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La Izquierda Diario
27 de juillet de 2017 Twitter Faceboock

Irréprochables ?
L’Assemblée vote la fin des emplois familiaux pour les parlementaires
Notti Ness

Dans le cadre de la loi pour la moralisation de la vie publique, l’assemblée nationale a voté ce jeudi l’interdiction des emplois familiaux pour les ministres, parlementaires et élus locaux. Un vote qui vise plus à faire l’illusion qu’à changer réellement les pratiques parlementaires.

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C’est à main levée que l’Assemblée nationale a voté successivement pour l’interdiction des emplois familiaux pour les ministres, les parlementaires et les élus locaux dans le cadre du projet de loi pour la « confiance dans la vie publique ». Cette mesure, qui figurait dans le programme du candidat Macron, fait référence aux affaires Fillon et Le Roux, soupçonnés d’avoir respectivement employé comme attachées parlementaires leur femme et leurs filles. Le PenelopeGate avait d’ailleurs marqué un tournant décisif dans la campagne présidentielle de François Fillon qui avait échoué dès le premier tour des élections. C’est pour répondre à la gronde générée par ces affaires que le gouvernement, à l’initiative de son futur ex-garde des sceaux, avait lancé un projet de loi pour moraliser la vie publique. Trois démissions plus tard, dont celle de son instigateur, François Bayrou, la loi est toujours d’actualité au gouvernement qui espère sans doute ainsi faire oublier les affaires qui ont entaché ses premières semaines en exercice.

Faire oublier certes, mais pas non plus au prix d’abandonner tous ses privilèges. Ainsi, les députés ont récemment refusé de supprimer les indemnités représentatives de frais de mandat (IRFM), argent avec lequel certains députés ne se refusent rien, s’octroyant notamment des voyages, des télés et même des bien immobiliers, comme Jean-Jacques Urvoas, qui s’est offert un logement de 130m2 à Quimper grâce à ces IRFM. Dur de s’imaginer dire au revoir à de tels avantages. Mais parce qu’il faut bien maintenir l’illusion, les députés ont voté cette semaine pour l’interdiction des emplois familiaux. Cette interdiction ne concerne pas tous les membres de la famille cependant, mais uniquement la famille « proche » (conjoint, enfants, enfant du conjoint, parents). Pour les autres membres, ou anciens membres de la famille, l’emploi sera autorisé à condition d’être déclaré. Ce sont actuellement une centaine de parlementaires qui sont directement concernés par cette mesure et ces derniers n’ont pas hésité à exprimer leur consternation. Ainsi, François-Michel Lambert, ex-écologiste devenu LREM comptant sa femme dans ses collaborateurs, a dit regretter mercredi une réforme « sous la pression des médias et de fantasmes sur la probité des élus ».

Si cette mesure tente timidement de réguler le népotisme, elle reste très en deçà de l’image de transparence que revendique le gouvernement. Elle n’émet par exemple pas l’hypothèse d’un contrôle de l’effectivité du travail comme le souligne Olivier Dussopt, élu de Nouvelle Gauche. Ainsi, il sera toujours possible d’employer des proches pour un travail jamais effectué. De plus, comme l’a montré l’affaire Bayrou, le recours aux emplois fictifs ne sert pas qu’à faussement rémunérer des membres de sa famille mais aussi à employer des personnes sur d’autres tâches que celles d’employés parlementaires. Autant de brèches dans lesquelles de nombreux parlementaires n’hésiteront pas, à coup sûr, à s’engouffrer.

Crédits photos : Assemblée Nationale

 
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