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La Izquierda Diario
12 de juillet de 2017 Twitter Faceboock

Aucune usine ne doit fermer ! Aucune famille à la rue !
Argentine. Les ouvriers de Pepsico en lutte contre les licenciements
Elise Duvel

Suite au lock-out patronal de la multinationale Pepsico, les ouvriers ont décidé d’occuper l’usine et sont aujourd’hui menacés d’expulsion. Les travailleurs sont entourés d’une énorme solidarité nationale et internationale.

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Cela fait trois semaines que les travailleurs de Pepsico, au nord de Buenos Aires, ont découvert un matin une lettre sur la porte de l’usine notifiant la fermeture de l’usine, actant ainsi 600 licenciements et poussant 600 familles à la rue. Les travailleurs et travailleuses n’entendent pas se laisser faire. Aussitôt la nouvelle connue, ils se sont réunis en Assemblée générale et ont décidé d’occuper leur usine tout en dénonçant l’illégalité d’une telle fermeture. En effet, la fermeture abrupte de l’usine entraînant le licenciement de 600 travailleurs sans qu’ils puissent se battre contre le plan de licenciements est un délit pénal. C’est le 20 juin que les patrons de Pepsico ont commis ce délit pénal. Les travailleurs ont donc saisi la justice. La bataille engagée pour faire plier la direction est très dure, avec une répression féroce de la part du gouvernement, de la justice et des patrons de la multinationale américaine.

Les travailleurs ont très vite reçu un véritable soutien d’organisations politiques et syndicales combatives. Une journée nationale de lutte contre la fermeture de Pepsico et les licenciements a été organisée début juillet. Les travailleurs reçoivent également des messages de soutien internationalistes. Cette solidarité leur donne du courage pour se battre.

Cette semaine, le juge chargé du dossier prétend instruire le procès tout en disant ne pas offrir les garanties qu’il n’y aurait pas d’expulsion des travailleurs de l’usine. Une décision lourde de sens, car elle justifie « l’occupation illégale » des travailleurs et l’intervention des forces de répression comme le désire le gouvernement. Depuis, la police a multiplié sa présence aux abords de l’usine et un hélicoptère ne cesse de tourner. Quelques minutes après que les travailleurs ont averti de la crainte d’une expulsion brutale, les premières délégations syndicales et organisations politiques solidaires sont venus en soutien. Les Pepsico, forts de cette solidarité, ont annoncé qu’ils étaient déterminés à rester dans l’usine en défense de leurs postes de travail et rétablir leurs droits.

Les témoignages des travailleurs et travailleuses de la multinationale ont un écho dans tout le pays. Dans les journaux nationaux, les travailleuses, qui ont pour beaucoup 20 ans d’expérience dans l’usine racontent leur situation : « Nous ne voulons qu’ils viennent nous déloger à coups de matraques et d’armes. Comment pouvons-nous éduquer nos enfants ? Tous ce qu’on veut, c’est travailler ». Ainsi, elles dénoncent toute tentative d’expulsion violente et réaffirment leur décision de défendre à tout prix leurs postes de travail. Ils ajoutent que « leur idée est de résister à cet ordre d’expulsion du gouvernement, complètement illégal, car l’entreprise est elle-même dans l’illégalité depuis le lock-out offensif ». Les travailleurs insistent sur la responsabilité du gouvernement mais aussi de la justice à deux vitesses qui ne fait rien contre les patrons de l’usine.

Pour l’heure, les travailleurs ont décidé de continuer l’occupation jusqu’au bout, de poursuivre leur combat contre la fermeture de l’usine mais aussi d’étendre le mouvement en convergeant avec toutes les entreprises menacées de licenciements. Ils peuvent compter sur la solidarité nationale et internationale qui ne cesse de se renforcer.

 
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