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La Izquierda Diario
30 de juin de 2017 Twitter Faceboock

Austérité
Macron gèle déjà le point d’indice des fonctionnaires
Georges Camac

Aucune revalorisation salariale pour les fonctionnaires jusqu’en 2018 : moins de deux mois après son entrée en fonction, le gouvernement commence fort. Une première cure d’austérité qui en annonce d’autres. Pour cela, Edouard Philippe a un prétexte tout trouvé : les déficits laissés par son prédécesseur.

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Après avoir officiellement signé la mort du code du Travail, le gouvernement démarre un second front de combat contre la fonction publique. Première mesure, le gouvernement vient d’annoncer le gel du point d’indice. En conséquence, les 5,5 millions d’agents des fonctions publiques d’État verront leur salaire relatif diminuer, car leur salaire ne va plus augmenter alors que les prix vont continuer de gonfler. Par ailleurs, Emmanuel Macron a aussi promis pendant la campagne présidentielle de rétablir le jour de carence (non-paiement du premier jour d’arrêt-maladie) et de supprimer 120.000 postes de fonctionnaires de 2017 à 2022.

Une cure d’austérité qui risque fortement de s’accentuer davantage dans les semaines à venir et pour laquelle le gouvernement a déjà trouvé un prétexte : les déficits laissés par François Hollande. En cause, un trou de 8 milliards dans le budget de l’Etat que le précédent gouvernement avait soigneusement maquillé. Sauf que la ficelle ne trompe personne.

Le nouveau gouvernement avait toutes les raisons d’être au courant de cette soi-disant « surprise ». Lors du vote du budget en 2017, de nombreux députés d’opposition avaient dénoncé un budget fantaisiste qui avait pour but de faire croire au respect de la règle des 3% de déficit. Et même bien avant, dès septembre 2016, le Haut Conseil des finances publiques taxait d’« improbables » les projections que retenait alors le gouvernement, c’est à dire un retour du déficit à 2,7% en 2017, et pointait « les risques pesant sur les dépenses », jugés « plus importants en 2017 que pour les années précédentes ».

Mais c’est sans compter sur le Conseil constitutionnel qui, en examinant le budget voté par le Parlement fin 2016, avait rendu une décision d’une sévérité inédite pour le gouvernement : « les hypothèses retenues pour 2016 et 2017 peuvent être regardées comme optimistes, particulièrement en ce qui concerne le déficit pour 2017 ». D’autant plus que – faut-il le rappeler – le nouveau président était ministre de l’Economie à l’époque. Ces « révélations » illustrent une fois de plus comme les gouvernements successifs manipulent l’argent public de manière opaque, pendant que les conflits d’intérêts et les détournements d’argent publiques sont légions en témoignent les affaires qui se succèdent de Fillon à Ferrand.

Prise de manière unilatérale, la décision a fait réagir les directions syndicales dont l’attitude a été au mieux très timorée par rapport aux attaques du gouvernement. Et ce même jusqu’à la CFDT, d’habitude encline à accepter toutes les contre-réformes, qui a dénoncé « une annonce choquante ! ». La CGT, quant à elle, appelle l’ensemble des fonctionnaires à rejoindre la date de mobilisation du 12 septembre appelée contre la casse du code du travail.

Les prétextes du gouvernement ne dupent personne. Les attaques généralisées contre le monde du travail, public comme privé, sont prévues depuis bien longtemps, et il y a fort à parier que seule une petite partie a été dévoilée jusqu’à maintenant. Macron a décidé de nous attaquer tous ensemble, c’est donc bien « Tous ensemble » qu’il faudra lui répondre.

 
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