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La Izquierda Diario
31 de juillet de 2017 Twitter Faceboock

Tensions USA-Russie
Poutine annonce le renvoi de 755 diplomates américains
Sadek Basnacki

Suite à l’adoption par le Congrès américain de nouvelles sanctions contre Moscou, Vladimir Poutine a décidé de renvoyer une grande partie du corps diplomatique états-uniens. Washington a promis une réponse.

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Ce week-end, Poutine a fait une démonstration de force avec plusieurs parades de la marine russe allant de la mer Baltique à la Méditerranée. En même temps que cette démonstration militaire, le Kremlin durcit le ton sur le volet diplomatique face aux États-Unis. « Plus d’un millier d’employés –diplomates et techniciens– ont travaillé et travaillent toujours en Russie : 755 d’entre eux devront cesser leurs activités  » a déclaré Vladimir Poutine ce 30 juillet. Cela représente près des deux tiers du corps diplomatique américain déployé en Russie.

Cette déclaration fait suite à la décision annoncée vendredi par le ministère russe des Affaires étrangères qui vise à réduire à 455 le nombre de personnes travaillant dans l’ambassade et les consulats états-uniens sur le sol russe, ce qui a pour but de ramener le personnel des représentations diplomatiques américaines au même niveau que celui du personnel des représentations russes aux États-Unis. Selon la presse russe, ainsi, la « parité diplomatique est rétablie ».

Poutine a également suspendu l’utilisation par l’ambassade des États-Unis d’une résidence en périphérie de la capitale russe et d’entrepôts qui étaient mis à leurs dispositions. Le président russe affirme agir en riposte à de nouvelle sanctions américaines après l’adoption d’un texte par le Sénat, à la quasi-unanimité (98 contre deux). Ce projet de loi est aussi critiqué dans l’Union européenne, car il affecterait les entreprises européennes, et à long terme ses approvisionnements en gaz russe. Le texte, qui sanctionne aussi l’Iran et la Corée du Nord, vise à punir Moscou pour sa soit disant ingérence dans la dernière élection présidentielle états-unienne. Il l’avait annoncé jeudi, le président russe a assuré que son pays répondrait à l’ « insolence » des États-Unis :

« J’ai pensé qu’il fallait montrer que nous aussi, nous n’allions rien laisser sans riposte », après cette « mesure prise par la partie américaine sans aucun fondement »

Poutine va plus loin en menaçant que si les « tentatives de pression sur la Russie » venaient à augmenter, « nous [pourrions] examiner d’autres variantes de ripostes. Mais j’espère qu’on n’aura pas à le faire ». Pour l’instant, les représentants états-uniens ont choisi de surenchérir. Le département d’État américain a déclaré que « c’est un acte regrettable et injustifié » et qu’ils évaluaient « l’impact d’une telle limitation et la manière dont [ils allaient] y répondre ». Le ministère des affaires étrangères russe a estimé que ces sanctions étaient contraires au droit international et confirmaient « l’extrême agressivité des États-Unis dans les affaires internationales », avant de prévenir que Moscou répliquerait en cas de nouvelle expulsion de diplomates russes par les États-Unis comme Obama avait fait le 1er janvier 2017.

Sur le dossier des sanctions, le dernier mot revient à Trump. Il a désormais le choix de le signer ou de le bloquer. Vendredi, la Maison-Blanche a annoncé que le président le validerait, lui donnant ainsi force de loi. Ainsi il acterait la continuation de la détérioration des relations entre les deux pays alors même qu’à l’issue de l’élection de Trump, on pouvait penser à un rapprochement avec la Russie de Poutine étant donné ses déclarations pendant sa campagne. Cette élection devait donner un nouveau souffle aux relations entre les deux pays. Après avoir enchaîné de multiples désillusions, notamment autour de la Syrie et de la Corée du Nord, Poutine semble aujourd’hui avoir définitivement enterré tout espoir d’établir des « relations nouvelles » : « nous avons attendu assez longtemps, en espérant que la situation changerait peut-être vers le mieux. Mais il semble que même si la situation change, ce ne sera pas pour bientôt, nous devons montrer que nous ne laisserons rien sans réponse ». Le vice-président américain Mike Pence a entamé en Estonie une tournée destinée à rassurer les trois pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), frontaliers de la Russie qui, depuis l’annexion de la Crimée par Poutine, ont peur de revoir les appétits de l’ours russe se réveiller. Il ira également au Monténégro et en Géorgie qui a bien connu l’ingérence de Poutine puisque celui-ci y a mené une guerre en 2008 qui a donné lieu à la création de deux états fantoches à la solde du Kremlin que sont l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie. Ces déplacements ne calmeront pas la tension entre les deux pays qui ne cesse de monter en pression.

 
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