – de s’évader par ce moyen du système inégalitaire et violent qui est le nôtre. Sans même parler de ses vertus médicinales, dont il n’y a aucune raison valable de priver des milliers de souffrants. Nous somme près de 20 millions à avoir déjà consommé du cannabis, et environ 700 000 personnes en prennent quotidiennement. Pour mettre fin à l’hypocrisie qui règne autour de ce sujet et aux trafics qui sont un véritable fléau pour les habitants des quartiers, la seule solution, c’est la légalisation !

 
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