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La Izquierda Diario
13 de octobre de 2017 Twitter Faceboock

Impunité et opération politique
Ferrand ne sera pas poursuivi pour ses magouilles, on s’empresse de les enfouir sous le tapis
Léo Valadim

En mai dernier, le Canard enchainé révélait un « arrangement familial » de Ferrand, affaire de montage immobilier via la société qu’il dirigeait, les Mutuelles de Bretagne, détournant son indemnité parlementaire. Une enquête est alors ouverte par le parquet de Brest. Entre temps, de multiples magouilles du député LREM font surface, entre emploi fictif et lobbying. Alors que le parquet a décidé de ne pas poursuivre l’homme d’affaire-politicien ce vendredi concernant le montage immobilier, l’ensemble de la presse traditionnelle s’est empressée d’enterrer tout le reste, pour refermer cet épisode traumatique du début de présidence Macron.

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Crédits photos : FRED TANNEAU, FRED TANNEAU / AFP

Richard Ferrand était l’un des plus fidèles soutien à Macron durant sa campagne, notamment le premier député PS à avoir rejoint En Marche. Alors qu’il était ministre, ces affaires ont constitué de véritables séismes politiques, mettant en difficulté le nouveau gouvernement, élu avec un score historiquement bas et alors en pleine campagne législative est, faisant de la « moralisation de la vie politique » un axe fort. Il fut alors sorti de son poste ministériel, mais on lui confia quelques jours plus tard le poste de « patron » des députés de la majorité.

La grande presse avait alors mis longtemps à se positionner. Le Canard Enchainé avait assené le premier coup à Ferrand, s’en était suivi Médiapart, puis les autres médias avaient du en parler en voyant le vent tourner. La décision du parquet concernant la magouille immobilière, donnant sans surprise une impunité totale à l’homme politique, représente aussi une occasion d’enterrer définitivement cette tâche d’huile, alors que le gouvernement se prépare à attaquer l’assurance chômage après ses ordonnances sur le droit du travail.

« Richard Ferrand : classé, délivré, libéré » titre Le Point, « il n’y aura donc plus d’affaire Ferrand ». Tous les canards citent à la pelle Ferrand et ses proches, qui se plaignent d’une image « carbonisée », vantant les mérites d’un « homme de grande qualité ». Pourtant, rares sont les références aux autres affaires mises en lumière par ses arrangements financiers, sur lesquelles la justice ne s’attarde pas non plus. Notamment, le fait qu’il ait continué d’être payé par les Mutuelles de Bretagne de 2012 à 2016 alors qu’il était député, qu’il ait fait du lobbying pour son entreprise depuis l’assemblée nationale en s’arrangeant pour être de toutes les commissions ayant de près ou de loin un rapport avec les mutuelles, ou encore que son fils ait bénéficié d’un emploi fictif. Quoiqu’il en soit, ce blanchiment de la part de la justice de la « République » montre bien une chose : malgré l’affaire Cahuzac, malgré l’affaire Fillon, le quinquennat de Macron s’annonce être un nouveau quinquennat sous le signe de la corruption des élus de tous bords.

 
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