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La Izquierda Diario
1er de novembre de 2017 Twitter Faceboock

"Hemera voyou, Holiday Inn complice"
La lutte continue pour les grévistes d’Holiday Inn
Cécile Manchette

Ce mardi 31 octobre, en grève depuis près de trois semaines, les grévistes de l’hôtel Holiday Inn ont organisé une manifestation pour la fête d’Halloween.

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Les salariés de l’entreprise prestataire de services Héméra ont à nouveau manifester ce mardi 31 octobre pour réclamer de meilleures conditions de travail.

Ce sont plus d’une cinquantaine de personnes qui s’étaient réunies devant l’hôtel Holiday Inn porte de Clichy avant de partir en manifestation à travers la ville.

Les grévistes mais aussi les représentants de la CNT Solidarité Ouvrière, de la CGT HPE, des militants politiques venus en solidarité, ainsi que des salariés d’autres hôtels étaient présents. En effet, les luttes dans l’hôtellerie contre la sous-traitance, les conditions de travail, les salaires de misère, ont été nombreuses ces dernières années, et les victoires aussi, comme dans les hôtels Campanile et 1re Classe du Pont de Suresnes. En grève en 2012, les femmes de chambre avaient les mêmes revendications et avaient réussi à être internalisées. Ce sont ces anciens et anciennes grévistes qui sont venues exprimer leur solidarité.

A l’occasion de la fête d’Halloween, les salariés de la sous-traitance hôtelière ont décidé de faire un rassemblement festif et non moins combatif. Tout au long de la manifestation qui a suivie, les salariés ont chanté des slogans, tel que "frottez, frottez, il faut payer", "Non, Non, aux ordonnances de Macron" et défilé dans les rues de la ville distribuant des tracts aux boutiques du quartier, aux personnes croisées dans la rue.

Les "fantômes" de la sous-traitance s’étaient déguisés pour manifester leur colère contre "des patrons sorciers" dont l’objectif est de "casser l’équipe" et "payer les salariés moins chers en mutant les plus anciens’, explique Mirabelle Nsang, gouvernante et représentante de la CNT, chapeau de sorcière sur la tête. C’est la mutation de deux femmes chambre qui, il y a 19 jours, a provoqué la colère des employé.es.

« Les femmes de chambres sont payées à la chambre et non à l’heure, s’insurge Tiziri Khandi, de la CGT des hôtels de prestige et économiques. Faire plus de quatre chambres par heure c’est impossible, il y a toujours des dépassements et ce n’est jamais payé ! ». En effet, la direction, comme nous l’explique Donnis, femme de chambre, demande aux femmes de chambre de faire 19 chambres en 5 heures, et jusqu’à 300 par mois !

Des salariés qui ont entre dix et onze ans d’ancienneté pour la plupart. Auparavant, ils et elles ont déjà mené des grèves mais qui duraient une demi journée avant d’obtenir satisfaction sur leurs demandes. Cette fois, Hemera, l’entreprise de sous-traitance refuse de plier et ne s’est pas exprimée pour le moment. Donnis et Sidebe, équipier, racontent tous deux les conditions de travail très dures, invivables. Doniss a hésité à démissionner il y a quelques temps mais elle a besoin de ce travail tant qu’elle ne retrouve pas autre chose. Si son contrat est de 7h, elle doit souvent rester travailler des heures supplémentaires, habite loin de l’hôtel et travaille 6 jours sur 7.

Les salariés l’ont répété : ils comptent tenir pour faire respecter leurs droits, au nom de leur dignité, et étaient dès le lendemain au rendez vous pour tenir le piquet de grève.

Une petite délégation a été reçue à la mairie de Clichy ce mercredi, vendredi ils ont rendez-vous avec une député de la ville. Ce n’est qu’en poursuivant la grève, en la médiatisant, en tentant de convaincre leurs collègues de les rejoindre, que les salarié.es de l’hôtel Holiday Inn gagneront leur bataille !

Crédits : LP/A.D.

 
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