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La Izquierda Diario
7 de septembre de 2017 Twitter Faceboock

Madrid contre l’autodétermination
Catalogne. Pourquoi soutenir le droit au référendum, comment contrer Rajoy ?
Anna Ky

Alors que le Parlement catalan vient d’adopter une loi prévoyant un référendum d’autodétermination pour le 1er octobre, Mariano Rajoy (droite) et son gouvernement, au nom de l’État espagnol, met tout en œuvre pour empêcher qu’il ne se tienne. Dans ce contexte, alors que les forces politiques catalanistes sont attaquées par Madrid, seule une mobilisation populaire d’ampleur pourra imposer la tenue du référendum pour le droit à l’autodétermination, le 1er octobre.

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Ce mercredi 6 septembre, des débats houleux ont eu cours au Parlement catalan autour d’une loi encadrant la mise en place d’un référendum d’autodétermination pour le 1eroctobre. La coalition indépendantiste au pouvoir, Junts Pel Si (« Ensemble pour le oui »), soutenue par la CUP (gauche radicale), a entamé un bras de fer parlementaire avec le gouvernement central de l’État espagnol dirigé par Mariano Rajoy (droite) autour de cette question depuis de nombreux mois.

La loi prévoyant le référendum a donc finalement été adoptée en procédure d’urgence par 72 voix sur 130, après que les députés du Parti Socialiste Catalan (PSC), de Ciudadanos (centre, libéral) et du Parti populaire (PP, droite), ont quitté l’hémicycle en signe de protestation, au nom de la défense de l’unité de l’Etat espagnol et d’un régime issu de la « transition » qui n’a jamais rompu avec le centralisme franquiste. À la fin de la journée, le gouvernement catalan a ratifié le décret officiel convoquant au référendum. Carles Puigdemont, président de la Généralité de Catalogne, pro-référendum, a déclaré que « personne n’a l’autorité ni le pouvoir de confisquer notre droit à décider ». C’est sans compter Madrid.

Pourtant, cette loi votée par le Parlement catalan, et qui est censée avoir davantage de légitimité que le gouvernement central et la Cour constitutionnelle, vient d’être déclarer illégale par ces deux dernières institutions madrilènes

Le camp qui souhaite éviter le référendum dispose d’un arsenal important pour empêcher sa tenue ou l’invalider ; l’État espagnol peut en effet s’appuyer sur le pouvoir judiciaire, la police et l’armée. Et bien que Puigdemont se targue de posséder « plus de 6000 » urnes homologuées, à l’abri dans un consulat étranger, Rajoy ne cesse de répéter qu’ « il n’y aura pas d’urnes le 1er octobre » tandis que la vice-présidente du gouvernement de l’État espagnol, Soraya Saenz de Santamaria, dénonce un « coup de force ». Du côté de la gauche radicale, Izquierda Unida et Podemos se refusent bien entendu à appuyer la répression institutionnelle mais s’en tiennent à la légalité constitutionnelle, se gardant bien d’appuyer le droit de la Catalogne à l’autodétermination.

Alors que près de 90 % de la population catalane est favorable à la tenue d’un référendum, et ce depuis de nombreuses années, la situation actuelle montre non seulement que la réaction madrilène est prête à tout, mais également que pour que le référendum se tienne réellement, il faudrait une véritable mobilisation populaire, et pas simplement un vote au Parlement catalan.

C’est pourquoi, comme le rappelle depuis Barcelone Santiago Lupe, membre de la direction du Courant Révolutionnaire des Travailleur.se.s, l’enjeu serait d’impulser « une grande mobilisation sociale ». Il faut que « les syndicats appellent à la grève et convoquent des assemblées sur les lieux de travail, que la gauche indépendantiste de la CUP cesse de penser que la coalition au pouvoir en catalogne et Puigdemont iront jusqu’au bout du processus d’autodétermination, et qu’ils appellent à des mobilisations de rue ; il faut que les étudiants comment leur rentrée par des assemblées générales et des grèves en défense du 1er octobre. Il faut que dans le reste de l’État espagnol, les secteurs qui défendent le droit à l’autodétermination organisent des mobilisations de solidarité. Ce sont les seuls moyens de rendre le référendum possible et de contrer l’offensive annoncée par le gouvernement central ».

[Crédit photo : EDigital]

 
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