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La Izquierda Diario
1er de août de 2017 Twitter Faceboock

Grandeur et démesure
Paris obtient les JO dont personne ne veut
Arthur Fontane

Jusqu’ici en compétition avec Los Angeles, cette dernière s’est retirée pour obtenir les JO de 2028, rendant la candidature de Paris gagnante. Cependant, les Jeux Olympique parisiens promettent déjà une montagne de dépenses, au moment où le gouvernement ne parle que de se serrer la ceinture.

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Los Angeles se retire, Paris 2024 aura bien lieu !

Deux villes étaient encore en compétition pour obtenir l’organisation des Jeux Olympiques en 2024 : la ville de Los Angeles et celle de Paris. Cependant, les deux villes ont tout fait pour obtenir l’organisation des jeux et ont donc trouvé un accord avec le CIO (Comité International Olympique) : Paris accueillera la compétition en 2024 et la ville américaine en 2028. Un accord exceptionnel qui perme au CIO de trouver deux villes, ce qu’il n’avait plus fait depuis 1921, accordant les JO 1924 à Paris et ceux de 1928 à Amsterdam. Le vote du CIO à Lima, le 13 septembre, censé désigné la ville organisatrice, ne devrait donc être qu’une formalité pour Emmanuel Macron et Anne Hidalgo, qui jubilent à l’idée de voir Paris accueillir les jeux, ce que la ville n’a plus en fait depuis 1924 (elle avait aussi accueilli la deuxième édition des jeux, en 1900, après les premières olympiades modernes en 1896 à Athènes). Paris, qui est aussi toujours en lice pour accueillir l’Exposition Universelle de 2025 est donc maintenant sur la route des chantiers pharamineux de l’événement, dont les dépassements de budget sont désormais inévitables à chaque édition.

Un projet pharamineux pour des dépassements budgétaires de plusieurs milliards d’euros

En effet, à chaque édition, les dépassements de budget défraient la chronique. En 2016, à Rio de Janeiro, ces dépassements, de près de 51% du budget initial, avaient même donné lieu à des manifestations des habitants excédés par les coûts qui avaient obligé la ville à couper d’autres budgets, à expulser des quartiers entier pour qu’au final de nombreuses installations soient aujourd’hui à l’abandon. Pour Paris 2024, les coûts, estimés au départ à 6,6 milliards d’euros, ne devraient pas échapper à la règle. Selon Alexandre Delaigue, professeur d’économie à l’université Lille 1, la moyenne des dépassements budgétaires des jeux est de 176%, ce qui porterait le budget des JO à 18 milliards d’euros. L’association « Non aux JO 2024 à Paris » précise les budgets qui dépasseront à coup sûr le budget initial : les coûts de sécurité n’ont pas été budgétisés (et risque d’être énormes, avec un risque terroriste qui ne va pas baisser d’ici là), et le coût de rénovation des stades non plus : deux postes de dépense clés qui vont plomber la ville de Paris et l’Etat.

Si le CIO estime les retombées à un peu de plus de 10 milliards d’euros, ces retombées prévisionnelles ont été systématiquement majorées. De plus, les organisateurs parlent aussi d’un afflux de tourisme qui n’est pas très probable. En effet, si Paris accueille près de 50 millions de visiteurs par an, il est peu probables que les JO en attirent plus : comme l’explique Alexandre Delaigue, si le public sera surement différent, de nombreux touristes peu intéressés par le sport changeront de destinations, équilibrant les visites sur Paris. Finalement, les bénéfices du CIO, et c’est surement l’une des plus grandes arnaques des jeux, ne seront pas imposés. Tout comme l’Euro 2016, dont les bénéfices n’étaient pas imposables, la vente des billets et autres rentrées directes seront libres d’impôts, allant directement dans les poches du CIO. Autant de raisons pour refuser la venue de jeux qui sont d’ores et déjà un poids mort dans le budget de la ville de Paris et de l’Etat, au moment même où le gouvernement demande aux populations les plus précaires de « se serrer la ceinture ». Quelle sera la prochaine subvention supprimée pour les JO ? Après la réduction des APL, et l’augmentation des prix des transports parisiens, on se demande quelle mesure fiscale fera peser le coût des jeux sur les épaules des populations.

Crédits photos : AFP

 
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