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La Izquierda Diario
5 de juillet de 2017 Twitter Faceboock

Lancement d’un missile nord-coréen
La Corée du Sud et les USA répondent en lançant des missiles
Sadek Basnacki

Séoul et Washington ont répliqué mercredi au lancement historique d’un missile intercontinental nord coréen par plusieurs tirs de missiles simulant une attaque contre Pyongyang.

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Crédit photo : Photonews

La situation vient de changer dans la péninsule coréenne avec ce succès de la Corée du nord qui vient de franchir un cap important dans le développement d’un arsenal capable de frapper le sol états-unien avec un engin nucléaire. Dans ce contexte de fortes tensions, à toute victoire correspond aussi une défaite. En l’occurrence, Trump est le grand perdant. Il avait promis en janvier dernier que « cela n’arriverait pas » mais force est de constater qu’en juillet de la même année les nord coréens peuvent atteindre l’Alaska et sans doute Hawaï. La maison blanche est obligée de revoir sa politique envers Pyongyang pour ne pas perdre la face.

La première réaction a été guerrière. Moins de 24 heures après l’essai nord coréen qui a été largement condamné par la communauté internationale, les forces sud-coréennes et américaines ont tiré de la péninsule plusieurs missiles de courte portée qui se sont abattus en mer du Japon. L’état-major interarmées sud-coréen expliquait que cet exercice avait « montré la capacité d’une frappe de précision contre le quartier général de l’ennemi en cas d’urgence ». Le président sud coréen, Moon Jae-In a justifié cette décision en expliquant que « la sérieuse provocation de la Corée du Nord nécessitait que nous réagissions avec davantage qu’un communiqué ».
Les USA qui sont tenus par une étroite alliance militaire depuis plus de 60 ans et qui ont 28 000 hommes stationnés sur place y sont aussi allés de leurs déclarations menaçantes. Le général américain Vincent Brooks, commandant des forces américaines en Corée du Sud a déclaré : « la retenue, qui est un choix, est ce qui sépare l’armistice de la guerre » et que « comme le montrent ces tirs de missiles à munitions réelles de l’Alliance, nous sommes en mesure de modifier notre choix quand l’ordonnent les dirigeants nationaux de l’Alliance ». Le message se veut clair, les USA et la Corée du Sud sont prêts à toute éventualité. Pourtant ce n’est pas si simple. Bien que le tir nord coréen représente une avancée, la donne ne change que très légèrement et l’équilibre des forces n’est pas complètement rebattu. La Corée du nord ne menace réellement que la Corée du Sud et dans une moindre mesure le Japon. Une guerre des Etats Unis contre la Corée du Nord signifierait en l’état une guerre contre la Chine, ce qui n’est pas envisageable bien que les tensions sino-américaines soient grandes. Pyongyang se sert de cet équilibre pour exister diplomatiquement, ce qui ne laissent pas d’autre choix aux Etats Unis, au Japon et surtout à la Corée du Sud qui traverse une crise politique profonde que de répondre sur le terrain des gesticulations militaires, qui ne sont néanmoins pas du goût de la Chine qui cherche à étendre son influence au sud en mer de Chine méridionale.

La réponse militaire a précédé une offensive diplomatique états-unienne. Donald Trump a demandé à Pékin, principal soutien international de Pyongyang, de « mettre fin à cette absurdité une bonne fois pour toutes ». Le gouvernement de la Maison blanche s’en prend directement à la Chine et à la Russie qui comptent parmi les principaux partenaires économiques de la Corée du Nord assurant notamment l’approvisionnent en pétrole. Alors Nikki Haley, représentante des USA à l’ONU, a expliqué que son pays ne regardait « pas exclusivement la Corée du Nord. Nous regarderons tous les pays qui choisissent de faire des affaires avec ce régime hors-la-loi ». « Si nous sommes unis, la communauté internationale peut couper les sources majeures de financement du régime nord-coréen. Nous pouvons réduire les flux de pétrole vers leur armée et leur programme d’armement. Nous pouvons augmenter les restrictions maritimes et aériennes. Nous pouvons demander aux hauts responsables du régime de rendre des comptes ». Nikki Haley a déclaré avoir parlé avec le président américain Donald Trump dans la journée au sujet de sanctions commerciales visant des pays qui continuent à commercer avec la Corée du Nord. « Les Etats-Unis sont prêts à utiliser toute la panoplie de leurs moyens pour se défendre et défendre leurs alliés. Nos importantes forces militaires constituent l’un de ces moyens. Nous les utiliserons si nous sommes obligés. Mais nous préférons ne pas devoir aller dans cette direction ». C‘est dans cette optique que les Etats-Unis, soutenus par la France, vont déposer à l’ONU un projet de résolution instaurant de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord. La France a elle aussi plaidé pour « un durcissement et un renforcement des sanctions » contre le régime communiste, selon son ambassadeur à l’ONU, François Delattre
La Chine et la Russie ont tous les deux condamnés le tir nord-coréen. Mardi, le président chinois Xi Jinping se trouvait à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine, la Russie et la Chine ont appelé à un double « moratoire » afin d’apaiser les tensions dans la région. Pyongyang arrêterait ses tests nucléaires et balistiques et Washington renoncerait à organiser des manœuvres militaires à grande échelle aux côtés de son allié sud-coréen, chose demandé depuis toujours par la Corée du nord. La solution militaire ne semble pas privilégiée par Trump même si celui-ci montre les muscles et joue à un jeu dangereux et imprévisible. Pour autant la tension n’est pas prêt de retomber parce que les deux pays ont intérêt à maintenir l’apparence d’une montée des menaces. La Corée du Nord pour se maintenir politiquement et les Etats-Unis pour justifier l’augmentation du budget de l’armée et renforcer leur présence dans cette zone stratégique majeure, terrain de développement de l’impérialisme chinois. Dans cette période de perte d’hégémonie états-unienne, la situation se tend de plus en plus avec la Russie et la Chine, notamment vis à vis de la Syrie et de la Corée et pourrait faire basculer à tout moment ces régions dans des conflits beaucoup plus ouverts.

 
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