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La Izquierda Diario
14 de septembre de 2017 Twitter Faceboock

Sport business
JO de Paris 2024. Un « spectacle » au prix d’un gouffre financier
Philippe Müller

Les médias sont unanimes : la victoire de Paris comme ville hôte des JO 2024 est l’occasion d’une immense réjouissance. À grands renforts de chiffres, on nous explique que la grand-messe du sport business va créer des emplois, des flux touristiques, en un mot des bénéfices pour tout le monde. Une propagande aussi bien huilée que mensongère.

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Crédit photo : AP photo /Francois Mori

Le gouvernement inaugure donc un « budget JO » à hauteur de 7 milliards d’euros. Les entreprises privées sont sollicitées pour construire, en partenariat avec l’État, les infrastructures. Une affaire en or pour investir et conquérir de nouveaux marchés. Comme l’écrit Le Figaro, « l’émotion n’est pas feinte » mercredi soir, lors de l’annonce du choix du CIO. En effet, on voit mal pourquoi la bourgeoisie ne jubilerait pas à la perspective d’un tel rendez-vous des investisseurs et à l’idée des bénéfices qu’elle compte bien retirer de la mise en spectacle du sport international. Et ce alors que les coûts de rénovation d’infrastructures, post-JO, etc. seront quant à eux aux frais des finances publiques.

Des bénéfices matériels, d’abord, puisque le sport, ça rapporte, et plutôt bien. Le sport est un incroyable support financier, pour les promoteurs chargés de construire les stades et les infrastructures, pour les sponsors par l’achat des droits de diffusion télé, par les ventes des billets de stades et par l’augmentation des flux de voyageurs. Une très bonne mise donc pour les grandes multinationales qui ne manqueront pas de tenter de s’octroyer ce marché lucratif. Après la fête, il reste souvent des dettes nouvelles qui pèsent sur le budget public, et c’est la population qui paie.

À Athènes, les JO 2004 étaient tellement précieux pour les entreprises privées que le gouvernement n’avait pas hésité à maquiller les chiffres pour que sa candidature soit acceptée. Et la suite, on la connaît : des infrastructures délaissées immédiatement après les Jeux, une dette colossale, à quoi s’est rapidement ajoutée la crise de 2008 qui a achevé de plonger la population grecque dans la misère. Qu’on se rassure, les bourgeois, comme partout ailleurs, s’en sont sortis.
On se souvient aussi des Jeux de 2016 à Rio, deux ans après l’organisation du mondial de foot, et des foules qui avaient manifesté contre la tenue de l’événement, réclamant que l’argent public serve à les sortir de la misère plutôt qu’à financer des infrastructures sportives auxquelles la population n’a jamais accès, vu les prix d’entrée, et qui sont par la suite totalement délaissées.

L’obtention des JO par Paris est donc une aubaine pour l’investissement brutal et les bénéfices engendrés à court terme. Outre la vitrine publicitaire importante que représentent les Jeux, il s’agit avant tout d’un événement propice au transfert direct des fonds publics dans la poche des grandes multinationales, qui tireront profit, en amont et durant le déroulement de l’événement, de l’ensemble des recettes pour laisser par la suite les ruines à la charge des collectivités publiques et de l’État.

 
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