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La Izquierda Diario
11 de septembre de 2017 Twitter Faceboock

Les salariés ne lâchent rien
Reprise du travail à GM&S : « Si on n’a pas d’avancées, il n’y aura pas de reprise du tout »
Arthur Nicola

Il y a quelques jours, le tribunal de commerce de Poitiers annonçait la reprise partielle de GM&S, à la Souterraine, par GMD, le leader français de l’emboutissage. Ce « plan de sauvegarde de l’emploi » suppose cependant 156 licenciements, contre lesquels se battent toujours les employés.

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Crédits photos : © Mathieu Tijeras

Reprise du travail à la Souterraine ? C’est en tout cas ce que souhaiterait Alain Martineau, le patron de GMD, le leader français de l’emboutissage, qui vient de racheter une partie de l’entreprise creusoise, à la faveur d’un plan de licenciements qui devrait mettre 156 ouvriers à la porte. A l’occasion du Comité d’Entreprise, le patron de l’entreprise stéphanoise a annoncé vouloir que la production reprenne « sous huit jours », en précisant, pour les salariés qui n’aurait pas compris que le nouveau patron est de la même trempe que les précédents, qu’il y aurait « 120 postes, pas un de plus ! ». Le nouveau patron, qui est passé en coup de vent sur le site ce matin, n’a pas voulu répondre aux questions des salariés, précisant qu’une de ses priorités serait de faire sortir « les salariés qui sont malheureusement licenciés du site [pour] redémarrer l’activité ».

Une priorité qui n’est pas celle des salariés, qui se battent depuis plus de dix mois contre la casse de leur entreprise. En effet, le licenciement de 156 postes rendrait l’usine de la Creuse, qui était le deuxième employeur privé du département, incapable d’être réellement efficace. « Cela transformerait notre usine en un site de frappe, incapable de répondre aux appels d’offre ou de réparer ses machines ! s’énerve un syndiqué à la CGT. Ce qui va se passer, c’est que dans quelques années, les 120 qui doivent rester aujourd’hui seront aussi mis à la porte ». C’est pourquoi toute la journée, le site était encore occupé par les salariés, qui avaient décidé d’accueillir leur nouveau patron à leur manière : palettes et pneus enflammés, et beaucoup de détermination, avant un envahissement du conseil d’entreprise qui avait commencé à 14h50.

Franck Cariat, trésorier du syndicat CGT, explique la suite des opérations : « on va continuer de mettre la pression pour qu’il y ait des choses de faite du côté de l’Etat ou des constructeurs : ils ont les moyens de le faire. S’ils veulent une reprise sereine ce sera le minimum. Si on a pas d’avancée, il n’y aura pas de reprise du tout ! » D’ores et déjà, la longue bataille et le mépris du patronal a commencé à faire ses effets : ce matin, 77 salariés ont déclaré vouloir quitter l’entreprise dans le cadre du plan de licenciement, ainsi que 20 cadres, tous constatant que « l’usine n’a aucun avenir ». Au-delà de la reprise du plus de poste possible, c’est maintenant sur les indemnités supralégales de licenciements que les salariés se battent : beaucoup de salariés sont cinquantenaire et dans une région désertée par l’industrie, le licenciement signifiera un chômage longue durée jusqu’à la retraite.

C’est pourquoi les salariés ont prévu de nouvelles journées d’action, d’abord contre la loi travail, contre laquelle ils manifesteront enter la Souterraine et Guéret avec les salariés de la région, mais ensuite pour leurs propres revendications dès la fin de la semaine. Un combat qu’ils devront mener de manière d’autant plus déterminée que la préfecture et l’Etat commence à choisir la répression pour les faire taire : après le déblocage du site PSA Poissy la semaine dernière, les GM&S ont été accueilli par la BAC et les CRS samedi dernier, alors qu’ils étaient allé en famille à la préfecture de Limoges. Un comité d’accueil qui a beaucoup énervé les ouvriers : « cela nous a mis en colère, parce que si on vient avec les familles, ce n’est pas pour subir les violences policières » nous explique Franck, cependant conscient qu’il va falloir s’habituer à ces violences d’Etat : « avec l’annonce de reprise, cela va se tendre, vu la façon dont ils nous traitent : l’Etat et les constructeurs ne veulent rien lâcher. On a les moyens de maintenir le rapport de force ; le combat n’est pas perdu ! »

 
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