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La Izquierda Diario
8 de juin de 2017 Twitter Faceboock

USA. Grand oral de James Comey au Sénat
L’ex-patron du FBI maintient ses accusations contre Trump
Julian Vadis

C’était l’événement politique de ce jeudi 8 juin : l’ex-directeur du FBI, James Comey, limogé par Donald Trump, a maintenu ses accusations de collusion entre le président américain et la Russie devant le Sénat. Le scénario d’une destitution du président américain est donc toujours ouvert.

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Comey charge Trump et n’en démord pas

James Comey, ex-directeur du FBI limogé par Donald Trump, a été entendu par le Sénat ce jeudi 8 juin. Un grand oral qui a tenu les Etats-Unis, et bien plus largement, le monde entier, en haleine. En effet, les accusations de Comey entrent dans une procédure judiciaire devant statuer, ou non, sur la véracité des accusations d’ingérences de la Russie dans les élections américaines et du rôle du président fraichement élu. Si tel est le cas s’ouvrirait alors l’exceptionnelle et très longue procédure de destitution à l’encontre de Donald Trump.

Mon bon sens me disait qu’il voulait quelque chose en échange de m’accorder ma demande de rester à mon poste

Pour Comey, il n’y a pas de doute. En échange d’un maintien à son poste de directeur du FBI, Donald Trump lui aurait explicitement demandé « de lâcher Flynn », ex conseiller à la sécurité nationale et visé par une enquête du FBI pour n’avoir pas tout révélé de ses discussions avec l’ambassadeur russe à Washington. « J’espère que vous pourrez trouver une façon d’abandonner cela » aurait alors annoncé Donald Trump à James Comey. L’ex-directeur du FBI n’a eu de cesse, lors de son audition, de défendre l’institution FBI, de répéter sa sidération face aux demandes du président et de sa suspicion sur l’honnêteté de Donald Trump, affirmant avoir très vite pris le soin de noter le détail de chacun de ses entretiens dans le bureau ovale. Une « habitude » très vite acquise, puisque Comey a révélé n’avoir jamais usé de tel procédé avec Barack Obama.

Donald Trump riposte

Bien sûr, Donald Trump et son entourage n’ont de cesse, depuis le renvoi de Comey, de tirer à boulets rouges sur l’ex-directeur du FBI. Un combat à tirs croisés, cependant, au cours duquel le président américain a brandi la menace de la diffusion d’enregistrement des conversations entre les deux hommes sur twitter – qui ne risque pas de se terminer. James Comey a par ailleurs répondu à ce tweet lors de son oral : « J’ai choisi mes mots avec soin. J’ai vu le tweet sur les enregistrements. J’espère bien qu’il y a des enregistrements ».

Nous allons nous battre et gagner

Lors d’une allocution devant un rassemblement de chrétiens évangéliques, Donald Trump s’est contenté de rassurer sa base, laissant le gros de la besogne à ses soutiens les plus proches. Son avocat a ainsi déclaré que « sur le fond comme sur la forme, le président n’a jamais dit à M. Comey ‘J’ai besoin de loyauté, je m’attends à de la loyaut’ » tandis que Sarah Huckabee Sanders a « affirmé avec certitude que le président n’est pas un menteur » Autant dire que les couteaux sont de sortie, et que les lames sont aiguisées.

Dilemme pour les classes dominantes ?

On le sait, si Donald Trump n’est en aucun cas un danger majeur pour les classes dominantes états-uniennes, ces dernières ne sont pas unanimement rangées derrière lui. Si le grand patronat des industries chimiques et des énergies fossiles sont des soutiens affichés, la politique de rupture de Donald Trump effraie de large frange de la bourgeoisie américaine.

Toutefois, il y a pas, pour l’heure, un profond dilemme qui divise les franges hostiles à Trump. D’un côté, les jusqu’au-boutistes clairement favorables à une destitution de Donald Trump et de l’autre, des franges plus frileuses, et ce principalement pour deux raisons. D’une part, par crainte d’une radicalisation de la base sociale sur laquelle Donald Trump a été élu et (surtout), d’autre part, la crainte d’une trop forte instabilité politique et économique qu’un tel procédé exceptionnel soit employé. Bien entendu, l’ensemble de la situation est sous-tendue par un climat qui rappelle celui de la guerre froide et qui, pour le coup, dérange l’ensemble des fractions de la classe dominante. Les vieux reflexes ont la vie dure : si toute ingérence étrangère dérangerait les élites états-uniennes, le fait qu’il s’agisse d’une ingérence russe est un facteur on ne peut plus aggravant.

Quoi qu’il en soit, le début de mandat de Donald Trump est tout sauf un long fleuve tranquille. Après avoir montré les muscles sur le dossier de la COP 21 et sur le terrain militaire pour se donner un peu d’air, revoici venu le temps de l’instabilité. Les remous sont déjà considérables pour les Etats-Unis. Reste à savoir quel sera le vainqueur du bras de fer.

 
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