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La Izquierda Diario
14 de septembre de 2020 Twitter Faceboock

Crise économique
Transports aériens : Nouvelle vague de licenciements internationale
Lucia Nedme

Alors qu’une vague de licenciements massifs s’annonçait déjà en juin dans le contexte de la crise sanitaire, le secteur des transports aériens - avec une reprise partielle du trafic - ouvre une nouvelle vague de licenciements partout dans le monde. Ce sont ainsi déjà plus de la moitié des compagnies aériennes mondiales qui prévoient de réduire leurs effectifs cette année.

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Le secteur des transports aériens a été un des premiers secteurs à ressentir de plein fouet la crise économique en juin. Cependant, le cauchemar des employés n’est pas terminé, ce sont de plus en plus les compagnies qui décident de licencier massivement ou de prendre recours à des opérations de précarisation des travailleurs.

En Belgique la compagnie aérienne low cost Ryanair, qui avait déjà annoncé la suppression de 84 emplois en juillet, annonce cette fois-ci qu’il y en aura désormais le double, passant de 84 à 172. Le CEO de Ryanair Michael O’Leary, affirme qu’avec les développements récents de la crise sanitaire, les prix subsidiés et les restrictions de voyage « le risque est qu’il y ait plus de pertes d’emplois, pas moins ». C’est avec ces paroles qu’il justifie le fait de mettre dans la rue 106 membres de cabine et 66 pilotes. 

Une situation inédite et à celle que Hans Elsen, représentant du syndicat CSV, se prononce en affirmant « Qu’une entreprise veuille supprimer des emplois supplémentaires lors d’une procédure de licenciement releve du « jamais vu » ». C’est ainsi que cette compagnie low cost arrive à 3 000 pertes d’emplois en Europe. Une situation qui se généralise, comme à American Airlines, qui annonce une suppression de 19 000 emplois.

Alors que dans certains pays, les salariés échappent aux licenciements avec des accords qui précarisent leur conditions de travail. Ceci est le cas en France où les pilotes de Ryanair ont accepté la réduction de 20 % de leur salaire pour 5 ans afin de pouvoir sauver 23 postes. Une diminution rendue possible grâce à l’Accord de performance collective (APC). 

Une autre stratégie utilisée par ces compagnies est notamment celle utilisée par Royal Air Maroc qui a mené une opération de départs volontaires qui permettait à ceux qui voulaient "échapper" à la vague de licenciement de renoncer avec quelques offres comme le versement d’une prime, la cotisation de la mutuelle de santé et de conserver leur statut de retraité Royal Air Maroc. Ce sont 141 salariés qui ont opté pour cette voie. Ensuite, la première vague de licenciement est arrivée et a touché 140 travailleurs et une deuxième est en cours. Cette dernière n’est pas bien reçue par les travailleurs qui, à travers l’Association des pilotes en ligne (AMPL) exigent la réintégration des pilotes licenciés avec, en échange, une baisse salariale, si la demande est refusée, un préavis de grève sera déposé.

D’autres etreprises qui s’étaient engangées à ne pas procéder à des plans de licenciements, comme les compagnies de Dallas, United et Delta, ayant reçu une aide de l’État de 12 milliards de dollars. Néanmoins, cet engagement prend fin le 30 septembre et, contrairement aux attentes, le traffic n’est que partiellement repris ce qui veut dire, qu’elle devront passer aux licenciements très prochainement si la situation ne se redresse pas.

De fait, les stratégies du patronat de l’aérien visent toutes à assécher la masse salariale pour maintenir les profits alors que la crise sanitaire a maintenu au sol les flottes, réduisant ainsi les bénéfices. Que ce soient par départs volontaires, APC, ou licenciements économiques, c’est une attaque contre les salariés d’une ampleur sans précédent contre laquelle il faut lutter. En effet, si le secteur aérien a été le premier touché par la crise, la guerre économique est un précédent pour le reste du monde du travail, qui aura un impact sur la manière dont sera appréhendé la crise dans d’autres branches de l’économie. Ainsi, il s’agit de construire un plan de bataille qui ne passe pas par la négociation de la régression sociale entre syndicats et patronat, mais qui s’appuie au contraire sur les expériences du mouvement ouvrier pour combiner radicalité et méthodes de lutte victorieuses. C’est ce que tentent de faire les ouvriers de différentes usines de l’aéronautique en organisation une rencontre des travailleurs de ce secteur le 17 septembre.

 
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