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La Izquierda Diario
22 de septembre de 2017 Twitter Faceboock

Emplois aidés
Des milliers d’enfants handicapés toujours privés d’école
Cléo Rivierre

Emmanuel Macron s’était engagé à ce que les enfants en situation de handicap puissent aller à l’école. Pourtant, en cette rentrée scolaire 2017, 3 500 enfants ne peuvent être scolarisés à cause du manque d’auxiliaires de vie scolaire.

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Pour suivre une scolarité dans de bonnes conditions, un grand nombre d’enfants en situation de handicap ont besoin d’une auxiliaire de vie scolaire (AVS). Ce métier consiste en un accompagnement des enfants dans les gestes de la vie quotidienne, mais aussi en une aide pour suivre les cours. Chaque année en France, de plus en plus d’enfants en situation de handicap sont scolarisés dans des écoles non spécialisées. Lors du débat du second tour, Macron s’était engagé à créer « tous les postes d’AVS pour que les enfants vivant en situation de handicap puissent aller à l’école ». Pourtant, deux semaines après la rentrée scolaire, ils sont encore 3 500 à attendre une AVS et donc, de fait, à être privés d’école.

Aujourd’hui, les AVS sont en contrat aidé pour plus de la moitié d’entre eux, tandis que les autres occupent un poste d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). Ce sont deux postes pour lesquels il est difficile de recruter, car ils sont très précaires. Ainsi, le manque d’AVS en cette rentrée s’explique par un nombre insuffisant de candidats à ces postes. En effet, la forme « contrat aidé » est une forme de contrat très précaire, et AVS comme AESH sont des postes à temps partiel. Avant d’avoir accès à un CDI, les AESH doivent passer par six ans de CDD. Une fois le contrat stable obtenu, ils sont à peine mieux payés qu’un contrat aidé.

Plusieurs facteurs expliquent pourquoi ce métier, pourtant essentiel et exigeant, est si peu valorisé. Ces postes précaires dans le domaine du soin et de l’enfance sont occupés en grande majorité par des femmes, car celles-ci sont en moyenne plus précaires que les hommes, et que ces compétences renvoient à ce que la société patriarcale considère comme le rôle « naturel » des femmes : soin des enfants, pédagogie, douceur et patience... On peut tracer un parallèle avec les métiers d’aide-soignante, infirmière, assistante maternelle, etc. : des métiers à responsabilité, pourtant sous-payés, occupés majoritairement par des femmes. C’est cette même logique qui fait que près de la moitié des mères d’enfants en situation de handicap arrêtent de travailler.

Pour le poste d’AVS, aucun diplôme n’est demandé ; et pour celui d’AESH, le niveau bac suffit. Si le niveau scolaire ne détermine pas la qualité des auxiliaires, ceux-ci auraient besoin d’une formation conséquente pour mener à bien leur mission, notamment celle d’accompagnement à l’enseignement des différentes matières. La formation pour ce métier n’est aujourd’hui que d’une soixantaine d’heures. Une formation accrue est réclamée par les travailleurs, mais aussi par les parents et les enseignants. Mais, pour continuer à sous-payer les travailleurs, l’État maintient la situation telle qu’elle est : des travailleurs peu qualifiés et corvéables à merci. Pour l’État capitaliste, le handicap rapporte bien trop peu, et il n’y a donc pas d’intérêt à investir dans le suivi des enfants en situation de handicap.

 
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