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La Izquierda Diario
9 de novembre de 2017 Twitter Faceboock

Le Parlement Européen veille sur notre santé
Prière de ne pas respirer. Le sort du glyphosate toujours en suspend
Boris Lefebvre
Pierre Jeanlin

Le 25 octobre dernier, la Commission européenne avait reporté le vote portant sur le prolongement de la licence du glyphosate, agent utilisé dans le Roundup, au grand damne de la multinationale Monsanto qui craint de ne pas voir ré-autorisé son herbicide d’ici le 15 décembre prochain. Le renouvellement de cinq ans n’a finalement pas été adopté par la Commission, mais la bataille pour l’interdiction de ce produit cancérigène continue...

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Pour que le prolongement de l’autorisation de cinq ans d’utiliser le glyphosate soit validé, aussi bien dans les grandes exploitations que chez les particuliers, il aurait fallu qu’au moins 55% des pays membres de l’UE, et représentant au moins 65% de la population, votent en faveur de cette proposition controversée. Cela n’a donc pas été le cas puisque, malgré le lobbying intensif de Monsanto, le seuil requis n’a pas été atteint. Cependant, ce vote ne met pas fin à la bataille autour du glyphosate car la Commission européenne a fait appel de cette décision.

Depuis plusieurs mois, l’interdiction du glyphosate agite le débat public. Mais, la Commission européenne refuse de prendre ses responsabilités dans le dossier et de défendre la santé et l’environnement en Europe, bien qu’elle connaisse les risques liés à l’usage de ce type d’herbicide. Ainsi, en mars 2015 le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) affirmait déjà que le glyphosate serait « probablement cancérigène ». D’autres études arrivent aux mêmes conclusions mais pourtant, la Commission ne semble pas prendre la mesure réelle de la menace que représentent ces produits. Serait-ce dû à l’intense campagne de lobbying menée par Monsanto ? En effet, la Glyphosate Task Force, financée par l’entreprise numéro un mondial dans la production d’OGM, est très active actuellement pour vanter les mérites de cette molécule et occulter toute remise en cause de son produit phare.

Même si la France a voté contre le renouvellement de cinq ans du produit, Nicolas Hulot, Ministre en charge du dossier, n’envisage pas pour autant une interdiction pure et simple de la substance. En effet, il s’était montré favorable à un prolongement de trois ans, afin de contenter à la fois les partisans d’une agriculture intensive et irrespectueuse de l’environnement et une opinion publique à 80% opposée à l’utilisation du glyphosate. Une forme de non-décision peu étonnante venant d’un ministre de « l’écologie » qui a si vite capitulé sur les perturbateurs endocriniens.
Rien n’est encore acquis et la confrontation entre pro et anti-glyphosate se poursuit. Si aucun accord n’est trouvé avant le 15 décembre, la décision finale reviendra à la Commission européenne, qui ne sera pas parvenue à faire adopter son projet par les États européens et qui devra donc imposer celui-ci de manière anti-démocratique. Ainsi, en faisant appel du vote du 9 novembre, la Commission montre encore que les intérêts économiques des grands groupes passent avant la santé de la population et la préservation de l’environnement.

 
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