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La Izquierda Diario
20 de juillet de 2017 Twitter Faceboock

États-Unis
Ingérences russes. Trump attaque son ministre de la justice avec virulence
Frédéric Apoyo

Dans une interview accordée au New York Times, Donald Trump a porté une attaque violente contre Jeff Sessions, son propre ministre de la justice. La cause du courroux ? Jess Sessions s’est récusé dans le cadre de l’enquête des ingérences russes.

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Il répondait à des questions simples et ses réponses auraient dû être simples, mais elles ne l’étaient pas.

L’attaque a été si inattendue et violente que les journalistes du New York Times ont interrompu Donald Trump pour s’assurer que ses commentaires étaient publiables. « Vous pouvez l’écrire » a rétorqué le président américain, désireux de poursuivre sa charge contre Jeff Sessions, son propre ministre de la Justice.
En mars, ce dernier a en effet reconnu devant les sénateurs ne pas avoir révélé sa rencontre avec un ambassadeur de Russie au cours de la campagne présidentielle états-unienne. Et à la demande de sénateurs républicains, il s’est déclaré incompétent concernant les investigations dans l’affaire des ingérences russes, une affaire qui colle à Donald Trump depuis le début de son mandat.

« Sessions n’aurait jamais dû se récuser , et s’il voulait se récuser, il aurait dû m’en parler avant d’accepter le poste et j’aurais pris quelqu’un d’autre […] Jeff Sessions a accepté le job, a pris ses fonctions et s’est récusé avec franchise. Je pense que c’est vraiment injuste pour un président [...] Comment faites-vous pour accepter un poste et vous récuser ensuite ? S’il voulait se récuser avant de prendre le poste, je lui aurais dit ’Merci Jeff, mais je ne vais pas te prendre’. C’est extrêmement injuste - et le mot est faible - pour le président » a ainsi déclaré Donald Trump dans le New York Times.

Cette déclaration sans ambiguïté concerne l’une des personnalités centrales du gouvernement Trump. C’est bel et bien le manque de soutien de Jeff Sessions qui passe mal auprès du président américain, qui voit l’affaire des ingérences russes plomber de plus en plus son mandat, et alors qu’une première résolution a été déposée mi-juillet pour le destituer.

De plus, le très récent revers essuyé par Donald Trump quant à son projet de refonte du système de santé n’arrange évidemment pas les choses. Son incapacité à imposer ses réformes les plus emblématiques prive le président américain de répit, sans compter que la situation à échelle internationale, avec un éloignement significatif de l’Europe et en particulier de l’Allemagne, ne fait que rendre on ne peut plus instable la position de Trump. Ce dernier à donc décider de montrer les muscles, en taclant très sévèrement l’un de ses collaborateurs.

Sauf que Jeff Sessions n’entend pas se laisser pousser vers la sortie aussi facilement. Son geste n’aura certainement pas fait que des déçus en interne aux Républicains, qui ont fait étalage de l’ampleur de leur division sur l’épisode du « Trumpcare », et pourrait donc disposer de quelques appuis.

J’ai l’honneur de servir en tant que ministre de la Justice. C’est un honneur qui dépasse ce que j’aurais jamais pu imaginer […] Je prévois de continuer à le faire pour aussi longtemps que ce sera approprié

Jeff Sessions, en réponse à Trump lors d’une conférence de presse

Le scénario d’une démission du ministre de la justice semble donc à exclure. Dès lors, quelles seront les suites de cette passe d’arme ? En effet, il est peu probable que Donald Trump n’en reste qu’à la tirade, et il tentera à minima de pousser Sessions à la démission. Prendra-t-il le risque, le cas échéant, de remercier purement et simplement son ministre, et d’approfondir son instabilité ? Réponse dans les prochains jours.

 
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